Origine africaine de la notion de  » Prière « .

Les Textes Sacrés de l’Afrique Noire de la période pharaonique ont affirmé, des milliers d’années avant les religions nouvelles d’aujourd’hui ( christianisme, judaïsme, islam ), que la Création était le fruit d’un Dieu unique qui avait donné naissance à la biodiversité et aux humains en usant de la parole
( concept de la création par le Verbe ) :

« Dieu apparut sur son trône ( L’idée que Dieu est un au ciel et deux, assis sur son trône est totalement de source africaine. Cette information a été tout simplement copiée par les autres traditions
religieuses. ) Quand son cœur le voulut et il était seul. Il commença à parler au milieu du silence… Il se mit à parler à voix haute ( Papyrus Leyde. La notion de création par le Verbe est une invention
africaine. ), La terre était dans une stupeur silencieuse. Ses sons ont circulé partout sans qu’il eût un second Dieu ( avec lui ), faisant naître les êtres, il a donné qu’ils vivent ».

On constate, comme le souligne l’ouvrage  » Hymnes & prières kamits  » de Jean Philippe Omotunde, que la vision spirituelle monothéiste en Afrique noire « et il était seul », remonte aux origines même de la civilisation égypto-nubienne et non pas à Akhenaton. A ce titre, le nom donné par les Africains anciens à leur écriture durant le IVème millénaire ( la première écriture de l’histoire humaine ), à savoir « Medou Neter », soit les  » Paroles de Dieu  » rendu par les « Saintes Écritures », révèle déjà leur haute spiritualité.

Sur le plan du lexique kamite, nous pouvons citer :  Ia ( ou ) = Louer ( Dieu ), Rendre grâce à ( Dieu )  Seshay = Prier ( Dieu ) Amon-Râ Amon-Râ est pour nos ancêtres  » l’Eternel, le seigneur de Karnak, créateur de ce qui existe, maître de tout, établi durablement en toutes choses « .

Le nom  » Amon « , vient du verbe  » Imen  » qui signifie  » être caché « , d’où le  » Créateur caché aux yeux des hommes « ,  » L’invisible que nul ne peut voir « .

Par  » Râ « , il manifeste néanmoins sa présence parmi les hommes en chassant les ténèbres par le biais de sa lumière éclatante ( symbolisée par le soleil ). Il est véritablement la  » Lumière du Monde « , la
 » Source de toutes les connaissances « , le  » Possesseur de la Vérité et de la justice « , le  » Maître de toute chose « , le  » Créateur du ciel et de la terre « , le  » Maître de tout ce qui existe « , le  » Façonneur des hommes « , etc… disent nos textes anciens. 

Le professeur Doumbi Fakoly révèle encore l’un des emprunts majeurs de l’Islam à la tradition spirituelle kamite ( Cf. Site web africamaat.com, article ‘ Dieu est né en Afrique noire ‘ de Doumbi
Fakoly ).
Si vous rajoutez à cela que la Sainte Trinité ( père, mère, fils ou fille, dite Triade en Afrique ) est une[page]

invention africaine, vous devinez alors l’ampleur des emprunts. : « Si le Christianisme se suffit de la triple dimension « le Père, le Fils et le Saint-Esprit » de Dieu-le-Père, l’Islam, pour ce qui le concerne, reconnaît bien à Allah cent ( 100 ) noms dont seuls les quatre-vingt-dix-neuf ( 99 ) sont encore connus. Le centième, l’ineffable, demeure toujours le Mystère des Mystères.

Il est intéressant, cependant, de rappeler que Atoum dit Amon dit Râ avait lui aussi une centaine de noms et que celui qui reste le Mystère des Mystères l’est encore pour tous, sauf pour Isis, la grande Femme Noire, qui a réussi à le lui faire révéler »
Nos Textes Sacrés africains disent par exemple « Imen achâ renou », soit « Amon aux noms multiples ». L’emprunt à l’Afrique noire est manifeste car Amon à 100 noms en Afrique noire et aussi 100 noms dans le Coran. Son 100 ème nom était d’ailleurs le plus caché de tous.

Comme chacun peut aisément le constater, les nombreuses appellations divines que nous retrouvons dans de nombreux Textes actuels, ont largement été empruntées aux Textes Sacrés de l’Afrique noire :
 » Je suis le Créateur, Je suis l’Unique : ink Ptah « 
 » Je suis l’Eternel : ink oua ; ink nhh « 
 » Le Maître de l’Univers : nb r dr « 
 » Je suis le Grand Dieu : ink ntr aâ « 
 » Le Maître de l’Eternité : nb nhh « 
 » Le bon Dieu : Netjer Nefer  » etc…

« ink nhh » désigne précisément « je suis l’Eternel ! ».
Donc bien avant l’Ancien Testament, les Africains appelaient déjà Dieu par ce terme ( Il faut savoir qu’en hébreu « Elohim » est un pluriel qui signifie « les Dieux ». « El » est le singulier. )
A ce titre, la phrase de Genèse  » Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance « 
( Gn 1/26 ), est révélatrice d’un pluriel. 

Amon-Râ, le Maître des trônes des 2 terres…

Ainsi, nos prophètes kamites de la période pharaonique ( Ptahotep, Kagemni… ) et autres Grands Prêtes de Dieu des temples d’Héliopolis ( Iounou ) ou de Karnak, sont les véritables créateurs des hymnes et autres prières adressés à Dieu, sans oublier les Textes de Sagesse destinés à guider l’homme dans ses choix de vie. Tous ces faits révèlent qu’en réalité, le Monde Noir possède sa propre spiritualité et que les spiritualités actuelles ne sont que des emprunts parcellaires de nos textes et concepts anciens.[page]

En guise d’exemple, je vous invite à découvrir cette très belle prière à Amon-Râ ( Amon-Râ = Dieu ) que nos ancêtres ont autrefois conçu et adressée périodiquement à Dieu, ‘ Hymne à Amon-Rê ‘ :

 » Que tu sois acclamé, Ô Amon-Rê ! Le radieux, maître des transformations, multiple d’aspects, Les cœurs sont remplis de ton amour ! Que tu sois acclamé, Ô Amon-Rê ! Soleil né du ciel, qui a crée la terre, qui a crée les eaux et les montagnes, Qui a donné la vie à tous les êtres ! Que tu sois acclamé, Ô Amon-Rê ! Tu as illuminé la terre plongée dans les ténèbres, Tu as surgis hors du Noun. Hommes et divinités sont venus à ta suite. Que tu sois acclamé, Ô Amon-Rê ! Le puissant, aux noms multiples, que nul ne connaît , Celui qui nous regarde de loin, mais qui reste proche pour nous entendre. Que tu sois acclamé, Ô Amon-Rê ! Aux bras vigoureux, Seigneur de la force, prompt à la colère, L’irritable qui terrasse ses ennemis ! Que tu sois acclamé, Ô Amon-Rê ! Le miséricordieux Seigneur des bienfaits, riche d’amour et de bonté, Qui écoute les plaintes, émanant de celui qui l’appelle ! Que tu sois acclamé, Ô Amon-Rê ! Qui a engendré tous les hommes, qui a crée leur nourriture. L’unique, le fort qui fait vivre ! Il ne se lasse pas ! « 
( Extrait du papyrus hiératique 3049 de Berlin p. VIII, lignes A 1-7, XXIIe dynastie, vers 945-715 avant l’ère chrétienne ) 

Pour nos ancêtres, Dieu était autrefois dans le Noun et c’est de là qu’il a jaillit en prenant conscience de lui-même, pour créer l’univers. Le Noun représente les « eaux primordiales » qui contenaient toutes les potentialités de l’univers. On retrouve cette notion dans la théorie du « big bang » ( tout est parti d’un magma informe contenant tous les éléments de l’univers ).

Amon-Râ au ciel, assis sur son trône divin…

A ce titre, les 4 faits excellents accomplis par Amon-Râ au moment de la création, pour mettre un terme au désordre, furent les suivants :  » Paroles dites par Celui dont les Noms demeurent cachés, Le Maître de l’Univers (…) Soyez en paix ! Je vais vous conter les nobles choses que mon cœur a fait pour moi (…) pour mettre un terme au désordre. J’ai accompli 4 faits excellents depuis les portes de l’horizon. J’ai crée les 4 vents pour que chaque homme puisse respirer en son temps. C’est l’une des choses que j’ai accomplies. J’ai crée la grande inondation pour que l’humble puisse en bénéficier comme le noble. C’est l’une des choses que j’ai accomplies. J’ai crée chaque homme semblable à son prochain et je n’ai pas ordonné qu’il fasse le mal. Ce sont leurs cœurs qui m’ont désobéi. J’ai fait en sorte que leurs cœurs n’oublient pas l’au-delà afin que les offrandes sacrées soient faites aux divinités protectrices des communautés urbaines. C’est l’une des choses que j’ai accomplies. J’ai crée les divinités à partir de ma sueur et l’humanité à partir des larmes de mon œil « 
( Texte des sarcophages, Vol. VII, Spell 1130, pp. 461-465. )[page]

Ce texte est important car il nous révèle comment Dieu a crée les femmes et les hommes, « à partir des sécrétions émises par les larmes de son œil ».

La femme, dans la tradition kamite, n’est donc pas issue de la côte de l’homme mais est directement créée par Dieu lui-même ( elle n’est donc pas maudite, ne véhicule aucunement l’idée du pécher originel et ne cherche pas non plus à pervertir l’homme ). C’est en cela notamment que la vision kamite diffère des visions patriarcales sémitiques et indo-européennes.