Que cachent les principes et l’étymologie du terme ‘ Diable ‘ ?

I) – Que veut dire le terme « diable » ?

Pour bon nombre d’entre nous, l’évocation du mot « diable » nous renvoie au principe ou a l’esprit du mauvais ou du mal selon les religions dites monothéistes d’ascendance nomades et patriarcales. Créature de Dieu mais ange déchu ayant fait le choix de se détourner du bien ( toujours selon la vision monothéiste des peuples issus du nomadisme ), le diable hante souvent l’imaginaire des hommes qui lui donnent des aspects variés ( dragon, bouc, sorcière, torche humaine… ), souvent effrayants.

Le diable, chacun le sait, vénère la division, la jalousie, la méchanceté, la cupidité, l’égoïsme, les guerres, les crimes, la calomnie, etc… Il sème le trouble dans le cœur des humains chaque fois qu’ils cherchent à s’aimer ou à s’unir… « L’âme corrompue », disaient les anciens africains, « se précipite dans les blasphèmes, la violence, les injures, et toutes les méchancetés humaines (…) Seule l’intelligence divine peut conduire à la lumière l’âme corrompue ».

L’échec de l’unité panafricaine est l’un de ses tableaux de chasse. Et il en est fier ! Pour parvenir à ses fins, le diable a besoin d’alliés actifs ayant aucune lecture géopolitique au niveau micro et macro des événements, aucun sens des responsabilités majeures, à savoir des hommes et des femmes réfractaires à l’unité panafricaine, voir traînant comme un fardeau un égoïsme forcené ( moi et moi seul ) qu’il va pousser à agir pour semer la division et faire échouer l’unité. Ces derniers traquent tout foyer d’unité panafricaine pour semer le trouble, la désorganisation et la division. Toutes les raisons semblent être toujours bonnes pour diviser les uns contre les autres et ralentir la marche panafricaine vers l’unité.

Les faibles d’esprit sont souvent les premiers artisans, conscients ou non, de cette division. Pourquoi associer le diable au principe de la division ?

Il faut savoir qu’à l’origine, le mot « diable » n’était qu’un verbe.
En effet, le mot latin « diabolo » a pour étymologie le grec « diábolos, διάϐολος diábolos », qui n’est qu’un verbe qui signifie « désunir, diviser, semer le trouble ». Ainsi, on disait de quelqu’un « qu’il fait le diable » lorsqu’il cherchait à « dresser les uns contre les autres », à « ériger des barrières de division entre les hommes ».

Ainsi donc, en grec classique « diábolos » signifie encore « qui médit, qui calomnie, qui divise, qui sépare ». A l’époque, dire de quelqu’un qu’il était le « diable » équivalait à le traiter de médisant, de calomniateur… Ce mot est passé en latin sous la forme « Diabolus » puis est devenue en français
« Diable », d’où « le diable » qui personnifie l’idée du mal, à savoir « Satan » dans les textes chrétiens et juifs.[page]

II) – Cerner les principes actifs de la division.

Le « conflit » est la manifestation d’un climat d’hostilité entre deux ou plusieurs parties, nuisible à l’accomplissement en commun d’un projet d’intérêt général. Le mot « conflit » provient du mot latin
« confligere », qui signifie « se heurter ».

Il existe différents types de conflits :

• Le conflit personnel ( conflit existant à l’intérieur d’un individu )
• Le conflit de personnes ( conflit entre 2 ou plusieurs personnes )
• Le conflit intra-groupe ( conflit à l’intérieur d’un groupe )
• Le conflit de groupes ( conflit entre 2 ou plusieurs groupes )

La « création de conflits » est une stratégie impérialiste de division des kamits ayant atteint un certain niveau d’unité, en jouant sur les émotions humaines ( frustration, orgueil, cupidité, méfiance, dégoût, rancune, jalousie… ), la diabolisation médiatique et les faiblesses culturelles kamites ( les kamits adorent les conflits de personnes ) dans le but de créer ou d’entretenir des conflits destinés à détruire leur système d’union. Cette création continuelle de conflits en milieu panafricain a toujours été la préoccupation première de l’impérialisme occidental, maîtresse de toutes les formes de manipulations et cela depuis le XVème siècle. Ce qui est surprenant, c’est la facilité avec laquelle ceux qui n’ont pas pris en compte cette stratégie leucodermique d’attaque psychologique, tombent dans le panneau.

Par exemple, connue sous le nom de Cointelpro ( Counter Intelligence Program ), l’organisation de la désorganisation et de la division kamite par l’impérialisme occidental a été mise en place en 1956 aux USA par le FBI et plus exactement par un homme nommé John Edgar Hoover que les leaders kamits connaissent bien.

Voyant l’unité se dessiner au sein de la population noire et constatant l’inefficacité ses agents doubles kamits ( femmes et hommes ) infiltrés chargés de faire du renseignement, John Edgar Hoover décréta alors ceci :

« Les agents informateurs ne sont pas la solution, il nous faut des agents actifs, qui participent aux actions des états majors subversifs et en orientent les décisions. Nous devons être en mesure de manipuler leurs communications, semer la zizanie entre leurs chefs et, si cela est nécessaire, les utiliser en leur dictant des cibles issues de leur propre camp ».[page]

A vrai dire, à travers l’histoire récente de l’Afrique, beaucoup de plans ont été échafaudés par l’impérialisme occidental pour désorganiser/diviser les africains du continent et de la diaspora. Il y a eu tout d’abord la bulle papale du pape Nicolas V en 1454 autorisant les rois du Portugal et de l’Espagne à attaquer militairement les africains pour voler leurs richesses et les mettre en captivité. Puis vint l’invective de Bartolomé de la Casas ( ecclésiastique, écrivain et voyageur espagnol, membre de l’Ordre des Dominicains, 1484-1566 ) invitant les nations européennes à capturer et à déporter des captifs africains vers les plantations d’Amériques.

On ne peut s’empêcher de citer tous les mécanismes psychologiques de division échafaudés sur les plantations concentrationnaires de la Caraïbe ou d’Amérique pour déjouer les plans d’évasion et de rébellion kamits.

Willie Lynch, propriétaire d’esclave d’origine anglaise, à même élaborer pour ses complices planteurs, un abécédaire de la division nègre :

« J’ai tracé les grandes lignes d’un certain nombre de différences parmi les esclaves et je prends ces différences et les amplifie (…) Vous devez monter le vieux mâle noir contre le jeune mâle noir et le jeune mâle noir contre le vieux mâle noir. Vous devez utiliser les esclaves à peau foncé contre les esclaves à peau claire et les esclaves à peau claire contre les esclaves à peau foncé. Vous devez utiliser la femelle contre le male et le male contre la femelle ».

Le partage de l’Afrique entre nations européennes en 1885 à Berlin divisa non seulement l’espace géographique du continent mais aussi les peuples africains ( intrusion d’une division durable, altération profonde de la culture africaine ), en laminant leur culture et leur système d’unité. Enfin, les attaques régulières pour diviser les africains et ceux de la diaspora, pour les retourner continuellement les uns contre les autres pour nuire à leur unité, sont toujours d’actualité.
Restons lucides ! La division panafricaine et l’entretien journalière de celle-ci est défavorable à nos intérêts, nous affaiblie et condamne notre jeunesse. A contrario, elle représente la condition majeure de l’enrichissement des puissances coloniales occidentales. Autant dire que la division panafricaine est donc spécifiquement soutenue. A tous les échelons, dans tous les cercles, la division panafricaine agit. Celle-ci est presque devenue une espèce de sève qui oxyde continuellement nos idées et nos actes, une sève qui obscurcit notre futur commun. On ne perçoit l’autre par le prisme occidental de l’individualisme et notre notion ancestrale de l’esprit de communauté cède la place à l’égoïsme stérile.

Nos ancêtres étaient-ils différents de nous ? A vrai dire, ce qui les différencie de nous est fort simple : ils avaient la capacité et la sagesse de minimiser ce qui les divisait et de maximiser ce qui les unissait.[page]

Aujourd’hui, comme un peu comme des apprentis sorciers nous faisons le contraire, nous minimisons ce qui nous uni et nous maximisons ce qui nous divise. Autant dire que nous courrons à notre perte ! 

III) – La mission divine de l’esprit de la division ?

Il est surprenant qu’en dépit des particularités dramatiques de notre histoire, les kamits n’ont toujours pas élaboré un corpus philosophico-spirituel autour de la notion d’unité. Ils n’ont pas sacralisé cette notion, ce qui fait qu’ils demeurent très vulnérables aux attaques extérieures. Les anciens africains l’avaient eux parfaitement compris. Pour eux, les notions de bien et de mal étaient complexes. On constate d’ailleurs que les peuples monothéistes issus du nomadisme, qui ont puisé leurs idées majeures dans les textes sacrés de l’Egypte ancienne, n’y ont rien compris. Pour les africains anciens, si Osiris ( Ousir, l’envoyé de Dieu ayant reçu la charge de guider l’humanité vers le bien ) a été confronté à son frère Seth
( personnification de l’esprit de rébellion contre l’ordre du bien ) qui l’à même assassiné ( mais Osiris est ressuscité d’entre les morts et à reçu la charge divine de juger les défunts dans l’au de-là ), tous les deux étaient néanmoins autant aimés de Dieu ( Amon-Râ ).

Cette chose est incompréhensible si l’on reste prisonnier du prisme chrétien. Laissons le donc de côté !

Un groupe d’hommes et de femmes kamites manifestant leur volonté d’agir ensemble pour le bien des jeunes générations, doit s’attendre à être éprouvé. C’est-à-dire que la volonté d’unité du groupe fera inexorablement l’objet d’attaques d’une force séthienne de dispersion qui elle seule permet à Amon-Râ
( Dieu ) d’estimer la détermination du groupe à agir pour l’unité. Sans son fils Seth ( principe de la division d’où provient le nom « Satan » ), Amon-Râ ne peut se faire une idée objective du cœur de ses créatures humaines.

Ainsi, ce que les leucodermes traduisent par « malédiction » procède en fait d’une tout autre perception.

Inconscient de ces notions, aujourd’hui l’apparition de la moindre division au sein d’un groupe panafricain peut engendrer un phénomène de désintégration en cascade du groupe pouvant mener jusqu’à sa dissolution. Chacun reste sur ses positions et le groupe n’existe plus. Or, tout groupe doit pouvoir évaluer la puissance des forces positives qui fondent son unité. Et seule l’apparition d’un esprit de division peut permettre à un groupe de tester la solidité de son unité. Les Kamits, désincarnés de leur culture ancestrale, vivent l’intrusion de l’esprit de division comme l’édification d’un ring de boxe sur lequel, les affrontements verbaux et les coups bas vont avoir lieu, au risque de détruire l’esprit d’unité[page]

panafricaine et la bonne entente du groupe. Tout le monde s’excite alors pour être aux premiers rangs. Or à ce moment précis, il s’agit d’identifier et de cerner la porte humaine par laquelle l’esprit de division va entrer au sein du groupe et de discerner ses intentions pour mieux la neutraliser.

Sachons-le une bonne fois pour toute ! Toute tentative d’unité panafricaine fera inexorablement l’objet d’attaques séthiennes variées, non pas pour entraver la marche unitaire des femmes et des hommes désireuses ( dans la culture matriarcale africaine, au pluriel c’est le féminin qui l’emporte ) de bâtir l’unité panafricaine, mais simplement pour éprouver notre volonté d’agir ensemble pour le bien.

Car il faut avoir vaincu toute la panoplie des attaques séthiennes pour accéder à la vraie unité divine. Les anciens disaient que « Le monde est soumis au Créateur, l’homme au monde et la biodiversité aux hommes. Les rayons d’Amon-Râ sont les énergies vitales, les rayons du monde sont les créations, les rayons des hommes sont les arts, la connaissance et les sciences (…) Les choses sont gouvernées par le monde et par l’homme et au-dessus de tout est l’Unité, le Créateur de tout, l’intelligence suprême ».

Nos ancêtres africains de la vallée du Nil ont dès le IIIème millénaire avant l’ère chrétienne, unis leurs 42 cités dans un projet global étatique, sous la houlette d’un roi soudanais nommé Narmer.
Cette union kamite nommée « Sematawy » « Union du sud et du nord » a été soutenue au fil des siècles par des « Remetou n sema », c’est-à-dire des « hommes et des femmes de l’union africaine ».

En Europe, une telle chose n’a jamais pu être réalisée durant toute l’antiquité, tant l’énergie de la division était active. Car il faut partager en commun un idéal de valeurs pour fonder une unité. Pour qu’un projet d’unité panafricaine vive, il faut que les conditions suivantes soient réunies :

• Il faut des Sages chargés de la défense de l’unité du groupe ( leur rôle est de désamorcer les conflits sans perturber la marche du groupe )

• Il faut un idéal de valeurs sur lequel va se construire l’unité panafricaine.

• Il faut une conscience kamite profonde de la notion d’Unité en tant que source de puissance et de force ( l’union fait la force, la division fait l’asservissement )

• Il faut croire en l’Afrique et en sa diaspora.

Mise à part les conflits intra-groupes et entre personnes, il y a aussi les conflits stériles entre groupes qui retardent l’unité kamite d’autant plus que les vrais partenariats entre groupes sont rares.[page]

Pour les anciens, il y a 12 principes sethiens qui génèrent la division et qui maintiennent l’âme de l’homme dans les ténèbres. Il s’agit de l’ignorance, du découragement, de l’intempérance, de la concupiscence, de l’injustice, de l’avarice, de l’erreur, de l’envie, de la ruse, de la colère, de l’imprudence et de la méchanceté.

L’unité kamite explose littéralement lorsque les hommes et les groupes sont la proie de ces bourreaux séthiens et pire encore, les secrets des groupes ( états bancaires, constitution administrative, lieux de réunion, éléments de vie privée… ) sont divulgués à tout va, avec une très grande naïveté et une extraordinaire irresponsabilité. Pour combattre la division et agir pour l’union, les hommes doivent incarner selon les anciens, les 12 principes maâtiques de la lumière divine à savoir, la connaissance, l’optimisme, la sagesse, le discernement, la vérité, la maîtrise de soi, la bonté, la joie, la tempérance, la fraternité, l’engagement et le respect des valeurs ancestrales. La connaissance vise à faire naître la parole créatrice qui fécondera l’esprit de l’unité kamite.

L’optimisme vise à préférer les paroles positives qui génèreront dans l’esprit des hommes, des émotions créatives et non pas destructives. La sagesse vise à prononcer les paroles et à adopter les attitudes qui renforcent l’unité.

Le discernement vise à comprendre à qui profite la division.
La maîtrise de soi vise à générer autour de soi, l’esprit de l’unité kamite.
La bonté vise à faire de soi, un foyer d’unité kamite.
La joie vise à féconder toujours et encore, les fils et des filles de l’unité kamite.
La tempérance vise à anticiper sur les attaques de la division.
La fraternité vise à faire « Un » comme nous le demande notre Créateur.
L’engagement vise à combattre exclusivement pour la victoire de l’unité kamite.
Enfin le respect des valeurs ancestrales vise à faire en sorte que nous n’oublions pas les raisons et les fondements de notre unité panafricaine.

Comme il ne peut exister de Créateur sans Créations ni de Créatures sans Créateur, les Créatures humaines doivent être au service des valeurs de leur Créateur. C’est-à-dire que le don que chacun à reçu gratuitement à la naissance, ne résulte pas d’une volonté divine fortuite. Ce don doit être mis au service des valeurs du Créateur à savoir la Connaissance, l’Union, l’Harmonie, la Vie et la Vérité afin que se manifeste sur terre la Renaissance culturelle des Kamits, comme le souhaite le Grand Architecte de l’Univers, Amon-Râ.