L’origine monogénétique de l’humanité est un débat qui a très longtemps suscité l’agitation parmi les chercheurs occidentaux.
Influencés par les idées néfastes de l’époque des Lumières, ceux-ci ont longuement cherché à nier cette évidence en développant par exemple la thèse polycentriste dont peu d’éléments sont venus confirmés ses fondements.
Pourtant dès l’antiquité, les Grecs posaient comme une évidence, l’origine africaine de l’humanité sans oublier les Africains anciens eux-mêmes qui étaient tous unanimes sur la question.
Aussi, l’une des principales thèses du professeur Cheikh Anta Diop visait à démontrer scientifiquement l’origine africaine de l’humanité, à savoir que le premier Homme moderne dit Homo Sapiens Sapiens Africanus, était un nègre de l’espèce de tous les naturels de l’Afrique.
C’est en raison de sa migration vers d’autres lieux et de son acclimatation dans diverses parties du globe, qu’il a connu certaines transformations physiologiques l’emmenant jusqu’à perdre totalement sa mélanine et l’aspect crépu de ses cheveux.
Le premier homme moderne ( reconstitution faite par les chercheurs américains )[page]
Les nouvelles découvertes faites en Ethiopie :
En 2003, la presse internationale a relayé une importante découverte faite, non pas par l’Américain Tim White de l’Université de Californie ( Berkeley ) comme certains quotidiens français le faisaient croire, mais par un professeur Ethiopien du nom de Berhane Asfaw.
Comme le soulignait la presse française [1] des crânes fossilisés datés d’environ 160.000 ans ont été découverts par le professeur B. Asfaw dans le nord-est de l’Ethiopie. Ces crânes, qualifiés de plus anciens restes connus au monde de l’Homme moderne, ont été découverts près du village de Herto, en pays Afar, à 230 km au nord-est d’Addis Abeba.
La dépêche officielle publiée par l’Université de Berkeley, affectée à l’étude de ces découvertes, révèle ceci :
» The fossilized skulls of two adults and one child discovered in the Afar region of eastern Ethiopia have been dated at 160,000 years, making them the oldest known fossils of modern humans, or Homo
sapiens « .
Il s’agit donc des plus anciens fossiles connus d’Hommes modernes ( et non pas d’Hommes presque modernes, comme le suggérait le journal Libération ).[page]
Cette découverte, qui fait l’objet d’une riche publication dans le magazine scientifique britannique Nature, est la seule qui porte l’histoire de l’Homo Sapiens à 160.000 ans, a déclaré le chercheur éthiopien Berhane Asfaw, membre de l’équipe internationale et qui, avec l’Américain Tim White, a travaillé sur ces ossements. ( En fait, Asfaw a fait seul la découverte et White a poursuivit l’analyse des ossements dans son laboratoire aux USA ).
Fossile de l’homme moderne découvert en Ethiopie.
Classés sous l’intitulé » d’Homo Sapiens Idaltu « , ces crânes qui appartiennent à deux adultes et un enfant, présentent un petit visage aplati, un front proéminent et une arcade sourcilière réduite.
Des restes de crânes et de dents de plusieurs autres individus ont également été retrouvés. Le crâne le plus complet est celui d’un homme adulte dont les dents sont très usées.
« Vous avez maintenant en Ethiopie la séquence entière de l’évolution humaine », a assuré Berhane Asfaw.
Un autre article publié le lendemain dans le même quotidien ‘ Libération ‘, a attiré notre attention. Ci-joint un extrait :
» Jusqu’ici, les plus anciens hommes modernes avaient été découverts au Proche-Orient, comme ceux de Qafzeh en Israël, et affichaient 115 000 ans. Ces nouveaux Homo sapiens comblent un fossé ;[page]
en Afrique, il n’existait quasiment rien entre 300 000 et 100 000 ans « .
Ce n’est pas exact !
Il convient de savoir que d’anciennes recherches sur les hominidés africains des 500 000 dernières années montraient déjà que l’Homo sapiens anatomiquement moderne vivait déjà vers 130 000 av. J. C. en Afrique subsaharienne. Les découvertes de vestiges archéologiques (exemple : crâne d’homme dits « Homo 1 » ) prouvaient déjà ce fait.
Le professeur Berhane Asfaw dans son laboratoire en Ethiopie.
Mais cette découverte du professeur Asfaw pourrait entériner la théorie de l’évolution de « l’Homo sapiens » qui fait de l’Ethiopie le berceau de l’humanité. C’est en effet dans ce pays qu’avaient été découverts Lucy ( en 1974 ), un australopithèque afarensis de 3,2 millions d’années, l’Ardipithecus Ramidus ( en 1994 ) né il y a 4,5 millions d’années, et Millénium Ancestor, sorti du sol en 2001, qui daterait de 6,2 millions d’années.
Crane de l’Homo 1.[page]
Références :
[1] Libération du 12/06/2003.