Beaucoup d’ouvrages occidentaux sont consacrés à l’histoire des mathématiques et pourtant très peu font preuve d’ouverture et d’objectivité, lorsqu’il s’agit d’apprécier le véritable parcours historique des sciences mathématiques.
En voulant faire de cette discipline une exclusivité européenne durant l’antiquité, certains chercheurs contribuent malheureusement à déprécier l’originalité des mathématiques.
Ce sentiment est partagé par l’historien japonais Kiyosi Yabuuti, qui dans son ouvrage ‘ Une histoire des mathématiques chinoises ‘, nous confie :
» Les ouvrages publiés en Europe donnent trop souvent à voir les sciences en général et les mathématiques en particulier comme le produit de la seule civilisation européenne « .
En effet, de nombreux peuples à travers le monde ont exprimé leur génie dans le domaine des mathématiques mais la chronologie historique retient que c’est en Afrique noire que tout à commencé.
I ) – L’os de Lebombo ou la naissance des mathématiques :
Dans les montagnes du Lebombo entre l’Afrique du sud et le Swaziland, on a découvert durant les années 70 un péroné de babouin très particulier. Les datations faites révèlent que cet objet date de 35 000 à 37 000 avant J. C. C’est le fameux » Os de Lebombo » qui possède 29 encoches faites volontairement par l’homme et qui présentent d’étroites similitudes avec les bâtonnets servant de calendrier encore utilisés par les Bushmen de Namibie.
Cet os témoigne de l’existence d’un système de comptage très sophistiqué qui permettait à l’homme de maîtriser le temps ( phases de la lune… ). C’est la première trace visible de l’émergence de calculs dans l’histoire de l’humanité, comme en témoigne le chercheur anglo-saxon Richard
Mankiewicz :
» Le plus ancien témoignage de calcul numérique a été exhumé au Swaziland en Afrique Australe. Il date d’environ 35 000 ans av. J. C. et consiste en un péroné de babouin portant 29 encoches nettement visibles « .
( Richard Mankiewicz, ‘ L’histoire des mathématiques ‘ ; Paris, Seuil 2001, page 10. )
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II ) – L’os d’Ishango ou la confirmation des racines africaines des sciences mathématiques :
Un autre objet renforce cette primauté africaine, c’est l’Os d’Ishango. Découvert par un géologiste belge du nom de Jean de Heinzelin de Braucourt, il est aujourd’hui entreposé au 19ème étage de l’Institut[page]
Royale des Sciences Naturelles de Belgique dans la ville de Bruxelles. Cette découverte a fait la renommée du chercheur belge qui avant, avait effectué des recherches en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique. Mais c’est en Afrique, en 1950, en plein Congo Belge, qu’il a fait la découverte de sa vie.
Sur le site d’Ishango, à 15 km de l’Equateur sur l’une des rives du lac Edward, il a découvert un os particulier d’une longueur de 10 cm, datant de 25 000 ans av. J. C., qui révèle que l’homme se livrait déjà en Afrique une activité scientifique de haut niveau.
Cet objet, figure officieusement dans le » hall of fame » des découvertes archéologiques mondiales. Il met en relief la précocité du génie africain qui a guidé les premiers Homo Sapiens Sapiens Africanus, génie qui aboutira à la création de la civilisation Egypto-Nubienne en Afrique.
Que révèle cet os ? Son examen montre que l’homme maîtrisait déjà à cette époque, les suites arithmétiques. Les encoches sur les cotés de l’os se révèlent être en fait une table de nombres premiers. C’est la première de l’histoire de l’humanité. Au début, on pensait que ces encoches servaient à une quelconque comptabilité comme un peu partout dans le monde mais l’examen poussé des encoches a permis de lever le mystère.
– La rangée 1 présente un système de numération précis : – 20 + 1 – 20 – 1 – 10 + 1 – 10 – 1
– La rangée 2 liste des nombres premiers compris entre 10 et 20 : – 19 – 17 – 13 – 11
– La rangée 3 témoigne de l’existence de la table de multiplication par 2 : – 3 (x2) = 6 – 4 (x2) = 8 – 5 (x2) = 10
De récentes études au microscope on encore révélées que l’os servait aussi à compter les phases lunaires.
Serait-ce alors une technique utilisée par les femmes pour contrôler leur cycle lunaire, se demandent les chercheurs ? Cela voudrait dire que les femmes, dès cette époque, s’adonnaient déjà aux mathématiques. Une étude plus approfondie et même le déchiffrage complet de l’os a été réalisé par un astrophysicien africain, Mr J. Paul Mbelek. ( Cf. Revue scientifique ‘ Ankh ‘, 12/13. )
Cet os qui est devenu l’emblème de la recherche scientifique à Bruxelles, a littéralement dynamisé les ambitions scientifiques des Belges.
Ainsi, il existe aujourd’hui :
– Une opération Ishango, pour démocratiser l’apprentissage des sciences
– Un prix scientifique Ishango, destiné aux jeunes étudiants en science et aux jeunes chercheurs.
– Une BD Ishango.
– Un journal Ishango.
– Une exposition Ishango.
Récemment, l’astrophysicien camerounais J. P. Mbelek a réussit à percer le mystère de la logique de calcul de cet os Ishango. Reste qu’un effort de médiatisation de ces découvertes dans le monde noir doit être entrepris, surtout en milieu scolaire, pour stimuler la passion des maths parmi les jeunes.
A découvrir :
– L’aventure spatiale de l’os Ishango -> http://www.astrosurf.com/kotastro/activites/ishango/ishango.html – Remise officielle du prix Ishango au Docteur A. Lemoine http://www.ulb.ac.be/ulbinfo/01122001.html – Page web du musée d’histoire naturelle de Belgiquehttps://www.naturalsciences.be/fr/content/250-ishango