I) – Un témoignage important, passé sous silence par l’historiographie française… !
A – Le comte de Volney, récit biographique.
Le compte de Volney, de son vrai nom Constantin-François Chassebœuf de La Giraudais est né le 3 février 1757 à Craon en Anjou ( France ).
Ayant perdu sa mère dès l’enfance, il fut élevé par son père, un avocat de renom, qui refusa cependant qu’il porte le nom de Chasseboeuf. C’est donc sous celui de Boisgirais que Constantin-François fit sa scolarité.
Il connu une carrière politique relativement mouvementée.
Député aux Etats Généraux, Volney fut jeté en prison pendant la Terreur, s’associa au 18 brumaire et finit par refuser les postes de ministre et de consul. Vice-président du Sénat impérial pendant quelques temps, il démissionna de cette fonction.
Il fut aussi hostile à l’expédition de Bonaparte à Saint-Domingue.[page]
Peu importe cette agitation politique, c’est surtout pour son œuvre historiographique et littéraire que le compte de Volney doit sa renommée.
Il est aujourd’hui reconnu comme le père des sociologues, des anthropologues et des ethnologues, lui qui fut un brillant philosophe et un orientaliste de terrain.
En 1783, il avait entreprit de visiter seul l’Egypte pendant 4 ans, à pied, le sac sur le dos et une dot de 6000 livres en poche.
Stimulé par la vie du voyageur et géographe grec Hérodote, dont il maîtrisait l’ensemble de l’œuvre, Volney avait entreprit une description très fournie de l’Egypte sous le nom de « Voyage en
Egypte et en Syrie ».
Mis quelque peu en doute, en raison de son ralliement aux idées d’Hérodote dont certain critiquaient la véracité des récits, il fut néanmoins reconnu par ses pairs 10 ans après, lorsque les membres de l’Expédition de Bonaparte en Egypte, saluèrent l’exactitude et la clairvoyance de ses analyses.
En 1787, Volney reçu l’immense honneur d’être décoré d’une médaille d’or par l’impératrice Catherine II de Russie, pour son ouvrage « Voyage en Egypte et en Syrie ». Enfin, le 25 avril 1820, il mourut à Paris après une vie bien remplie.
B – Témoignage du comte de Volney sur l’origine ethnique des anciens Egyptiens.
Pour parfaire son arabe, Volney passa ses 8 premiers mois dans un monastère copte à apprendre l’arabe. Par la suite, il entreprit donc son voyage.
Une question cependant l’intriguait…
Qui étaient les Egyptiens anciens ?
En pleine période esclavagiste, Volney va donc léguer à la postérité un témoignage fort en émotion, qui manifeste sa prise de conscience de l’origine africaine des Egyptiens anciens.
Ce témoignage est important, puisqu’il va permettre aux élites européennes de prendre conscience, dès 1800, de la véritable origine africaine des Egyptiens anciens.
Mais l’appétit colonial sera plus fort que la vérité historiographique et encore aujourd’hui, ce témoignage de Volney est passé sous silence par les spécialistes occidentaux qui veulent faire croire au public profane, que jamais aucun un chercheur européen n’a confirmé par écrit, l’origine africaine des anciens Egyptiens.[page]
Ce récit de Volney, sera par la suite confirmé à nouveau par écrit, par le dessinateur officiel de l’Expédition de Bonaparte en Egypte, le célèbre Dominique Vivant Denon.[page]
Ci-joint donc le testament du comte de Volney ( Pages 65 et 66 ) :
‘ Les Coptes sont donc proprement les représentants des Egyptiens et il est un fait singulier qui rend cette acception encore plus probable.
En considérant le visage de beaucoup d’individus de cette race, je lui ai trouvé un caractère particulier qui a fixé mon attention, tous ont un ton de peau jaunâtre et fumeux, qui n’est ni grec, ni arabe ; tous ont le visage bouffi, l’œil gonflé, le nez écrasé, la lèvre grosse ; en un mot, une vraie figure de Mulâtre.
J’étais tenté de l’attribuer au climat, lorsqu’ayant visité le Sphinx, son aspect me donna le mot de l’énigme.
En voyant cette tête caractérisée de nègre dans tous ses traits, je me rappelais ce passage remarquable d’Hérodote, où il dit » Pour moi, j’estime que les Colches sont une colonie des Egyptiens, parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crépus « , c’est à dire que les anciens Egyptiens étaient de vrais nègres de l’espèce de tous les naturels de l’Afrique ‘.[page]
Et il poursuit ( Page 67 ) :
« Mais en revenant à l’Egypte, le fait qu’elle rend à l’histoire offre bien des réflexions à la philosophie.
Quel sujet de médiation, de voir la barbarie et l’ignorance actuelles des Coptes ( métis issus des Grecs et des Egyptiens ), issues de l’alliance du génie profond des Egyptiens et de l’esprit brillant des Grecs ; de penser que cette race d’hommes noirs, aujourd’hui notre esclave et l’objet de nos mépris, est celle-là même à qui nous devons nos arts, nos sciences et jusqu’à l’usage de la parole.
D’imaginer enfin que c’est au milieu des peuples qui se disent les plus amis de la liberté et de l’humanité que l’on a sanctionné le plus barbare des esclavages et mis en problème si les hommes noirs ont une intelligence de l’espèce des hommes blancs ! » [1][page]
La falsification de l’histoire des peuples d’Afrique n’est point un vain mot. C’est une entreprise organisée de tromperie de l’humanité !
Références bibliographiques :
[1] Cf. Volney, Œuvres tome troisième, Voyage en Egypte et en Syrie, Considérations sur la guerre des Turcs, éd. fayard.