En se basant sur la vitesse de mutation des mitochondries, on estimait que l’ancêtre commun de toutes les femmes avait vécu il y a 200 000 ans. Mais les mitochondries muteraient moins vite qu’on ne le croyait et l’âge d’Ève augmente en proportion…
« L’Ève africaine », cette femme préhistorique controversée dont descendraient toutes les femmes actuelles, est sans doute plus vieille que l’on pensait. Selon les chercheurs qui s’étaient livrés à de savantes études sur notre code génétique, cet ancêtre commun aurait vécu en Afrique il y a 200 000 ans environ.
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De nouvelles études menées à l’Université de Cambridge, en Angleterre, donnent à penser que l’Ève africaine serait bien plus vieille ( mais sans préciser de combien ).
L’étude originale se basait sur les mitochondries qui se trouvent dans chacune de nos cellules. Ces composantes de nos cellules qui assimilent l’oxygène ont un code génétique très différent de celui du reste de notre organisme, sans doute une survivance de l’époque très lointaine où elles étaient des bactéries symbiotiques. Quoi qu’il en soit, les mitochondries et leur ADN se transmettent uniquement par la mère. Comme leur vitesse de mutation est stable, elles constituent un outil très utile pour mesurer l’évolution des espèces.
Or, les nouvelles études faites à Cambridge donnent à penser que les mitochondries reçoivent un peu de matériel génétique du père malgré tout.
Autrement dit, une partie de la différence d’une génération de mitochondries à l’autre repose sur le mélange bien connu des gènes du père et de la mère. La vitesse de mutation réelle est donc peut-être plus faible qu’on le pensait.
Cette découverte n’invalide pas la validité de l’étude des mitochondries et il existe bien une femme qui est l’ancêtre de toutes les femmes actuelles.
Mais les mutations se faisant plus lentement qu’on ne le croyait, il faut conclure que l’Ève africaine a vécu il y a plus longtemps qu’on ne le pensait.