Misogyne passe ton chemin, Kémèt n’existerait pas sans féminité…

Misogyne passe ton chemin… Cet article n’est pas pour toi… Femme voilée enlève ton voile… et dis « non » à tes oppresseurs… Dieu t’a créé sans voile… Si tu ne devais pas montrer ta face, Dieu t’aurait créé sans visage ou tu sortirais voilée du ventre de ta maman ( et certainement sans cervelle, si tu étais vraiment inférieure à l’homme comme le dit ton Coran par exemple à la Sourate IV v.38 mais aussi la Thora… ) !
Car tu le sais, Dieu est tout puissant,  » clément et miséricordieux… « 

Le mot « Kémèt » ( nom de l’Egypte antique ) est un mot féminin, qui se lit littéralement « La Noire ». Selon nous, ce mot est bien plus fort que « Afrique noire » car « La Noire » fait aussi penser à la « Mère noire » ( voir articles sur le site ) et à la croix Ankh / Croix de la Vie éternelle (sa boucle symbolise l’utérus de la femme ). Bien sûr le qualificatif « Noire » indique la couleur de la peau.[page]

Les sociétés issues du patriarcat et du nomadisme Orient, Europe n’ont guère favorisé l’intrusion de présences féminines dans les cercles du pouvoir.

Héritière d’un mode de vie sédentaire et matriarcal, l’Afrique noire a eu elle, un tout autre regard sur la question. Elle a toujours accueilli avec les honneurs les femmes de pouvoir et cela depuis l’antiquité.

Ainsi, nous pouvons par exemple citer Péséshet ( Ancien Empire ) qui fut physicienne et médecin en chef, Hatshepsout ( 1479-1458 avant J.C. ) qui régna sur l’Egypte tout comme la reine Nzinga du royaume Ndongo ( Elle montât sur le trône du Ndongo en 1624 ) et Amanishaketo en Nubie ( royaume de Méroé ; Amanishaketo 35 A.V. J.C.-20 A.P. J.C. ) ou encore Ahmès Nefertari / Ahmose ( Epouse du roi Ahmôsis, fondateur de la 18ème dynastie ) qui fut grande prêtresse d’Amon ( Divinité ) et enfin la reine Tiyi ( 1398 – 1358 av. J.C. ), fille de Youya, prophète de Min à Akhmîm, et de Touya ( ou Tyouyou ).

( Tiyi était la grande épouse royale du pharaon Amenhotep III. Selon tous les témoignages, elle était très belle et fut Ministre des Affaires étrangères. )[page]

Même en prenant l’exemple d’un homme très important, un Pharaon, nous pouvons observer tout ce qu’il doit à la féminité… Intéressons nous au roi Narmer, le pharaon unificateur de la Haute et de la Basse Egypte vers 3200 avant J.C. Narmer appartenait à un groupe humain originaire du Soudan appelé les  » Anous « .

Ces Anous étaient un groupe de civilisateurs nègres venus du sud profond qui ont remonté progressivement le Nil pour fonder la civilisation égypto-nubienne. Ils avaient construit un temple dans la ville de Nekhen ( en Nubie ) d’où ils partirent pour unifier les divers clans de la vallée du Nil en une nation africaine puissance : Kémèt / Egypte antique [ nb. Il n’existait à cette époque aucune frontière entre l’Egypte et la Nubie. ] C’est probablement Scorpion, le père de Narmer, qui avait lancé le processus d’unification que ce dernier paracheva.

Dans la royauté africaine de la période pharaonique ( Chose qui a perduré durant l’Afrique impériale ), la femme du roi et sa mère sont loin de se cantonner à un rôle de figuration. Elles sont présentes près du roi où elles exercent la responsabilité de conseillères, de Ministres voir de prêtresses de Dieu.

En plus de cette présence féminine physique, les déesses sont aussi très présentes auprès de pharaon. Elles confèrent au pourvoir, une vraie dimension mythologique. Symboliquement, la ceinture et le tablier divin de Narmer représentent la déesse Shesmetet symbolisant la région de Pount, d’où un l’aspect sacré de ses habits royaux.

La déesse Hathor, divinité protectrice et nourricière mais aussi de la musique, de la fécondité, de l’amour et de la joie du cœur est elle assimilée au pagne que porte Narmer.
On la retrouve en bonne place sur les deux faces de sa palette. Ainsi vêtu Narmer gouverne l’Egypte, tout en veillant à respecter les forces cosmiques et l’amour du divin pour les Kamits. Sur la tête de sa massue, on constate encore que la déesse vautour Nekhbet qui symbolise le sud, se charge de sa protection et aussi de couronner le roi en compagnie de la déesse Ouadjet symbolisant le nord.

Certes, elle veille comme une mère attentive sur Narmer mais il faut savoir que son nom Nekhbet, signifie titulature, d’où le fait qu’elle soit encore celle qui donne au roi son nom cosmique et son plan de règne divin.
La déesse Séchat, patronne des maisons de vie ( école égyptienne ), prend soin du développement philosophique et intellectuel du roi tandis que Nephtys, la maîtresse du temple sacré, parraine son parcours spirituel et ses initiations aux mystères divins.

Identifié à Horus en tant que Semshou Hor ( Suivant d’Horus ), Narmer peut aussi compter sur la mère de ce dernier, la déesse Isis, pour le défendre contre les dangers qui le menacent. Mais ce n’est pas tout. Narmer est par excellence, celui qui reçoit et qui donne Maât, la déesse de la vérité/justice, symbolisée par une femme aux bras ailés, couverte de poudre d’or, comme pour souligner son aspect sacré.[page]

Contre ses ennemis, le roi pouvait encore compter sur la vaillance des déesses guerrières, telles la déesse lionne Sekhmet ou la déesse Neith avec son bouclier, son arc et ses flèches que les Grecs reprirent sous l’aspect d’Athéna.

Enfin, pour accéder à la vie mystique, Narmer pouvait encore compter sur sa mère cosmique, la déesse nubienne Anouket qui avec amour, lui avait donné son lait maternel.
Comme il a été dit sur le site :

« La Divinité suprême, en Égypte, crée ensemble l’homme et la femme. Dès le IIIe millénaire, on trouve des femmes pharaons ( femmes régnant seules ).

La légitimité découle de la femme et le futur roi est très souvent le fils d’une authentique princesse d’Égypte. Les reines sont dépositaires du sang divin.

L’égyptienne, femme noire d’Afrique ( Kem = noir et Kem.t = noire ), est légalement maîtresse de maison.

Dans la grammaire égyptienne, le collectif est féminin. Selon Diodore ( Historien grec ayant visité l’Égypte ) :  » Les maris ( égyptiens ) s’engagent dans le contrat de mariage à obéir en tout à leur épouse  » Selon Hérodote ( Historien grec ayant visité l’Égypte ) :  » chez eux ( les égyptiens ), ce sont les femmes qui vont au marché et font du commerce de détails ; les hommes restent au logis, et tissent… « 

L’Archéologie a montré que l’on pouvait trouver  » Les textes des Pyramides  » dans le tombeau des reines et : d’après la religion égyptienne, c’est un homme, Seth, qui commet le péché originel ( mais l’humanité n’est pas condamnée comme dans l’Ancien Testament ). »

Pour conclure, mettre une femme à l’écart parce que « femme » ( ou se mettre à l’écart parce que
« femme » ) est une vaste fumisterie pilotée par des misogynes ( suite à un conditionnement souvent précoce de femmes soumises aux pressions du patriarcat et à la mystification religieuse ). [page] La civilisation pharaonique reste jusqu’à nos jours le meilleur exemple pour l’épanouissement du couple, de la femme… et surtout pour le respect de la féminité.

( La France est aussi concernée : tous les trois jours une femme meurt de violences conjugales. )

( Njinga Mbandi ; 1583 – 1663 ; fut reine du Royaume de Ndongo et du Royaume de Matamba dans l’actuel Angola. )

Sekhmet