Notes de Victor Schoelcher à propos de la canne à sucre.

En 1842, L’économiste alsacien Victor Schoelcher dont on dit qu’il fut un acteur clé dans l’obtention de l’abolition de l’esclavage, avait publié en 1842 l’ouvrage suivant : ‘ Des colonies françaises. Abolition immédiate de l’esclavage. ‘

Nous avons souhaité vous permettre de découvrir l’extrait durant lequel il aborde la problématique de la canne à sucre :

 » La canne à sucre fut mise en plantation réglée, à la Guadeloupe, vers 1644. Boisseret acheta cette île en 1649 pour une somme nette de 60 000 livres et 600 livres de sucre par an. A la Martinique, la canne à sucre fut introduite en 1650. Lorsqu’en 1674, la Martinique fut réunie au domaine de l’Etat, elle était en pleine voie de culture, et produisait déjà du tabac, du coton, de l’indigo et du sucre.

Depuis 1625, à Saint-Christophe, depuis 1635 à la Guadeloupe et à la Martinique, jusqu’en 1738, c’est-à-dire un siècle durant, ce sont des blancs, et des blancs d’Europe qui exploitent ces terres plus redoutées que redoutables. Mais si les Européens étaient propres à la culture des colonies, pourquoi songea-t-on à y employer des nègres ? C’est que la soif de l’or est insatiable, barbare, impitoyable, et qu’après avoir épuisé la race rouge ( Schoelcher parle ici des Indiens ) dans des travaux excessifs,[page]

on voulut avoir d’autres instruments dont les maîtres pussent disposer sans que personne s’intéressât à eux, sans que l’Europe, en se voyant dévorer ses propres enfants, demandât compte de ce qui se passait aux îles. «