Un Noir à la Maison Blanche… Du déjà vu !

I) – Origine africaine du concept US de  » Maison Blanche « … !

L’occasion de l’accession de Barack Obama à la Maison Blanche nous invite à vous dévoiler une nouvelle page ignorée de l’histoire africaine de la période pharaonique. L’histoire dit-on, n’est qu’un éternel recommencement. Cette analyse historique nous le prouve.

A – Généralités.

Narmer [1] est le nom du célèbre pharaon soudanais de la dynastie Thinite qui est parvenu vers -3 200 ans à mener à son terme le projet d’Unification Africaine de Shémaou ( la Haute Egypte ) et de Méhou
( la Basse Egypte ) qui avait été initié par son prédécesseur, le roi Scorpion.

Parti de la capitale de Nekhen ( Hierakonpolis pour les Grecs ) situé nettement plus au sud, Narmer fut le premier roi africain à porter la double couronne unificatrice « Hedjet » ( couronne blanche du sud ) et
« Décheret » ( couronne rouge du nord ).

Il est donc le fondateur de la civilisation Egypto-nubienne [2] et l’initiateur du concept d’Union Africaine, cher à Kwame N’krumah. La tête en calcaire dévoilant son visage fut découverte par l’égyptologue anglais F. Petrie. Elle est donc aujourd’hui exposée au Petrie Museum de Londres et classée sous le numéro UC 15989.[page]

Narmer, le 1er Pharaon de Kemet unifié ( Egypt ).[page]

B – La notion de « Résidence Royale… » une invention africaine.

Chose importante, le nom de Narmer s’inscrit dans un Sérekh. Or le Sérekh symbolise la façade d’un palais royal avec sa porte d’entrée. Le faucon surmontant ce palais symbolise le Neterou Horus, le fils d’Osiris et d’Isis, auquel le roi s’identifie. Le poisson représenté ici dans le Sérekh de Narmer est le silure ( poisson très amer ).

Serekh royal.

Cet ensemble de données révèle que la notion de « Palais royal » ou de « Résidence Royale », à savoir « Nesou Per » est une invention africaine très ancienne qui date de plus de 6 000 ans. [3]

Serekh de Narmer.

C – Œuvres de Narmer.

Sitôt la conquête et l’unification des deux terres ( Sema Tawy ) terminée, Narmer commença par planifier l’organisation administrative, religieuse, professionnelle, scolaire et agraire de cette partie d’Afrique qu’est Kemet.

Il subdivisa le pays en  » Nomes  » ( équivalent des départements ) qui sont des circonscriptions administratives, économiques et religieuses, toutes reliées au pouvoir central.

Il réalisa de fait, le premier recensement de l’histoire de l’humanité, mesura les terres et dressa le premier cadastre de l’histoire.

Il évalua aussi les richesses naturelles de Kemet et ses contraintes environnementales.

Il créa des institutions telles que les corps d’artisans royaux et les scribes royaux. Il organisa encore la culture, l’élevage et le stockage des grains pour les périodes de famine ( greniers royaux ).

Il se fit bâtir à Men Nefer (  » Memphis  » ), un palais digne de son prestige qui resta pendant longtemps, la capitale de Kemet.

Cité magnifique, la ville est située à la base du delta.

Placée sous la protection du Dieu Ptah, Men Nefer fut aussi un centre de savoir et de fabrication d’armes destinées à la défense du pays ( construction de navires et d’armes de guerre ).

Chose importante, il n’édifia pas de frontière entre l’Égypte et la Nubie, sa terre d’origine.

D’origine nubienne, Narmer appartenait à une population africaine originaire du Soudan actuel appelée les  » Anous  » ( variantes Iounou, Aounou ).

C’était une population de chasseurs/cueilleurs qui maîtrisait aussi la navigation sur le Nil ( Voir les représentations des barques prédynastiques ). [4][page]

Statue de souverain Kamit ( Men Nefer ).

Organisés en clan, puis en communauté villageoise, ils distinguaient leur nome par des totems ou étendards que l’on retrouve d’ailleurs sur la proue ou la poupe de leurs embarcations.
Ces Anous sont donc à l’origine de toutes les institutions politiques, royales et administratives de l’Égypte sans oublier son organisation religieuse. [5]

Leur nom est mentionné dans les  » Textes des pyramides « , dans le  » Livre de la sortie vers la lumière du jour  » ( Livre des morts ), sur les tablettes du Caire ( découvert par Gauthier ), dans les résultats des fouilles menées par le chercheur anglais Petrie ( qui a découverte une petite stèle représentant un souverain Anou ) et par l’égyptologue Amélineau dans ses  » Fouilles d’Abydos  » et enfin par Cheikh Anta Diop dans Nations nègres et culture.

Ces Anous étaient donc un groupe de civilisateurs venus du sud profond. Ils fondèrent une ville et un temple dans l’agglomération de Nekhen et entreprirent par la suite, l’œuvre d’unification des divers clans.
C’est probablement le roi Scorpion qui avait lancé le processus d’unification qui fut parachevé par Narmer.
De cette histoire antique africaine, l’archéologie nous a livré deux témoignages inestimables sur l’épopée de Narmer. Il s’agit de la palette de Narmer visible au musée du Caire et de la tête de sa massue en ivoire exposée à Oxford à l’Ashmolean Musuem.[page]

Ainsi, comme le souligne Bernadette Menu, « la formation de l’Etat égyptien n’est pas un hasard mais l’effet de la volonté de quelques grands rois ( la « dynastie 0 » et les « fondateurs » ), issus de clans ou de lignages originaires du sud et purement africains ». [6][page]

II) – A propos des racines africaines de la « Maison Blanche ».

La Maison Blanche, nous dit le site Wikipédia « est la résidence officielle et le bureau du président des États-Unis. Elle se situe au 1600, Pennsylvania avenue NW à Washington, DC. Ce bâtiment, construit entre 1792 et 1800 à partir de grès d’Aquia peint en blanc est inspiré du style géorgien. Il est la résidence et lieu de travail de tous les présidents américains depuis John Adams ».

Comme nous l’avons vu plus haut, le concept de « Palais Royal » ou de « Résidence Royale » dite
« Nésou Per » est une innovation civilisationnelle typiquement africaine datant de la plus haute antiquité.

Mais ce n’est pas tout !

Men Nefer ( à savoir Memphis pour les Grecs ) était le lieu de résidence de la royauté pharaonique. Fondée par Narmer, cette ville fut la Capitale du 1er Nôme de Basse Egypte dont le nom était « Ineb
Hedj » à savoir la « La forteresse royale blanche » ou encore « Inebou Hedj » à savoir les « Remparts royaux blancs » appelée ainsi probablement à cause du calcaire blanc utilisé pour la construction.

Ineb Hedj en hiéroglyphe.

C’est à « Ineb Hedj » que résidait officiellement le roi de l’Union Africaine antique tout comme le président des USA réside aujourd’hui à la « Maison Blanche ». Bref,  » rien n’est donc nouveau sous le soleil… ! « 

Exemple d’une Inebou Hedj à Kemet ( Egypt ).[page]

Barack Obama et sa famille à la  » maison blanche « .

Références bibliographiques :

[1] Appelé aussi Ménès.
[2] Avant la XIIème dynastie, il n’existait aucune frontière entre l’Égypte et la Nubie.
[3] Périodes de règne des Shemsou Hor, rois nommés « Suivants d’Horus » ayant précédé Namer.
[4] Cf. Winkler, planche XXXVI.
[5] Cf. Cheikh Anta Diop, Nations nègres et culture, éd. Présence Africaine, p. 133.
[6] Extrait de la préface de l’ouvrage « Egypte pharaonique, nouvelles recherches sur l’historie juridique, économique et sociale de l’ancienne Egypte », de Bernadette Menu. Bernadette Menu est directeur de recherche honoraire au CNRS ( université de Montpellier I ), présidente de l’Association internationale pour l’étude du droit de l’Égypte ancienne et ancien professeur d’égyptien ( Lille III et Institut catholique de Paris ).