Dictateur, tyran, usurpateur, despote, brutal, violent, démolisseur, geôlier de la liberté, meurtrier, tortionnaire, menteur, misogyne, excommunié par le pape ; voici quelques qualificatifs de Napoléon Ier. Ce monstre, d’après une chaîne de télévision, a été élu deuxième personnage historique préféré des Français !
Il est celui qui a commis aussi ce crime contre l’Humanité en rétablissant l’esclavage des Noirs aux Antilles ; celui qui fit mourir de faim et de soif un héros, Toussaint Louverture.
Alors que la France a fêté le 2 décembre 2004 le bicentenaire du sacre de Napoléon à Notre-Dame de Paris. Nous avons entendu et vu dans les médias ce que ce dictateur « Hitler du 19e siècle » avait apporté à la France, création de la Banque de France, création des Lycées, institution de la Légion d’Honneur, publication du Code Civil, création de la Cour des Comptes. Très peu ou pas du tout d’allusions sur la multitude des crimes de Napoléon, encore moins sur les crimes concernant les Noirs.
Pourtant cette tragédie ( traite et esclavages des Noirs ) allait durer quatre siècles et demi ! Napoleon le dictateur, l’antéchrist…
Napoléon « Empereur des Français » mérite d’être relégué au musée des horreurs. Ce fut le pire ennemi du genre humain. Napoléon a répandu le feu, le sang et la peine dans toute l’Europe mais aussi loin des frontières de l’Europe. Il fut sans conteste l’un des plus grand tyran de France. Il est brutal et dénué de scrupule. A l’étranger, l’époque napoléonienne fut vécu comme une période d’occupation.
Les Européens discréditent l’usurpateur. Aucun doute, c’était un dictateur barbare. Il pensait qu’une[page]
bonne constitution devait être forcement obscure. Il utilise volontiers la répression, villes pillés et brûlés, exécutions sommaires. L’espionnage, les manipulations, les complots et les dénonciations systématiques sont courantes.
Cela se termine par des exécutions ( peine de mort ), des exiles, des travaux forcés ou des emprisonnements selon l’humeur de l’Empereur. La police napoléonienne est la mère de ces polices totalitaires qui fleuriront au XXe siècle. La police emploie la torture ( par exemple dans la division confié à Bertrand ).
La population est surveillée par des « mouchards » ( un réseau d’espions et des proches du dictateur ).
Des provocations policières sont organisées pour permettre d’éliminer des opposants ( ils sont guillotinés ) ; par exemple « la conspiration dite des poignards » du 10 octobre 1800, est un piège de la police. Les libertés sont bafouées et la justice est très répressive. Les supplices existent, marquage au fer rouge, amputation, le fouet, la bastonnade, etc…
C’est le 18 mai 1804 qu’il est proclamé « Empereur des Français » par le Sénat ( qui n’a pas le choix ). Et la même année, le 2 décembre, il se couronne lui-même à Notre-Dame car il ne voulut pas être couronné par le pape Pie VII ( présent à la cérémonie ).
A partir de 1806, il se fait vénéré comme un saint. En effet, sur le calendrier apparaît la Saint Napoléon qui est fixée au 15 août ( en même temps que Marie, la mère de Jésus ).
Les prêtres réfractaires aux idées du dictateur, sont arrêtés et exécutés ( l’échafaud ). Il fait même emprisonné le Pape qui l’avait excommunié ( le pape voulait récupéré les États pontificaux ).
Entre ses mains, les évêques doivent prêter serment de fidélité. Avec les femmes, il est impulsif. Il lui arrive de maltraiter Joséphine. Il méprise les femmes.
Pour lui, pour une femme qui lui inspire quelque chose de bien, il y a cent qui lui fait faire des sottises. Il refuse aux femmes d’accéder aux mêmes écoles que les hommes car pour lui elles doivent être élevées pour être des croyantes et non des raisonneuses.
L’État doit faire d’elles de bonnes épouses et de bonnes mères. Le tyran n’aime pas les femmes intelligentes.[page]
Le pillage des œuvres d’arts des nations conquises est organisé. Les trésors volés sont en partie expédié au Muséum national installé au Louvre. Bonaparte bombarde le Caire ( Égypte ) et fait piller la grande mosquée. Le cas de l’Espagne laisse rêveur car il nous fait penser à La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui. En effet, l’armée française de Napoléon occupe l’Espagne.
La France emploie la répression, la terreur, le massacre des populations civiles, le viol des femmes. Loin d’avoir peur, la violence française exacerbe la haine des Espagnols contre l’armée française. L’Espagne finira par débarrasser de son sol l’occupant français. Napoléon monopolise tous les moyens et tous les médias pour sa propagande. La soumission des journaux est requise. En 1800, la presse parisienne passe de 74 à 14 titres. Plus tard, les livres, le théâtre seront soumis à la Censure. Il y a 17 théâtres parisiens en 1800 ; dix ans plus tard, 9 théâtres ont survécu. De 1804 à 1813, les guerres du Premier Empire ont causé au moins deux millions et demi de morts. A cause de la folie meurtrière et guerrière d’un despote.
Le 30 floréal an X ( le 20 mai 1802 ), les décrets d’abolition de l’esclavage sont annulés par Napoléon.[page]
C’est le retour au Code Noir. Malgré tout ce qui a pu être dit, il est peu vraisemblable que Bonaparte ait eu une politique outre-mer dictée par des sentiments à l’égard de son épouse, blanche créole, Joséphine de Beauharnais ; une épouse que Napoléon répudia en 1809. La haine de Napoléon pour les Noirs est démontré par ce passage d’un livre d’Aimé Césaire, notre ‘ génie de la Négritude ‘
( ‘ Toussaint Louverture ‘, Éditions Présence Africaine, page 319 )
En fait, le Consul Bonaparte, le cœur léger (…) venait de commettre une faute irrémédiable, dont les conséquences allaient être fatales pour la France. On a essayé de l’en disculper. Lui-même à Sainte-Hélène a essayé de rejeter la faute sur d’autres. Mais les documents sont là et ils sont accablants. Parmi des dizaines d’autres, je ne veux en retenir qu’un (…) Bonaparte s’emporte :
« …Eh bien ! M. Truguet, si vous étiez venu en Égypte nous prêcher la liberté des noirs ou des Arabes, nous vous eussions pendu au plus haut mât. On a livré tous les blancs à la férocité des noirs, et on ne veut pas même que les victimes soient mécontentes, eh bien ! si j’avais été à la Martinique, j’aurais été pour les Anglais, parce qu’avant tout il faut sauver sa vie. Je suis pour les blancs, parce que je suis blanc ; je n’en ai pas d’autre raison, et celle-là est la bonne. Comment a-t-on pu donner la liberté à des Africains, à des hommes qui n’avaient aucune civilisation, qui ne savaient seulement pas ce que c’était que colonie, ce que c’était la France ? Il est tout simple que ceux qui ont voulu la liberté des Noirs, veuillent encore l’esclavage des blancs. Mais encore, croyez-vous que, si la majorité de la Convention avait su ce qu’elle faisait et connu les colonies, elle aurait donné la liberté aux noirs ? Non, sans
doute … »
Bref, le champ jugé libre, Bonaparte appliqua sa politique.
La loi du 30 floréal an X ( 20 mai 1802 ) portait :
« Article premier : Dans les colonies restituées à la France en exécution du traité d’Amiens du 6 germinal an X, l’esclavage sera maintenu conformément aux lois et règlement antérieurs à 1789. Article 2 : Il en sera de même dans les colonies françaises au delà du Cap de Bonne Espérance. Article 3 : La traite des Noirs et leur importation dans les dites colonies auront lieu conformément aux lois et règlements existant avant la dite époque de 1789.
A propos de Saint-Domingue ( Haïti aujourd’hui ) « Pour en prendre une idée suffisamment juste, peut-être faudrait-il dire que Saint-Domingue est à l’économie française du XVIIIe siècle, plus que l’Afrique tout entière dans l’économie française du XXe siècle. Si au traité de Paris, Louis XV a pu préférer la Martinique au Canada, que dire de Saint-Domingue ? C’est, au XVIIIe siècle, une île qui vaut un empire. »
( Aimé Césaire, ‘ Toussaint Louverture ‘, Éditions Présence Africaine )[page]
En guise de conclusion
c’est à l’Europe ( en particulier à la France ), aujourd’hui, de se mettre à genoux et à demander pardon à l’Afrique. Ce que l’Europe appelle « La dette africaine », c’est la pire des insultes qui puisse être faite à un Noir. Pour nous, l’Afrique ne doit rien à l’Europe ! L’Afrique ne doit rien à la France ! Les Pays d’Afrique ne doivent rien payer. Il n’y a pas de dette ! Nous devons par contre présenter la facture à la France ( et plus généralement à l’Europe ), la facture de quatre siècles et demi d’esclavage, la facture de plus d’un demi siècle de colonisation, la facture du pillage de l’Afrique par la « Françafrique » et par tous les prédateurs du continent noir. Vive l’Afrique ! Vive la révolution d’Haïti ! Vive la renaissance Africaine !