En 1800, le peuple Noir déporté d’Afrique en Martinique subit l’esclavage imposé aux Amériques par les puissances européennes. La véritable 1ère grande guerre mondiale qui dura plus de 3 siècles et demi, est en cours depuis 1492. C’est la guerre de conquête du monde extra européen par des colons européens.
La Martinique est depuis 1793 sous administration britannique, et le sera jusqu’en 1802 ; année où elle revient sous domination française ( traité d’Amiens ), avec le rétablissement par Napoléon Bonaparte de l’esclavage aboli dans les colonies françaises une première fois le 4 février 1794, après la révolution républicaine en France de juillet 1789.
En décembre 1801, nous sommes à quelques mois du rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe, à quelques jours de la guerre des Noirs contre l’esclavage en Guadeloupe, et à Saint-Domingue ; à quelques lunes de la résistance héroïque en Guadeloupe d’Ignace et Delgres en mai 1802 ; à deux années de la victoire et proclamation de l’indépendance De Facto de la Nation Haïtienne en 1804.
1801, avant 1811,… vingt et un ans avant la révolte antiesclavagiste de 1822 toujours au Carbet ; 1801, avant 1831, 1833, … quarante sept ans avant l’ultime rébellion contre l’esclavage en Martinique du « 22 mé 1848 ».
En décembre 1801, avec Jean Kina une rébellion d’esclaves se produit ayant pour cible des Habitations du Carbet dans le nord caraïbe de la Martinique.
L’histoire de notre nation Martiniquaise Caribéenne doit retenir ce fait pré-national de la rébellion antiesclavagiste d’un déporté africain ancien esclave à Saint Domingue, qui défia l’armée britannique durant plus d’une année ( oct 1800 – déc 1801 ) .
Le contexte historique La révolte d’esclaves au Carbet en 1801 s’inscrit dans la suite des rébellions en Martinique, contre l’ordre esclavagiste raciste imposé par les puissances européennes aux Peuples Africains et Amérindiens, plus largement dans la première grande guerre mondiale générée par l’occident européen sur toute la planète qui a durée et dure encore depuis 1492, guerre mondiale de trois siècle et demi, contre l’esclavage et le colonialisme, contre l’anti mélanisme, pour la Justice et la Liberté, depuis le continent africain, sur les navires négriers, puis aux Amériques et ailleurs.
C’est le début du XIXème siècle, la Martinique est sous administration anglaise depuis 1793 avec la complicité des békés français qui souhaitent maintenir l’esclavage aboli en 1794 par les révolutionnaires français de 1789. La Guadeloupe et Saint-Domingue connaissent les effets de cette première abolition française.[page]
L’esclavage sera rétabli en Guadeloupe après la résistance héroïque des Noirs commandés par Ignace et Delgres en « mé 1802 » ; Les Français seront vaincus par les Noirs en Haïti, et ne pourront y rétablir l’esclavage.
La France perdra sa colonie de Saint-Domingue, et Napoléon Bonaparte, empereur des Français, devra céder la Louisiane aux Etats Unis d’Amérique. La traite transatlantique suit son cours ; elle sera officiellement abolie par les anglais en 1807, puis par les français en 1815 ; et nombreux seront les navires négriers européens qui continueront leurs crimes après 1807, après 1815.
De 1791 à 1804, des flux de békés en fuite face aux révoltes des esclaves ont cours de colonie en colonie ; depuis le « serment du Bwa kay Man » prononcé par des esclaves Noirs en lutte pour leurs libération en Haïti dans la nuit du 14 au 15 août 1791, des colons Blancs ont quitté Saint-Domingue, pour se rendre en Martinique, Louisiane, Porto Rico, à Cuba et ailleurs ; De Guadeloupe, l’esclavage aboli en 1794, des békés se rendirent en Martinique. Mais aussi de Martinique, même sous administration anglaise, des békés se rendirent à Sainte Lucie, et surtout à Trinidad (*) et de nombreux esclaves furent emmené par les colons dans leurs fuites.
De 1790 à 1802, la population noire de la Martinique diminue de près de 4000 personnes sur une population noire totale de 90 000 en 1790 ; Des esclaves s’enfuirent de la Martinique durant cette même période vers la Dominique puis la Guadeloupe. La population totale de la Martinique passe de 101 000 personnes environ en 1790, à 96 000 en 1802, et ce malgré l’intense activité de traite négrière transatlantique entretenue par les Anglais à cette époque.
En premier lieu il y eut une révolte d’esclaves à Saint Pierre le 30 août 1789 ; Des esclaves écrivent leur sentiments et idées à l’égard de la Liberté dans des lettres.
Les esclaves ne veulent plus travailler pour des maîtres, cet état d’esprit se manifeste sur diverses habitations dans plusieurs communes, Saint Esprit, Marin, Rivière Pilote, Sainte Luce Gros Morne, Prêcheur, … Les non blancs « libres » se montre circonspects à l’égard des soulèvements d’esclaves.
Il y eut 36 condamnations d’esclaves dont six à mort concernant la révolte du 30 août 1789 à Saint Pierre. Des « conditions de l’affranchissement » sont réglementés par la révolution française en décembre 1789, « L’affranchissement s’obtient par le service dans la Milice. (…) Tout homme de couleur pourra obtenir la liberté après avoir servi 12 ans pendant la paix et 8 ans pendant la guerre.
art.1 (…) L’esclave qui aura rendu service essentiel à la colonie pourra obtenir la liberté gratis ; art. 8 (…) Les esclaves seront tenus de porter respect aux gens libres ;[page]
Les anglais rétablissent à la Martinique les institutions qui étaient en vigueur avant 1789. Des békés royalistes revinrent et furent rétablis dans leurs fonctions. Le 24 mai 1794, les Anglais nomment le béké français Dubuc administrateur général membre du Conseil Privé de la Colonie. Le 30 octobre 1795 une ordonnance sur la police des Noirs interdit toute assemblée, toute réunion d’esclaves ; le carnaval est interdit.
Le 3 novembre 1800, Jean Kina est présent en Martinique et un arrêt du Conseil Souverain anglo-béké restreint encore les dispositions concernant l’affranchissement. Après 1801, des révoltes d’esclaves se dérouleront en Martinique jusqu’au 22 mé 1848, en 1811, 1822, 1831, 1833.
La résistance à l’oppression esclavagiste se manifeste en Martinique par l’amplification pendant toute la première moitié du XIXème, d’actes d’empoisonnements de Blancs esclavagistes, d’esclaves, et de bestiaux ; Il y eut, chez les békés une véritable psychose à ce sujet.
En 1803, un tribunal spécial, constitué par un arrêté du 28 Vendémiaire an XII ( le 17 octobre ), ordonne 127 exécutions d’esclaves accusés d’actes d’empoisonnements en Martinique. Périples de Jean Kina de Saint Domingue à la Martinique Jean Kina esclave à Saint Domingue, vécu de 1791 à 1794 les ultimes révoltes antiesclavagistes qui conduirent à l’anéantissement des esclavagistes et de leur système.
Les puissances européennes déployèrent leur arsenaux terroristes en vain contre le peuple Noir qui en 1804 constituera la nation haïtienne. C’est dans ce contexte de rivalité entre puissances coloniales européennes que des troupes anglaise, espagnole, hollandaise, et française se retrouvèrent sur terre et sur mer à convoiter Saint Domingue ; pour ensuite, avec la déclaration d’indépendance en 1804 une fois les bourreaux européens vaincus par les Noirs anciens esclaves, s’unir pour encercler et isoler Haïti. C’est encore dans se contexte que des anciens esclaves se trouvèrent contraints et embrigadés dans ces armées européennes ; tel fût le cas pour Jean Kina qui se trouva au côté des Britanniques, et gagna l’Angleterre durant la révolution des Noirs à Saint Domingue. Sur ce point Kina est comparable à Toussaint Louverture et bien d’autres anciens esclaves qui durent accepter d’être incorporés dans les troupes françaises, ou aussi étasunienne ( guerre d’indépendance des USA ), et user des rivalités entre puissances esclavagistes d’Europe. Tels encore Ignace ou Delgres en Guadeloupe. ( voir plus avant
« les conditions d’affranchissement » de la révolution française de 1789 ).
En début 1799 Jean Kina quitta Londres en uniforme de colonel accompagné d’un aide de camp et d’un secrétaire pour gagner la Martinique occupée par les Anglais. La Martinique ne devait être qu’une étape base arrière pour le ministère anglais qui avait l’intention d’envoyer Kina au Surinam, à la tête d’une compagnie de militaire Noirs d’origines africaines. Citons un extrait concernant Jean Kina d’ « Histoire[page]
de la Martinique » de Sidney Daney, membre du conseil colonial de la Martinique :
« … toujours est il que cette intention ( d’expédition au Surinam ) ne fût pas réalisée et qu’il souffrit que ce personnage restât dans la colonie où sa présence offrait un contraste assez choquant. Jean Kina fut, lui même, le premier à s’apercevoir de son étrange position dans l’île, et on le vit, bientôt, mettre de côté tout le faste avec lequel il était arrivé, se montrer humble et soumis au blancs, dur avec les hommes de couleur qui s’étaient mal conduits pendant les troubles de la révolution.
Austère dans ses mœurs, il devint un modèle de piété chrétienne par son exactitude à accomplir tous ses devoirs religieux. Il vivait ainsi depuis environ six mois, et l’on ne parlait déjà plus que de ses vertus, quand tout à coup, on entendit battre la générale à Fort Royal et à Saint Pierre. C’était pour marcher sur Jean Kina qui avait levé l’étendard de la révolte, à la tête d’une vingtaine d’hommes de couleur. Il était parti de Fort Royal, dans la soirée du quatre octobre 1800, pour aller établir un camp sur le Morne Lemaître. Il avait passé, avec sa petite troupe, par la Case Navire et quelques habitations pour y faire des partisans. Il déclarait qu’il venait de la part de Dieu et du Roi, et il portait un drapeau sur lequel état écrit la loi britannique.
Il était chargé, disait il, de mettre à l’ordre et de protéger ses frères, parce que les Colons étaient des bourreaux et des mangeurs de chair humaine ; qu’ils faisaient avorter les négresses à force de travail et qu’ils étaient décidés à vendre les nègres libres. »
Le 04 octobre 1800, dans la soirée Kina et quelques hommes vont établir campement sur une position militaire stratégique sur le Morne Lemaître, actuelle hauteur de La Démarche sur le territoire de la commune de Schoelcher ( Case Navire ), au lieu dit « grotte Table des Anglais ». Ce positionnement du camp est loin d’être innocent et démontre une certaine tactique militaire de Kina, qui de ce point géographique, observe complètement l’entrée de la baie du Fort Royal, et pourrait en cas de ralliement total des esclaves couper les communications terrestres entre Saint Pierre et Fort Royal. Pendant plus d’une année d’après les écrits de Sidney Daney, Kina et ses hommes auraient tenus cette position, et mené campagne pour rallier des partisans. Tenant discours et cherchant à imposer une loi nouvelle :
« Il voulait qu’on n’infligeât plus dans les ateliers, d’autres punition que des coups de plat de sabre, menaçant de son autorité quiconque oserait enfreindre ses ordres . »
( Sidney Daney ).
Témoignage d’un autre colon, le béké Moreau de Jonnès qui déclare à propos de KINA :
« Il alla prendre poste inopinément au pied des montagnes centrales de l’île et appela les affranchis et[page]
les esclaves à se joindre à lui… Les blancs regardèrent avec raison cet événement comme le premier résultat d’une conspiration qui menaçait leur existence… ».
Le 04 décembre 1801, Kina et sa troupe se déplacèrent vers le chef lieu de la colonie Martinique, et parcouru plusieurs Habitations de la région du Carbet. Profitant de se déplacement de Kina et ses hommes, le colonel anglais Maitland occupa le Morne Lemaître prit position au campement ou grotte de Kina, en arrivant presque en même temps que la troupe des rebelles de retour du Carbet. Maitland ouvrit une négociation avec Kina, l’accompagna à cheval depuis le Morne Lemaître jusqu’à Fort Royal.
Kina consentit à déposer les armes contre la promesse d’une amnistie générale pour les esclaves ; mais lui même devait être envoyé en Angleterre et mis dans les prisons de Newgate.
Martinique, Caraïbe, Karbé ( Carbet ) est l’une des quatre communes martiniquaises qui par la sonorité de leurs noms évoquent notre mémoire amérindienne. Karbé, Ajoupa, Makouba, Lamanten sont des noms issus de langues amérindiennes d’Amazonie du groupe arawak. Voisin au sud de l’ancien chef lieu Saint Pierre des esclavagistes français, le Carbet sur la côte nord Caraïbe, sous le vent, est la commune du premier débarquement européen en Martinique ; Débarquement de Christophe Colomb sur Gwanakaéra le 15 juin 1502 lors de sa quatrième expédition. Comme le Prêcheur au nord de Saint Pierre, le Carbet est habité par un grand nombre d’esclaves sur les Habitations de békés qui eux souvent, demeurent à Saint Pierre.
Les Noirs sur les habitations en 1801, sont en majorité nés aux Amériques de parents esclaves depuis plusieurs générations ; certains sont nés en Afrique et sont récemment réduits en esclavage. Dès le début de l’esclavage en Martinique, les Africains déportés sont originaires de trois grandes régions géographiques :
– Le plus grand nombre de Noirs en Martinique provient de la zone du Golfe de Guinée, et sont issus des actuels pays du Ghana, Togo, Bénin ( Danhomèy ), Côte d’Ivoire, Burkina, Nigeria, Niger, Cameroun, Gabon, etc…, se sont des originaires des Nations Bambara, Ewé, Adja, Fon, Mina, Yoruba ( Nago ), Kabiyé, Ibo, Bibi, Moko, Bouliki, etc…
– Le deuxième groupe d’Africains par leur nombre déportés en Martinique, est celui des originaires de Sénégambie, des actuels pays du Sénégal ( Casamance ), de la Gambie, de la Guinée ( Haut Niger ), Sierra Leone, du Libéria, du Mali ; des Nations du pays Mandingue : Walaf, Djoula, Foula, Peul, Mossi, Baoulé, etc…
– Le troisième, moins fort par le nombre, mais important par la continuité de la déportation durant la[page]
période de la traite, après la traite, et même après 1848, sont les Africains originaires du bassin du Congo, et des plateaux d’Angola ( centre Afrique ) ; issus des Nations Bantu : Fang, Téké, Kongo, Kimbundu, Mbundu, Nkumbi, etc… Ces Noirs africains originaires de plusieurs Nations africaines ont fondé l’Etre Martiniquais dans la société esclavagiste imposé par le Blanc européen ; C’est à dire dans notre contexte historique pré-national martiniquais caribéen.
Un rapport de 1793 ( cité au Conseil Privé des dirigeants de la colonie Martinique ), traitant de la façon dont s’organisaient les Noirs dans la société esclavagiste en Martinique, mentionne :
« Les nègres se réunissaient par nation pour danser dans les fêtes publiques. Leur drapeau indiquait que tel groupe était formé de Caplaou ( Cap Laou de Côte d’Ivoire ) ou d’Ibos ( originaires du delta du Niger ) ; qui d’ailleurs étaient reconnaissables à leurs costumes et à leurs instruments de musique. Cet usage finit par être adopté par les nègres créoles. »
Nous disposons d’éléments nous permettant d’approcher l’identité et l’origine du Noir rebelle « Jean » Kina, de par son nom africain qu’il a conservé même esclave à Saint Domingue. Kina en langue haïtienne ( kréyòl mère de nos langues américaines caribéennes guyanaise, sainte-lucienne, martiniquaise, dominicaine, guadeloupéenne, cubaine, etc… ) signifie destin, intimité propre, personnalité ; comme dit une chanson du compas haïtien : « …dans la vie chacun a son Kina, … » ;
Kina au sens du ka de l’Egypte Soudan antique ; Tel que nous le précisons dans notre ouvrage « Létyopi atè Matinik » ( p. 98 ) : « le ka, l’aliment faisant partie de l’Homme, la personne, sa substance. Le Fari ne pouvait procéder aux geste important du culte sans son ka. A la fois double, aura, puissance fondamentale et procréatrice de l’humain, on ne pouvait s’en séparer ; le ka et le ba principes spirituels constitutifs des êtres, leur essence, leur vertu immortelle, leur force cosmique. »
Le Ka est encore tambour en Guadeloupe comme en Martinique. « Lévé yo lévé o ka, … mwen ka bat lolé ka mwen ka lévé o ka » chantons nous dans notre bèlè martiniquais. Kina est un mot que l’on retrouve dans plusieurs langues Bantu, qui est en rapport avec la musique, les chants, les tambours ; kina signifie danse dans plusieurs langues bantous dans le bassin du Congo, sur les plateaux d’Angola. Kina, danse en Kimbundu, en Mbede, danser en Teke,…
Citons le chercheurs anthropologue congolais, Théophile Obenga à propos du mot kina, extrait de son ouvrage « Les Bantu, langues peuples civilisations » :
« (…) Le tambour est essentiel à la vie. Il est mêlé aussi bien aux gestes profanes que sacrés. (…) Les rites funérailles, les fêtes agraires, les jeux, les danses ont leurs rythmes spécifiques soutenus par des[page]
tambours.(…) Ainsi le tambour qui parle et mémorise est un élément important pour déchiffrer le code global d’une société en Afrique. » ( liste de langues où le mot kina et des dérivés signifient danse ou danser )
« Des langues où le k initial s’est palatalisé : k ; tch ; ts ; s ; z ;
ce qui donne : kina, tchina, sina, zina.
D’autres langues où l’occlusion a été relâchée au niveau vélaire : k ; b ; m. Le b s’est ensuite affaibli : b ; v ; w.
ce qui donne : kina, bina, lega ku mina, ‘ danser ‘.
Ce qui donne encore : bina, vina, wina, jusqu’à zéro ina.(…)
On sait toute la place de la danse dans les sociétés africaines, hier comme aujourd’hui. La vie africaine est comme imbibée de musique et de danse. Les masques, les tambours, les chants, les corps masculins et féminins forment en toute circonstance, dans le bonheur comme dans le malheur, une gerbe existentielle solidaire pour faire toujours jaillir la vie. Il y a plus que le simple fait brut de danser la vie. Il est question de faire de la danse une véritable problématique et de la vie en conséquence, un art, un drame humain mélodieux. Certes, tout n’est pas donné avec la danse, mais tout commence par la danse, qui parvient ainsi à dévoiler réellement l’intimité des sexes, des corps, des forces dansantes. »
Nous pouvons alors apprécier la force symbolique contenu dans l’évocation du nom du rebelle, Kina de 1800 à 1801 avec son coup de drapeau, qui annonce en début du siècle la destruction du système des esclavagiste en Martinique et aux Amériques ; Kina qui précède le coup de tambour de Romen qui déclenchera l’ultime rébellion qui aboli le code noir, le 22 mé 1848. Le fait qu’un nom africain en 1801 soit mentionné par des chroniqueurs européens nous indique que Jean Kina se trouvait être né en Afrique et récemment arrivé en Martinique, ou moins probablement qu’il serait né aux Amériques à Saint Domingue d’une mère née en Afrique qui aurait imposé son nom et combattu ainsi les lois esclavagistes qui interdisaient tous référents à l’africain. ( En cette période d’administration anglaise de la Martinique, la traite négrière fût importante et concernait nombres d’ africains bantouphones. )
Kina, il y a 200 ans, rebelle du temps où pour les non blancs, il n’existait ni Haïtiens, ni Guadeloupéens, ni Jamaïquains, ni Dominicains, ni Martiniquais, ni Sainte Luciens, ni Colombiens, Brésiliens, Guyanais, etc… autres que des Amérindiens et des Noirs déportés d’Afrique, non Blancs nés aux Amériques originaires de diverses Nations, victimes d’un seul et même système, l’univers concentrationnaire esclavagiste américain imposé et partagé par les puissances guerrières des Blancs européens.
Kina comme Delgres, Ignace, Toussaint, etc… sont nos héros caribéens issus de cet univers de survie[page]
pour les non blancs face à la férocité d’un système fondé sur le racisme, les génocides, l’esclavage, le colonialisme. En 2002, nous célébrerons le bicentenaire de la guerre de Gwadloup, 200 ans après l’épopée de Delgres, Ignace, Solitude, Masoto, Kirwan, etc… il y a 200 ans à Matouba, l’appel du « Vivre Libre ou mourir ! » lancer à la face des esclavagistes colonialistes français.
En 2004, bicentenaire de l’indépendance Haïtienne ; nous célébrerons et nous souviendrons de tous nos héros caribéens d’Haïti, depuis Makanndal, ceux du « Bwa Kay Man » avec Boukman, Toussaint Breda dit Louverture, Petion, Clervaux, Christophe, Dessalines, etc…