Les vautours de l’eurocentrisme et la traite négrière.

Les vautours eurocentristes ne sortent jamais de leur repère par hasard. Envoyés pour effectuer la sale besogne de désinformation historiographique, ils s’excitent comme des affamés depuis plusieurs mois autour de la mémoire de l’esclavage, après avoir tout tenté pour travestir celle de l’Egypte ancienne pour finalement se casser le bec sur un os appelé Cheikh Anta Diop.
Comme d’habitude tout y passe, mensonges, fourberies, calomnies, falsifications, sous-entendus péjoratifs… bref, la panoplie des ruses et astuces des vautours eurocentristes, amplifiées par les média, est très fournie.

Mais pour qu’une entreprise à si grande échelle médiatique soit mise en branle bas de combat pour travestir la vérité, c’est que le jeu en vaut vraiment la chandelle. Mais quelle chandelle eurocentriste au juste ?

– Celle d’une jeunesse française qui doit absolument avoir une vision idyllique de l’œuvre esclavagiste et coloniale accomplie par ses aînés, pour poursuivre sans état d’âme, sur la même voie, à savoir l’approche moderne du colonialisme couramment appelée néo-colonialisme ?

– Celle d’une société a qui on subtilise un précieux miroir qui aurait pu lui permettre de voir ses défauts et la nature abjecte de ses rapports avec autrui

– Celle d’une jeunesse panafricaine dont le sentiment de culpabilité, artificiellement fabriqué par nos vautours, doit coûte que coûte corréler avec celui de la femme violée à qui on fait comprendre que tout est de sa faute ?

– Enfin, celle d’une communauté qui semble accueillir avec une certaine hostilité, cette sœur cadette, l’autre « Crime contre l’humanité » qu’est la traite et l’esclavage des Noirs ?[page]

Bref, en terme de chandelle, nous avons l’embarras du choix, en terme de vautours aussi d’ailleurs.

Tiens, prenons l’exemple du vautour journaliste. Laurent Lemire, journaliste au ‘ Nouvel Obs ‘, apprend récemment à ses lecteurs dans le n° 2104 de cette publication, que « l’année de l’esclavage ( 1998 ) était passée pratiquement inaperçue (sic).
Et voilà que les diatribes honteuses d’un Dieudonné remettent ce drame à l’ordre du jour. Triste détour (sic). Mais si l’histoire submerge ainsi souvent l’actualité, c’est que l’actualité ignore trop souvent l’histoire (resic) ».

Lemire s’attaque ici à un problème de fond mais se contente de surfer sur les vagues de l’hypocrisie. Car l’actualité n’a pas ignoré l’histoire en 1998, vu que nous étions 50 000 a défiler dans les rues de Paris. Rappelons tout de même à ce journaliste que l’actualité, ce sont les personnes concernées comme nous qui la faisons et les journalistes comme lui qui la médiatisent.

Mais les vautours journalistes ont pris l’habitude, lorsqu’il s’agit des Noirs, d’ignorer l’actualité, surtout si elle ne cadre pas avec l’émotion sociale de la majorité leucoderme. Comment mettre alors suffisamment d’émotion dans notre actualité pour lutter contre l’amnésie journalistique ambiante ?

Jusqu’à présent, une seule recette a porté ses fruits, celle de Dieudonné ! Si les journalistes avaient fait correctement leur boulot depuis 1998, on n’en serait pas là.

Passons au vautour falsificateur historique, négationniste et bouffon de la dernière heure. L’objectif du vautour grenouillesque est de convaincre l’opinion publique qu’un système esclavagiste en Afrique noire « existait depuis la nuit des temps »
( n° 2104 du Nouvel Obs ).[page]

Seulement voilà, la réalité est plus complexe. Il est impossible de trouver en hiéroglyphe une graphie mentionnant explicitement le terme « esclave ». Les ouvriers bâtisseurs des monuments étaient tous rémunérés par pharaon pour leur labeur ( de nombreuses fiches de paie ont d’ailleurs été trouvés lors de fouilles archéologiques ).

Deuxièmement, durant l’Afrique impériale, en zone de conflit ouvert, pour refroidir l’ardeur de nouveaux assaillants, les monarques optaient pour la mise à mort publique des prisonniers. Voilà pourquoi ces vautours falsificateurs ont recours à des formules verbales vides et eurocentristes du type « certains royaumes africains » ( mais lesquels ??? ), une « traite interne estimée à 14 millions d’individus »
( comment a-t-on effectué le comptage ??? à partir de quelles données tangibles ??? ), mais « une chose est sûre » ( ah bon, avec autant d’incertitudes ??? ), « plusieurs travaux portent sur le rôle de l’Afrique dans l’organisation de la traite » ( lesquels ??? ).

Et tout cela est avancé avec une certaine arrogance verbale, pour finalement conclure que
« l’historiographie de la traite est trop récente pour apporter des réponses fiables ».

Mais pour calomnier les Nègres, là, il n’y a pas de problème !

Visons maintenant les vautours manipulateurs de masse déguisés en animateur TV ou radio. Leur dessein est de réduire Le « Crime contre l’humanité » que représente la traite et l’esclavage des Noirs, à un banal commerce et sous-tendre une entente cordiale entre les parties européennes et les parties africaines, fluctuant selon les lois de l’offre et de la demande.

Ils font messe basse sur les tueries, les pièges tendus, les déportations forcées, les assassinats de[page]

monarques récalcitrants, la construction de multiples châteaux fort le long des côtes africaines, le rapport de force inégal pour assouvir leur vengeance sur la mémoire et décrédibiliser la valeur du Crime. Mais quel Crime, clament-ils d’ailleurs, pour enfoncer le clou de leur suffisance. Il va bien falloir qu’un jour, nous fermions leur bec et que nous exigions des réparations pour le Crime commis.

Passons aux vautours Smithiens de la déstabilisation psychologique. Faute de pouvoir s’emparer de l’Afrique par les armes, leur stratégie est plus subtile. Il s’agit de forcer l’abnégation des Nègres en utilisant la célèbre technique du verre à moitié plein/à moitié vide dans l’analyse des faits sociaux et économiques du continent africain, avec une espèce de jouissance cynique. Selon eux, la jeunesse africaine représentera l’obstacle suprême insurmontable qui noiera tous les efforts des bâtisseurs de demain. Mieux vaut alors faire preuve d’afro-pessimisme et rendre les clés de la maison « Afrique » à ses chers amis les vautours.[page]

Quels piètres magiciens de la statistique dont les média complices, s’ingénient à masquer la fourberie. On n’a jamais vu un pays se développer en comptant sur ses vieux, sauf dans les fantasmes des vautours Smithiens. Et nous pourrions encore parler des vautours vendeurs d’armes, de virus, de faux médicaments, des vautours passeurs, des vautours déguisés en multinationales, des vautours politiques, des vautours de l’impérialisme, des vautours des frontières marocaines et espagnoles sans foi ni loi, des vautours habillés en missionnaire religieux de l’apocalypse, des vautours financiers qui défèquent du Francs CFA, des vautours du racisme et de la négrophobie, etc… Ces oiseaux de proie nous attaquent en bataille rangée pour dépecer nos espoirs, notre intelligence, nos carcasses et même nos âmes, décidés comme ils sont à voler ce qui reste de nos terres et de nos richesses.

En vérité je vous le dis, ceux d’entre nous qui pensent que nous avons encore le temps de tergiverser, de nous amuser ou de tendre la joue gauche, feraient mieux de regarder les yeux de ces vautours. Ils y verront leur image, celle d’un ou d’une irresponsable qui ne va pas tarder à être l’apéritif d’un grand festin organisé par les rapaces de tous horizons.

Les vautours n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts !