Petite méthode pour diviser et inférioriser les nègres.

Comme les écoles coloniale et néocoloniale africaines, qui n’ont pas pour objectif de former des cadres pour la reconstruction de l’Afrique Noire, mais de gonfler des effectifs pour la propagande de la
« grandeur et de la puissance » de la « civilisation » occidentale, l’école négrière imposée aux descendants des Africains en déportation esclavagiste, avait pour mission de créer chez eux des complexes d’infériorité, aux fins de les amener au mépris et à la haine de leur race, donc d’eux-mêmes, et de leurs ancêtres Africains.

Mission réussie dont les résultats font dire à Woodson :

« Les Noirs eux-mêmes considèrent qu’on leur fait un compliment en affirmant leur rupture complète avec l’Afrique, car s’il y a une chose à laquelle ils ne tiennent pas du tout, c’est à ressembler de quelque façon à ces ‘ terribles africains ‘ »
( Woodson ; ‘ Journal of Negro History ‘, 22 : 367, 1937 ).

Léopold Sedar Senghor, ancien « Président de la République » du Sénégal n’est pas animé d’une philosophie différente, lorsqu’il affirme avec emphase à la journaliste française Catherine Clement :

« Nous sommes à la limite des Blancs et des Noirs, voilà la réalité sénégalaise. Et je suis plus à mon aise chez les Berbères que chez les Bantu, où je ne suis pas dans mon univers… Je me sens plus près des Arabes et des Juifs que de certaines cultures noires… »
( Le Matin, n° du 7 Février 1980, in Peuples Noirs / Peuples Africains, n° 27, Mai-Juin 1982, P.105 ).

Déstructuration et cacophonie qui eûssent ravi Willie Lynch, planteur esclavagiste de la Caraïbe qui,[page]

répondant en 1712 à l’invitation de ses pairs du Sud des Etats-Unis, leur prodigua ces précieux conseils :

« Messieurs, Soyez les bienvenus, ici sur les rives de la rivière James en cette année 1712. Je vous remercie, chers messieurs de la colonie de Virginie de m’avoir fait venir. (…) J’ai souligné un certain nombre de différences parmi les esclaves.

J’utilise ces différences et les rend plus importantes. J’utilise la peur, la méfiance et l’envie pour mieux les contrôler. Ces méthodes ont fonctionné dans ma modeste plantation des Antilles et elles fonctionneront à travers le Sud. Prenez cette simple liste de différences et réfléchissez-y. En haut de ma liste figure ‘ Age ‘ mais c’est simplement parce qu’il commence par ‘ A ‘ ; le second mot est ‘ Couleur ‘ ou ‘ Teinte ‘.

Il y a l’intelligence, la Taille, le Sexe, la Taille de la plantation, le Statut de la plantation, l’Attitude des maîtres, si les Esclaves travaillent dans la vallée, sur une colline, à l’Est, à l’Ouest, au Nord, au Sud, s’ils ont les cheveux fins ou épais, s’ils sont grands ou petits.

Maintenant que vous avez une liste de différences, je dois vous donner une ligne de conduite, mais avant cela je peux vous assurer que la Méfiance est plus forte que la Confiance et l’Envie est plus forte que l’Adulation, le Respect ou l’Admiration. L’esclave noir, après avoir reçu cet endoctrinement, doit être en mesure de poursuivre, se réalimenter et se régénérer pendant des centaines d’années, peut être des milliers. N’oubliez pas que vous devez dresser les vieux noirs contre les jeunes mâles noirs et les jeunes mâles noirs contre les vieux mâles noirs.

Vous devez utiliser les esclaves à peau sombre contre les esclaves à peau claire et les esclaves à peau claire contre les esclaves à peau sombre.

Vous devez utiliser la femelle contre le mâle et le mâle contre la femelle. Vous devez aussi vous arranger pour que vos serviteurs noirs et vos contremaîtres se méfient des Noirs, mais il est nécessaire que vos esclaves aient confiance et dépendent de vous. Ils ne doivent aimer, respecter et avoir confiance qu’en vous.

Messieurs, ce sont les clefs pour les contrôler et les utiliser. Arrangez vous pour que vos femmes et vos enfants les utilisent, ne manquez pas l’opportunité. Mon plan est garanti, et la bonne nouvelle, c’est que si ce plan est utilisé intensément pendant une année, les esclaves eux-mêmes resteront perpétuellement méfiants »
( Extrait : Nation of Islam, 2000 ).[page]

Avec tout son cynisme, le discours du négrier Willie Lynch rappelle qu’il est plus que téméraire de rêver de faire admettre, six siècles plus tard, que le négrier européen tenait d’un grand humaniste, d’un super « médecin du monde », et que cette mentalité de pirate du type « l’Ile au Trésor », que présentent parfois aujourd’hui certains de ses descendants, n’est, tout compte fait, qu’un accident de parcours.
( Extrait du livre  » Quand l’Africain était l’Or Noir de l’Europe  » ; Tome 1: ‘ l’Afrique, Actrice ou Victime de la traite des Noirs ? ‘ )