Noirs dans les Camps nazis.

‘ On ne connaissait pas tout de la Seconde Guerre mondiale ‘. Ce livre, de Serge Bilé ( actuellement journaliste à RFO ) le prouve en dévoilant un aspect totalement méconnu de ce drame que n’ont jamais évoqué ni les historiens ni même ceux qui l’ont vécu, la déportation des Noirs dans les camps de concentration et les camps d’extermination de l’Allemagne hitlérienne.

Au tout début « Jusqu’à ses premiers pas sur le continent africain, l’Allemagne entretenait avec le monde noir des rapports empreints d’une relative considération.

Elle le manifeste dès le XIIe siècle par une véritable audace iconographique.[page]

A l’époque, tous les catholiques d’Europe vénéraient un soldat romain d’origine égyptienne, décapité au début de l’ère chrétienne dans les Alpes suisses pour avoir défié l’empereur en refusant de renoncer à sa foi chrétienne.

Ce soldat, ce martyr, c’était saint Maurice.

Mais, alors que tous les pays voisins représentaient saint Maurice sous les traits d’un Blanc, le clergé allemand lui donne, le premier, ses vraies couleurs en lui érigeant, dans la cathédrale de Magdeburg,
une statue aux traits clairement négroïdes que l’on peut voir aujourd’hui encore.
Tout se dégrade à partir de 1681 avec la première expédition allemande en Afrique…

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Africains, Antillais, Américains, eux aussi ont été pris dans la tourmente, arrêtés et déportés en raison le plus souvent de leur participation aux combats ou à des mouvements de résistance.

Mis au rang de bête, parce qu’ils étaient noirs, ces hommes et ces femmes furent, dans ces camps, sujets à toutes les humiliations, comme ce ressortissant équato-guinéen, Carlos Greykey, qu’on affubla à Mauthausen d’un costume de la garde royale yougoslave pour servir de boy.

Des témoignages hallucinants, collectés en Allemagne, en France ( le célèbre chanteur John William ), en Espagne, en Belgique, en Norvège, en Martinique, en Côte-d’Ivoire, au Surinam, au Sénégal et aux États-Unis, auprès des survivants ou de leurs compagnons d’infortune !

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Des révélations également ! Savait-on que les fameuses lois de Nuremberg, réprimant les « non-aryens » dès 1935, ne visaient pas que les Juifs mais concernaient aussi les Noirs installés à l’époque en Allemagne ?

Ces afro-Allemands, stérilisés de force, faisaient d’ailleurs partie des premiers contingents de déportés envoyés par Hitler dans les camps de concentration bien avant la guerre.

Ce livre nous apprend aussi que ces camps de concentration allemands n’étaient pas l’œuvre des nazis. Les premiers ayant été construit dès 1904 en Namibie pour éliminer le peuple herero opposé à la colonisation et aux armées du chancelier Bismarck.[page]

Autant de pages d’histoire inédites où l’on découvre, au fil des chapitres, les faits d’armes, au cours de la guerre, de ceux qui deviendront, par la suite, les grands leaders de la cause noire ; Nelson Mandela, Martin Luther King (…) Aimé Césaire.

P.S :
Il existe aussi le film réalisé par Serge Bilé en 1995, le 15 janvier 2005, Mr Serge Bilé était présent à l’institut AfricaMaat. Il a parlé de son livre et a répondu avec gentillesse aux nombreuses questions. Un grand MerciI ! Sur France 2 , Mr Serge Bilé a été reçu dans l’émission TV ( 23h20 ) de Thierry Ardisson.[page]

Il était accompagné de Mr John William, un ancien déporté, ingénieur, mais aussi un grand crooner ( il a crée de nombreuses chansons et certaines ont été utilisées dans des films célèbres. Ce fut le cas de la chanson de  » Lara  » dans le film d’Omar Shariff :  » Docteur Jivago « . )

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( ‘ Tout le monde en parle ‘ par Thierry Ardisson et produite par Catherine Barma. )