Généralités… Les arguments invoqués pour prétendre que l’esclavage n’était pas un génocide, lorsque nous prenons le temps de les analyser, nous découvrons qu’ils sont en réalité largement évasifs, tandis que les chiffres démontrant le contraire sont eux, cinglant.
I) – Les plantations n’étaient pas des camps de concentration…
Est-ce une affirmation fondée ? Dans leurs ouvrages, nombreux sont les idéologues occidentaux qui affirment que les plantations de cannes à sucre de l’époque esclavagiste, ne peuvent être comparées à des » camps de concentration « , tout simplement parce que la politique de natalité y était encouragée contrairement aux camps allemands où la mort était la seule issue.
On reconnait là, la patte des membres du fan Club d’Eric Zemmour !
D’autre part, vu que les propriétaires avaient besoin de leur main d’œuvre servile pour assurer leur cadence de production, ils avaient l’habitude de prendre soin de leur esclaves, tant sur le plan de la nourriture que des soins. Cependant, que constatons-nous ?
En y regardant de près, chiffres à l’appui, certains prennent leurs rêves pour la réalité.
II) – Les plantations étaient bel et bien des camps de concentration !
Les données relatives aux plantations de la Guadeloupe révélées par l’enquêteur Lasserre, montrent qu’en 1671, il y avait sur 1513 couples possibles, 0, 71 enfants et plus d’un siècle après en 1790, on en était encore à 0,80 enfant par couple possible.
Pour la Martinique, Gabriel Debien montre qu’en 1763, il y avait 0,57 % de femme âgées de plus de 17 ans ayant un enfant de moins de 6 ans.
Pour Saint Domingue, le même auteur révèle que de 1741 à 1772, sur une plantation de 120 esclaves, il n’y a eu que 2 enfants par an.
Après, même avec 50 esclaves de plus, le nombre était resté le même.
Sur une autre plantation de 150 esclaves, on a noté 6 naissances en 1787, 5 en 1789 et un seul en 1790. Ainsi, on le voit bien, les colons français n’ont jamais encouragé la natalité pour éviter de réduire leur profit et les seules plantations où la natalité a été quelque peu prise en considération sont celles des…. pères Jésuites, dominicains ou autres venus soit-disant évangéliser les Nègres. Ces données sur la natalité ont été encore soulignées le Marquis de Fénelon en Guadeloupe et en Martinique.[page]
Il constata aussi que c’était le seul avantage que ces plantations » religieuses » accordaient à leurs esclaves. On est très loin du catéchiste ! Ainsi, le taux de fécondité des femmes a été particulièrement mis à mal, en raison des conditions de vie inhumaine, sur les plantations. Selon l’étude de G. Debien, peu de femmes parvenaient à être fécondes et les colons préféraient acheter en permanence de nouveau captifs plutôt que d’encourager la création de familles.
Enfin, la dure réalité est que les quelques femmes enceintes l’étaient souvent des colons eux-mêmes, car le viol des femmes esclaves était l’un des traits marquant de la plantation.
III) – L’esclavage des Noirs est donc aussi un Génocide !
C’est le point le plus discuté du débat car par « Génocide » on sous-entend une » extinction raciale » immédiate et massive.
Or, la véritable question est la suivante : Quelle est légitimement la durée d’extinction en dessous de laquelle on ne reconnaît pas l’aspect génocidaire d’un Crime contre l’humanité ayant fait plus de 200 millions de victimes ( pour obtenir un captif, il fallait tuer plusieurs autres personnes, 1 pour 10 ) ? 5 minutes ? 50 minutes ? 5 ans ? 50 ans ? En réalité, il n’y a aucune durée, seule compte l’issue finale.
Par exemple, si on tient compte des données chiffrées relatives à l’espérance de vie que l’enquêteur Gabriel Debien nous a dévoilé à propos des plantations françaises de St Domingue ( Haïti ), on découvre ceci :
Sur la plantation Cottineau, 58 % des esclaves achetés en 1773 étaient décédés en 1774, Sur la plantation Constand, 51 % des esclaves achetés en 1764 étaient mort en 1767, Sur la plantation Grandhomme, 50 % des esclaves achetés en 1764 étaient décédés en 1768. Sur la caféière Guiton, on a 32 % de morts entre 1767 et 1768.
On constate alors que pour les plantations de :
Cannes à sucre, en l’espace de 2 à 8 ans, 100 % des esclaves achetés à un moment x, avaient déjà rendu l’âme, Café, en l’espace de 3 à 4 ans, 100 % des esclaves achetés à un moment x, avaient rendu l’âme.
N’a-t-on pas ici, la preuve formelle qu’il s’agit bien d’un génocide calculé combinant les aspects suivants :
Kidnapping d’enfants appartenant à un groupe ethnique, Altérations physiques et mentales portés à un groupe ethnique précis, Atteinte à la personne humaine, Altération de la fécondité féminine naturelle et des naissances, Meurtre programmé d’individus utilisés comme « bêtes de somme ».[page]
IV) – En conclusion…
En Mai 2006, le prof. Steven Han proclamait dans le Monde Diplomatique, pour masquer l’aspect génocidaire des plantations sucrières, que :
« Les plantations de cannes à sucre n’étaient pas des abattoirs, elles fonctionnaient selon un système de travail fondé sur l’exploitation et l’oppression, auquel les esclaves s’adaptaient et contre lequel ils luttaient tout à la fois ».
Mais en disant cela il se contredisait lui-même, car préalablement il avait consigné sur la même page, dans un passage relatif à l’économie sucrière, que :
« L’économie sucrière réalisait alors des bénéfices considérables et les planteurs estimaient moins coûteux de faire travailler leurs esclaves jusqu’à l’épuisement et d’en racheter pour remplacer ceux qui succombaient que d’encourager leur reproduction naturelle ».
Donc Echec et mat aux idéologues !
( Vie, Santé, Force & Unité !!! )