( Cranes de bisons empilés, par des migrants d’Europe. )
C’est amusant comme l’homme tend toujours à vouloir s’éloigner et se distinguer du règne animal…
Alors qu’en réalité il n’y a pas plus animal que l’homme, et, que plus les temps évoluent et s’écoulent, plus son comportement rappelle ses origines…
( jeune fille Crow ; 1883 )
Ce qui n’est guère flatteur d’ailleurs pour les autres animaux, aux agissements autrement plus nobles, qui ne méritent assurément pas qu’on leur rappelle cette trop proche et peu glorieuse
parenté !…[page]
( Quelques corps photographiés, après le massacre de Wounded Knee )
En cet incertain début de vingt et unième siècle la barbarie se perpétue et s’épanouit déjà au-delà des limites des siècles précédents pourtant particulièrement bien abondés en cette redondante spécificité humaine… Décidément les mystères de l’acide désoxyribonucléique demeureront à jamais impénétrables… Voici l’Homme, Prince de la Terre, Monarque régnant sur la création, Roi de la prédation et surtout… Empereur des cons…
( Quelques corps photographiés, après le massacre de Wounded Knee )[page]
L’homme est la seule engeance qui s’autodétruit… Les massacres perpétrés par ce dernier n’ont pas d’exemple dans le règne vivant… Il signe cette originalité absolue… Une seule espèce, sur le milliard de celles que la vie a inventées depuis ses origines sur la terre, est capable de perpétrer des exterminations systématiques contre elle-même : Homo sapiens !…
Avec l’arrogance et le mépris de l’autre ( c’est-à-dire des non-blancs ), avec sa cupidité et sa passion illimitée pour l’or et la richesse, avec sa religion pour mieux cacher ses futurs crimes déjà planifiés, avec ses aptitudes au vol, au viol et à la prédation, l’Homme blanc raciste tombe par hasard sur un monde qu’il ne connaissait pas.
Tous ces peuples divers qui représentaient de multiples civilisations ont été rayés de la carte.
La prétendue civilisation supérieure occidentale s’est livrée à un massacre de nombreux peuples et nombreuses civilisations. Les Européens n’apportèrent que mort et désolation pour les autochtones des Amériques. L’Amérique précolombienne possédait des régions fortement peuplées avec notamment les Andes septentrionales, le Mexique et l’Amérique centrale où s’épanouissaient de merveilleuses civilisations : celles des Aztèques, des Toltèques, des Incas, des Mayas en particulier.
( Fresque murale Toltec ; Teotihuacan )
La conquête européenne les a toutes frappées à mort et personne ne peut dire aujourd’hui, comme le notait Aimé Césaire, » de quelles contributions supplémentaires ( ces civilisations ) eussent enrichi l’humanité » si elles avaient survécu.[page]
Les Indiens d’Amérique ( nord, sud et centre ) ont subi un véritable génocide mais ils ne se sont pas laissé faire… Ils ont été tués, violés, brûlés, torturés, exploités, massacrés par » les plus grandes civilisations » occidentales : espagnols, portugais, hollandais, anglais, français, américains pour permettre le lancement du monde capitaliste qui est né dans un grand bain de sang…
( Ville Chacoan ; Amérique Du Nord )
Les Occidentaux n’ont pas seulement détruit hommes, femmes et enfants mais des centaines de civilisations différentes, une destruction de richesses humaines inestimables !
Dès lors, on ne peut que s’indigner devant la contre-vérité historique selon laquelle les Indiens d’Amérique auraient le choix de vivre dans ces conditions.
N’est-il pas nécessaire, de par des justifications morales, de mettre en place un devoir de mémoire qui passerait par la reconnaissance d’un « génocide » ou d’un «ethnocide» indien puisqu’il y a incontestablement eu crime contre l’humanité à l’égard des populations indigènes. Ne peut-on pas parler d’un certain négationnisme en refusant la recherche légitime d’une reconnaissance juridique de la souffrance et de la mémoire ?
Nonobstant le fait que nombreuses sont les sources qui utilisent le terme de « génocide indien » pour qualifier la destruction des populations indigènes du continent américain depuis l’arrivée des colons européens ( environ 14 millions d’Indiens tués ), il est singulier de constater que les guerres et massacres des populations amérindiennes ne sont pas recensées au titre des génocides définis comme tel par l’Organisation des Nation unies.
( Cf. La convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 ).[page]
( Massacre de juifs sur le front de l’Est )
On ne peut démentir : Noirs, Esquimaux, Sioux, Iroquois, Cheyennes et Apaches ne suscitent guère de sentiment de culpabilité tel qu’il peut apparaître par exemple lorsque l’on pense à la communauté juive et à la Shoah, ou plus récemment à la guerre en Ex-Yougoslavie… Pourtant, ces populations renvoient à la réalité d’un « génocide » toujours en cours dans l’indifférence générale.
Le 12 octobre 1492, Christophe Colomb débarque sur l’île de Guanahani ( Watling Island ) dans l’archipel des Bahamas ( le « continent » américain ce sera pour Colomb en 1499 ) : parti de Palos le 3 août en compagnie des frères Martin et Vincent Pinzón à bord des navires La Pinta, de La Niña et de La Santa María. Colomb rencontre les Indiens Arawak.
En réalité, il ignore totalement où il se trouve. En effet, précédemment les souverains d’Espagne
( Isabelle et Ferdinand ) lui avaient donné l’ordre de partir en Inde, de « découvrir » les Indes. Médiocre pour gouverner des bateaux ( trois caravelles ) sur les océans, ce qui fait dire à un historien indien : « Il était un très mauvais navigateur », Colomb fut persuadé qu’il était arrivé aux Indes.
Il faut encore le souligner… la grande obsession… trouver de l’Or et des Terres, tout cela, bien sûr, au nom des Rois catholiques, de Rome et du Pape.[page]
Rappel : Depuis près de huit siècles, la péninsule Ibérique était coupée en deux par une barrière religieuse.
Après avoir été christianisée sous l’Empire romain, puis conquise par les Wisigoths, l’Espagne était tombée aux mains des musulmans venus d’Afrique. En 1492, c’est le dernier épisode de la reconquête chrétienne qui se joue sur la terre d’Espagne. Par leur mariage, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon ont formé l’union personnelle du nord de l’Espagne contre Grenade, dernier royaume musulman de la péninsule Ibérique.
( Guerrier Maure )
L’émir Boabdil sera finalement chassé avec les deniers Maures du Royaume de Grenade.
Dès son premier voyage, Colomb avait ramené, à la cour portugaise, avec lui des otages « indiens » qu’il avait capturés dans l’île de Guanahani. « Colomb mangeait à plusieurs râteliers » : Espagne, Portugal ; il était très cupide et seul le maximum profit l’intéressait ( par exemple, il exigea de l’Espagne une plus grosse somme que la Couronne ! ).
Une ligne de partage ( des nouvelles terres à voler ) entre ses deux pays fut établie lors du traité de Tordesillas avec la bénédiction papale.[page]
Chose importante : dès son premier voyage, Colomb sut qu’il y avait des Noirs sur les terres qu’il venait d’apprendre leur existence : pour ce qu’il avait vu, pour ce qu’il avait entendu. Au cours de son troisième voyage ( en 1498 ), il eut de nouvelles preuves de contacts entre la Guinée et le « Nouveau monde »
( nous avons traité de l’Antériorité nègre dans ces lieux : voir article « La Civilisation Noire Olmèque » sur notre site – Néanmoins, dans un futur article nous reviendrons sur la présence nègre avant Colomb et les preuves sur sa connaissance de ce fait. )
( Visage nègre ; Golfe du Mexique )
Les pieds à peine posé sur l’île, Colomb et ses hommes se rendant rapidement compte que les autochtones sont « simples et doux », les interrogent pour connaître les localités des « rivières d’or »…
Malheureusement, aux débuts de la conquête espagnole, les hommes de Christophe Colomb, peu nombreux en 1492 ( arrivée aux Antilles ) et 1493, furent bien accueillis par les Tainos, des indigènes de langue arawak qui sont majoritaires sur Hispaniola ( île d’Haïti ) et les îles alentour. Cette obsession de l’or transparaît dès les premières lignes du journal de bord du colon Colomb. Elle court sur toutes les pages. Les Blancs recherchent l’El Dorado.[page]
Bien avant la pénétration sur le continent « américain », Hispaniola ( île d’Haïti ) est pillé systématiquement. La production annuelle d’or avoisine 1,6 tonne ! D’autres hommes rajoutent au pillage et à la rivalité pour voler l’or : Alonso de Hojeda et Amerigo Vespuci sont les premiers des Blancs à l’embouchure de l’Orénoque et du lac de Maracaibo en 1499 ( sur la terre ferme c’est-à-dire l’Amérique à proprement parler ).
Pendant ce temps, dans les îles, les populations autochtones sont décimées. Au point qu’il faut très vite aller chercher en Afrique des hommes ( mis en esclavage ) qui descendront à leur tour dans les mines. Les historiens estiment à une trentaine de tonnes ( essentiellement issues des Antilles : Haïti, Cuba, etc… ) l’or récupéré par les Espagnols au terme de leurs vingt-cinq premières années de présence. Une razzia.
À ce rythme, les mines sont vite épuisées. Les conquistadors se ruent alors sur le continent lui-même.
Un certain Hermán Cortés part à la conquête du Mexique. Les flux d’or atteignent des sommets après la conquête du Pérou par Francisco Pizarro en 1532. Il pille l’or de l’Empire inca mais aussi l’argent qui va prendre rapidement l’avantage sur l’or. En argent, la production mexicaine dépassera de loin celle du Pérou.
Et tout cela toujours au prix d’une effroyable hécatombe humaine. Une véritable cupidité et férocité blanche ! Le Démon blanc et le Démon du Blanc ! Cupidité et mépris de la vie humaine exigent : entre autres, le fond des océans est aujourd’hui jonché des épaves de ces navires aux cargaisons pleines, les pertes étant estimées à 30% de la totalité de la flotte ! Après le Mexique et le Pérou, dès 1698 c’est la ruée vers l’or du Brésil ( portugais ). Pendant près d’un siècle, le Brésil représentera 80% de la production de l’or mondial…
Repères chronologiques…
Nous allons nous attardé sur un sujet qui n’est présent dans l’esprit de peu de personne.
Et pourtant si vous saviez ?…
On parle souvent du génocide juif qui restera a jamais dans l’histoire. Mais hélas trop peu de gens connaissent le massacre des indiens mentionné nul part dans les livre d’histoire ( « merci le ministère de l’éducation » ).[page]
Quelques repères chronologiques pour retracer l’histoire de ce massacre :
1814 : En 1814, Jackson commande la bataille de Horseshoe Bend ( Alabama ) où 700 Indiens Creek sont tués. Il ne perd que 49 hommes. Un traité de paix sera signé donnant aux Américains accès à un territoire de près de 100 000 km².
( Ella Monohwee ; reine Creek )[page]
1862 : 500 sioux tués, 1800 prisonniers et 39 chefs pendus
( Princesse Sioux )
1864 : au campement de Sand Creek, 600 pacifiques cheyennes du sud sont massacrés par le régiment du Colonel Chivington. Les atrocités commises par les soldats sont terribles.
26 novembre 1868 : Custer massacre 103 cheyennes ( en majorité des femmes et enfants ) et abat 800 chevaux dans le campement situé sur les bords de Washita River.
Les tipis sont brûlés.
Custer traîne avec ses hommes 53 captifs femmes et enfants qui doivent suivre les chevaux dans un blizzard glacial. Le chef Black Kettle y trouva la mort. C’est le massacre de Washita.[page]
1874 : Little Big Horn. Bien que la bataille fut gagnée par les indiens, on compte 200 morts parmi eux.
( Guerrier Shoshone )
1890 : 300 sioux tués à Wounded Knee Creek, Big Foot est le premier mort. Les femmes hurlant, les enfants accrochés à leurs robes en pleurant, tout le monde tombait sous le feu des hommes blancs. C’est la fin des guerres indiennes.
Tandis que les 25 soldats tués sont enterrés avec honneur, les morts sioux sont jetés dans une fosse commune.
Un témoin raconte qu’une femme gisant dans son sang avait son bébé qui têtait son sein. Jusqu’à 2 km on retrouva les cadavres de ceux qui tentaient de fuir leurs bourreaux. Les soldats tués l’ont été par leurs propres armes ( constaté après enquête ).
Femmes et enfants sont toujours compris dans ces morts bien entendu, on ne fait pas de distinction.
Les déportés doivent se rendre à pied dans les camps qu’on leur a honteusement réservés. Ils sont mis dans des réserves comme des animaux dans un zoo. La famine et la maladie sévissent. L’alcool aussi. Les terres qu’on a laissées à ce peuple sont incultivables. Les bœufs sont malades et succombent. On sépare les familles, on diminue de 50% les rations. Pour le bureau des affaires indiennes, un bon indien est un indien mort.[page]
Les indiens pratiquent la Ghost Dance pour enrayer la famine, selon leurs coutumes. L’armée assassine alors tout indien surpris à danser.
(Sitting Bull : assassiné )[page]
( Crazy Horse : assassiné )
( Mangas Coloradas : assassiné )[page]
( Black Kettle : tué par Custer )[page]
( Le generale Custer ; 1839-1876 )
( Little Crow : tué d’un coup de fusil par un fermier tandis qu’il fuyait les troupes américaines )
N’oubliez jamais ce peuple exterminé, même s’il en reste aujourd’hui, ce n’est plus le peuple qui vivait avec la terre qu’on leur a volée. Les Etats Unis se sont faits sur leur sang. Ils devaient être environ 35 millions, il n’en reste que 2 millions.[page]
Le génocide tranquille et presque achevé des Indiens d’Amérique…
Un jour d’avril 1973, un militant noir américain pour les droits civiques, Ray Robinson, qui a longtemps suivi Martin Luther King, débarque à Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. Il souhaite apporter son soutien à la cause des » Native Americans « , ainsi que l’on nomme les Indiens aux Etats-Unis, qui manifestent contre les injustices dont ils sont victimes dans le pays.
Wounded Knee est un lieu emblématique et de sinistre mémoire. C’est là, en effet, que furent massacrés et jetés dans une fosse commune entre 150 et 300 hommes, femmes et enfants au matin du 29 décembre 1890, par le 7ème régiment de Cavalerie du Colonel James Forsyth. Sitôt arrivé dans ces lieux où résident toujours une petite communauté indienne, Ray Robinson appelle sa femme qui lui demande de rentrer à la maison, inquiète car elle sait que la situation sur place est explosive.
( Ray Robinson )
Elle ne le reverra jamais. Après avoir reçue l’annonce de la mort de son époux, Cheryl n’a jamais pu savoir ce qui était arrivé à son mari ni où son corps avait été enterré.
Pour conclure…
Nous ne sommes en fait qu’un simple incident de parcours dans le cycle de l’évolution… Nous ne servons strictement à rien et ne sommes d’aucune utilité dans cet univers en expansion… Donc il est certain que si nous nous obstinons un peu trop longtemps encore à malmener la nature et l’univers…[page]
Eux ne tarderont pas à rectifier le tir concernant l’aberration que nous représentons urbi et orbi…
Ce mythe du progrès qu’évoque Stephen Jay Gould dans « l’Éventail du vivant », où il s’efforce de proposer une interprétation définissant le statut de l’humain dans l’histoire de l’univers pour constater qu’en fait l’être humain ne bénéficie d’aucun statut privilégié et ne constitue en rien l’apogée de l’évolution !…
( Stephen Jay Gould )
Surtout lorsque l’on sait que de tout temps les bactéries ont été la forme dominante de la vie !… Nous vivons simplement une aventure merveilleuse au sein de l’histoire de la diversité organique de notre planète…[page]
Même le regretté Théodore Monod, pourtant tellement enclin par excès de compassion à absoudre le pire, déplorait sans cesse l’absurdité et l’égoïsme des comportements si caractéristiques de notre espèce… « – Quand deux bandes de chimpanzés s’affrontent », disait-il, « on dénombre tout au plus un ou deux morts alors que la Seconde Guerre mondiale et le Goulag ont fait des dizaines de millions de morts… ! »
( Théodore Monod )
Voulez-vous posément ensuite, à l’aune de ce constat et de bien d’autres si l’on s’y attarde et multiplie les exemples, m’expliquer à nouveau, l’avantage, la primauté, la prééminence de l’esprit et de la conscience de notre espèce sur le règne animal… ?
Si ce n’est la domination, l’ascendant, l’omnipotence, l’orgueil, l’arrogance, mais assurément pas l’excellence ni le mérite… ![page]
François Terrasson va encore plus loin en intitulant carrément l’un de ses ouvrages « La civilisation anti-nature » pour parler de notre espèce… !
( François Terrasson )
Et nous hésitons à vous nommer exhaustivement Yves Paccalet et son récent pamphlet
« L’humanité disparaîtra, bon débarras ! »
( Yves Paccalet )[page]
… Tant il y a d’auteurs, de philosophes, de sociologues et autres réflexifs qui se sont penchés sur l’état de la conscience du pire prédateur que la planète ait porté et réchauffé en son sein…
Il est vrai que si nous possédions une « baguette magique » et quelques pouvoirs transcendantaux, vous pouvez être sûr qu’AfricaMaat ne ferait pas disparaître toute l’Humanité.
Mais vous pouvez être sûr que nous saurions où frapper et qui frapper pour purifier la couche d’ozone… sous la protection, avec l’approbation et la bénédiction de la Déesse Sekhmet.
( Lire aussi article intitulé : « La Férocité blanche » )