Que penser des articles de presse traitant de l’esclavage ?

Chers Kamits, En cette semaine de célébration de la résistance kamite contre l’oppression esclavagiste, coloniale et néo-coloniale, de nombreux média nationaux se font l’écho des thèses farfelues, d’ Olivier Pétré-Grenouilleau, historien auto-proclamé par les descendants de négriers, spécialiste de l’histoire de la Traite et de l’esclavage.

Il s’en suit une campagne de désinformation sans précédent, rappelant celle orchestrée autrefois contre le professeur Cheikh Anta Diop. Celle-ci tente par tous les moyens, d’implanter dans les esprits, une vision simpliste et eurocentriste de l’histoire des razzias négrières et de l’esclavage.

Cependant, on ne peut que regretter, que ceux qui ont encore la possibilité de s’exprimer publiquement, n’aient pas la clairvoyance d’esprit d’entrevoir, l’étendue de la cabale qui se joue contre nous tous.[page]

Inconscients, certains gémissent contre l’annulation de leur « Carnaval », d’autres se laissent convaincre par le discours eurocentriste ambiant et d’autres encore, se décarcassent pour dissocier coûte que coûte l’Afrique des Antilles dans la problématique historique des razzias ( bien que la loi ait logiquement associée les deux ).

Voyez-vous, l’occident qui n’a point d’amis n’a que des intérêts qui malheureusement varient au fil du temps. Il n’y a pas si longtemps, les Indiens ayant servi d’éclaireurs aux soldats américains pour piéger le grand chef Génonimo ont finit… dans la même cage et dans la même réserve que ce dernier. Etait-ce ce qu’il leur avait été promis ?
Délaissant la critique historique stricte, les idéologues occidentaux s’adonnent aujourd’hui avec une certaine nonchalance, aux calomnies, aux mensonges et aux falsifications de toutes sortes, dans le but d’une part, d’affaiblir la valeur du « Crime contre l’humanité » commis par la France envers les Noirs mais aussi d’édulcorer la question des réparations légitimement dues aux descendants des victimes.

Comble d’injustice, on dénie aujourd’hui aux descendants des victimes, le droit de mener le débat de l’analyse historique des événements ayant conduit à la déportation massive des Nègres par delà l’atlantique, pour finalement ravaler nos analyses au rang d’anecdotes venant étayer partiellement un documentaire TV ou un article de presse conçu par autrui.

Pire on construit des notions de rois nègres vendeurs et d’empires africains esclavagistes vide de sens, bref, on salie l’honneur des africains et par delà de tous les Noirs, en validant contre eux, la plaidoirie et les fausses accusations des descendants de négriers et des historiens eurocentristes, qui par tous les moyens, cherchent a fuir leurs responsabilités en inventant des inepties telles que « Mémoire
partagée », « Anachronisme » et « traite interne africaine ».

Tous ceux qui se cachent aujourd’hui derrière les thèses d’  » OPG  » pour fuir la réalité, pratiquent ce que Mme Simone Weil a toujours dénoncé pour les Juifs lorsqu’elle dit que « les accusations des meurtriers ne sont pas recevables contre les victimes….et que…. On ne reçoit pas contre la victime le témoignage d’un meurtrier ». On ne reçoit pas contre la victime le témoignage d’un meurtrier Donc je dis moi aussi que les fausses accusations d’une nation esclavagiste aujourd’hui visiblement embarrassée avec son
« Crime », ( un de plus diront certain ) ne sont point valables contre les analyses historiographiques des descendants des victimes d’un côté comme de l’autre de l’atlantique !

L’idée soi-disant nouvelle, de proclamer que la traite n’aurait pu avoir lieu sans le concours actif de négriers africains peu consciencieux et vendeurs de captifs, de rois nègres hyper coopératifs, de vastes empires esclavagistes et sanguinaires à l’intérieur des terres, a vite séduit tous ceux qui traînent cette page d’histoire, comme un boulet dans leur conscience européenne. Tous oublient un peu vite, que ce[page]

catalogue d’arguments de mauvaise foi, était déjà celui des actionnaires de la traite qui avaient placé dans ce commerce de chair humaine, tout leur patrimoine financier, tel le célèbre Voltaire qui disait déjà que « Les Noirs ne sont pas des êtres humaines parce qu’ils sont capables de se vendre entre eux. Nous n’achetons des esclavages domestiques que chez les Nègres et on nous reproche ce commerce. Un peuple qui trafique ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur » ( Essai sur les mœurs ).

Voilà le piège ! En entrant dans ce jeu là, en négligeant l’analyse historique des événements qui pourtant permet de déjouer les pièges des historiens eurocentristes, on accusera nos ancêtres demain, avec la complicité de certain, d’avoir été plus ignobles que leurs bourreaux européens et arabes !

Vous êtes avertis ![page]

Dans la presse, Olivier Pétré-Grenouilleau déclare que l’objectif de son livre était « de faire une histoire globale d’un phénomène qui s’est étendu sur 13 siècles et sur 5 continents » et tout l’establishment français salut à deux mains son travail. Mais lorsque l’historien Martin Bernal auteur de ‘ Black Athena ‘, a proposé lui aussi il y a quelques années, une histoire globale pour apprécier l’éclosion de la civilisation en Grèce, tous les universitaires français se sont élevés contre cette méthode d’approche historique.

Avocat de cette fronde généralisée, Maurice Sartre, Professeur d’histoire ancienne à l’université François-Rabelais de Tours et membre de l’Institut Universitaire de France, a écrit dans ‘ Le Monde ‘ :

« Black Athena…. Sous ce titre provocateur, Martin Bernal défend l’idée que la Grèce doit une part essentielle de sa culture à l’Egypte et au Proche-Orient sémitique, d’où partirent des colons au IIe millénaire. Comme les civilisations égyptienne et sémitique proviendraient elles-mêmes d’une racine commune afro-asiatique qui prit naissance en Afrique orientale, la Grèce serait donc indirectement fille de l’Afrique (…) En réalité, Bernal pratique ce que les historiens refusent aujourd’hui, une tentative d’explication globale dont chacun sait qu’elle ne peut répondre aux complexités de l’Histoire ».
( Le Monde du 13 Décembre 1996, article intitulé « Grèce, fille d’Afrique ? ». )

Donc, selon les universitaires français, la méthode d’histoire globale est la plus mauvaise des méthodes historiques car elle ne cerne pas les complexités d’un phénomène historique, c’est-à-dire qu’elle ne permet pas de se mettre à l’abri de thèses simplistes et réductrices et par la même, falsificatrices. Donc, pourquoi pour Olivier Pétré-Grenouilleau, tout le monde fait l’autruche, ment, calomnie et encense l’ouvrage, tout en sachant cela ?

Ceci révèle que Dieudonné a parfaitement raison lorsqu’il dit qu’il y a dans ce pays deux poids et deux mesures en fonction de sa couleur de peau.

On nous parle de responsabilité partagée. Mais pour examiner méthodologiquement cette notion, il faut inexorablement répondre aux questions suivantes :

– Qui a émis l’idée de déporter des captifs Noirs ?
– Qui a planifié le projet ?
– Qui a financé l’entreprise ?
– Qui a apporté la logistique pour matérialiser le projet ?
– En faveur de qui penchait le rapport de force ?

C’est en répondant objectivement à ces questions que l’on établira honnêtement la notion de[page]

responsabilité ! « Tant que les lions n’auront pas leurs historiens, les histoires de chasse venteront les mérites du chasseur », disait notre poète. Il convient d’ajouter que tant que les lions n’auront pas d’historiens kamits courageux, leur descendance abreuvée par les récits falsifiés, simplistes et stéréotypés des chasseurs, vivra dans la crise d’identité, l’inconscience et la peur !

La résistance à l’oppression est un droit naturel ! L’eurocentrisme est un danger pour l’humanité !