L’origine africaine du concept de  » mesure  » du temps.

Nouvelle découverte à mettre à l’actif de l’Afrique… !
A l’aube de l’histoire de l’humanité, soit 12 000 ans avant l’ère chrétienne, si l’on tient compte des fouilles menées en Nubie par F. Wendorf, la société africaine ancienne d’essence matriarcale, agraire et pastorale, s’est consacrée à l’observation de la nature et surtout du ciel ( course du soleil, périodes lunaires…) afin de définir avec exactitude la durée de l’année, des saisons mais aussi des périodes en matière d’agriculture ( semence, moissons, récolte ).

1 ) – L’agriculture à la base de la notion de « temps »

a) La tradition spirituelle africaine ancienne…

Selon la tradition spirituelle africaine antique, l’apparition de l’agriculture fut le fruit de deux envoyés divins, à savoir Osiris ( Ousirê ) et Isis ( Aset ). Aidé de sa femme Isis ( appelé aussi « Set Kem », soit la « femme noire » ), Osiris a enseigné aux africains anciens l’agriculture ( préparation du sol, semence des grains, arrosage, récolte du blé ) sans oublier la fabrication du pain, de la bière, du vin, etc… Dans les Textes des pyramides, il est à juste titre appelé  » Wn Nefer  » à savoir  » l’être divin perpétuellement bon « . Il est celui qui détient les  » secrets de la germination éternelle du corps de Geb  » ( Geb symbolisant la terre ) et qui a introduit parmi les hommes les 42 commandements divins d’Amon-Râ
( Dieu ) à savoir Maât ( la vérité-justice ).

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Il est donc aussi appelé  » Neb Maat « , à savoir, le  » Seigneur de la vérité et de la justice « . Répondant à l’appel divin de parcourir la terre habitée avec divers spécialistes ( agriculteurs, architectes, musiciens, prêtres, etc… ) pour enseigner à l’humanité les us et attitudes humaines ainsi que les rituels religieux, il eut autrefois une renommée internationale selon les témoignages des Grecs anciens ( Cf. Diodore de Sicile ).

Toujours selon cette même tradition, la mesure du temps ( phases lunaires, découpage temporel du
jour ) fut l’œuvre du précepteur divin d’Osiris, à savoir Djehuty ( appelé Thot ou Hermès par les Grecs ). En Afrique ancienne, Djehuty est aussi l’inventeur de l’écriture hiéroglyphique et le saint patron des scribes de la  » Maison de vie  » ( Per Ankh, école égyptienne ).

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Djehuty à tête d’ibis ( symbole de la précision ) Conscient de l’héritage que les Grecs doivent dans ces domaines à l’Afrique noire, le géographe Strabon nous a légué un testament fort explicite :

« Et si le monde leur doit ( à savoir aux Egyptiens ) de savoir aujourd’hui combien de fractions de jours il faut ajouter aux 365 jours pleins pour avoir une année complète, les Grecs ont ignoré la durée vraie de l’année et bien d’autres faits de même nature, jusqu’à ce que des traductions en langue grecque des mémoires ( scientifiques ) des prêtres égyptiens aient répandu ces notions parmi les astronomes modernes ».
( Cf. Strabon, Géographie, livre XVII )

b) Les saisons de l’année en Afrique ancienne…

Durant l’antiquité, l’année kamite se décomposait en trois saisons de quatre mois, L’Inondation, Akhet
( Ax.t ) qui allait de la mi-juillet à la mi-novembre, La Germination, Péret ( pr.t ) qui allait de la mi-novembre à la mi-mars, La Moisson, Shémou ( Smw ) qui allait de la mi-mars à la mi-juillet. Enfin, le nouvel an avait lieu toutes les années à la mi-juillet.

2- Invention d’instruments de mesure du temps

a) L’invention de la clepsydre…

La clepsydre ou horloge à eau est une invention typiquement africaine qui date de la XVIIIème dynastie égyptienne. C’est la plus vieille horloge du monde et elle fut inventée par le savant africain Amenemhat, qui dit-on a crée ce  » splendide instrument en l’honneur du roi Aménophis 1er  » ( inscription figurant dans sa tombe à Thèbes ). La clepsydre était un grand vase de forme tronconique, dans lequel l’eau s’échappait à une cadence régulière.

Cette innovation technique permettait aux scribes de mesurer précisément le temps qui s’écoulait. Les parois intérieures de l’objet sont divisées en graduations identiques qui indiquent les 12 mois de l’année, les 12 heures du jour et de la nuit, etc…

La vitesse de l’écoulement variant en fonction de la température et de la pression de l’eau, les Kamits palliaient cet inconvénient en élaborant des formes évasées.[page]

Clepsydre kamite

Le mot « Clepsydre » vient du grec « klepsydria », à savoir « voleur d’eau » car dès son introduction en Grèce, la clepsydre servit à limiter le temps de parole lors des procès. Le nom égyptien de l’objet est
 » debeh « .

Son déterminatif indique clairement un vase tronconique. Amenemhat à savoir « Dieu est devant ( moi, sous-entendu ) » est donc l’inventeur de la Clepsydre vers 1 567 avant l’ère chrétienne. Cet instrument fut aussi utilisé par les médecins kamits pour prendre le pouls de leurs patients.

Par chance, une clepsydre est encore visible aujourd’hui au musée du Caire sous la référence n° 37 525, il s’agit de celle Karnak qui date d’Aménophis III ( – 1408 à – 1372 ).[page]

b) Le cadran solaire…

Un autre moyen permettait aux kamits de mesurer le temps, il s’agit du cadran solaire. Appelé Setchat ou Merkhet ( « instrument de connaissance » ), le cadran solaire est le plus ancien système de mesure du temps de l’histoire de l’humanité. Nous le devons aux africains anciens.

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Le cadran solaire découlant du modèle kamit

A la base d’un bâton à l’origine, puis d’un obélisque par la suite, on traçait un demi-cercle divisé en 12 parties en fonction de la position du soleil. A partir de la position de l’ombre projetée sur le sol, on déterminait l’heure. Progressivement, le système fut perfectionné au point que l’on pouvait déterminer les minutes.

Le souci est que pour la nuit, le système était inutilisable. En Afrique ancienne, on constate que les hommes ont néanmoins toute une gamme de système de mesure du temps ( horloge stellaire, cadran divers… ), que nous prendrons le temps d’étudier ultérieurement.

c) La notion du temps et la terminologie kamite Des textes inscrits sur les 11 bas-reliefs qui couvrent les faces intérieures Est et Ouest du temple d’Horus à Edfou, nous donnent des indications précieuses sur l’origine du décompte du temps dans l’histoire du l’humanité.

Temple d’Edfou

Dans ces textes, Djehuty s’adresse à Horus ( Hor, le fils Ousirê, Osiris ) l’encourage et le félicite.
( Cf. « La philosophie africaine de la période pharaonique », Théophile Obenga, éd. L’Harmattan. )[page]

Voyons ces textes : « Heureux jour que soit ce jour distribué en ses minutes, Heureuse soit cette nuit distribuée en ses heures, Heureux soit ce mois distribué en ses quinzaines, Heureuse soit cette année distribuée en ses mois, Heureuse soit cette éternité distribuée en ses années, Heureuse soit cette pérennité, Que tout aille bien quand ils viendront pour toi, périodiquement ».
( Cf. « Le texte dramatique d’Edfou », E. Drioton, Annales de l’antiquité de l’Egypte, cahier n°11, p. 23. )

La terminologie kamite utilisée est la suivante :
* année : ( rnpt ) rénèpet
* mois : ( 3bd ) abed
* jour : ( hrw ) hérou
* heure : ( wnwt ) ounout
* minute : ( 3t ) at
* durée : ( 3wt ) aout

Djehuty et Horus accomplissant le SemaTawy sous le Roi Ramsès II[page]

L’examen de ce document révèle deux faits précis :

– La mesure du temps ( en secondes, minutes, heures, jours, mois, années ) est bien née en Afrique. C’est extraordinaire cette mention de la « minute » déjà à cette époque.

– Cette éloge est l’essence même des  » Béatitudes  » reprises dans les textes bibliques, « Heureux soient les… ».

Ces Béatitudes ont donc pour origine l’Afrique, comme nous pouvons le constater, document à l’appui ! ( Cf. Mathieu 5.3 )

AfricaMaât