Les premiers tracés géométriques de l’histoire de l’humanité.

L’Afrique livre aujourd’hui des secrets archéologiques bien gardés. Les récentes découvertes faites en Afrique du Sud dans la grotte de Blombos ont permis de remettre certaines pendules à l’heure. En effet, comme le confirmait le journal  » Le Monde  » du 15/01/2002 [1], les chercheurs occidentaux étaient jusqu’en 2002 convaincu que l’intelligence humaine avait émergé lors de limplantation des Homo Sapiens Sapiens en Europe. Ils se basaient sur les peintures rupestres des grottes comme celles de Lascaux ou Chauvet datant de 35 000 ans avant l’ère chrétienne ( NB. datations revues à la baisse en 2004 ).

A ce titre, l’article du Monde se fait l’écho de ce courant de pensée en ces termes :

 » L’home moderne, Homo sapiens sapiens, apparu en Afrique il y a 120 000 ans, n’a-t-il pas donné la mesure de son intelligence qu’après être arrivé en Europe via l’Asie, il y a environ 40 000 ans ? « 

Avec les découvertes faites à Blombos ( pierres gravées, coquillages ayant servit de collier et de bracelet… ), par Chris Henshilwood ( http://www.nsf.gov/od/lpa/news/02/pr0202images.htm ), cette thèse vole littéralement en éclat car la grotte remonte à près de 80 000 ans avant l’ère chrétienne. Elle est donc deux fois plus vieille que celles trouvées en Europe, ce qui atteste que la révolution culturelle des hommes modernes a eu lieu en Afrique, près de 50 000 ans avant leur arrivée en Europe.

 » La découverte en Afrique d’outils en os plus anciens suggère que (…) que l’entrée dans la ‘ modernité ‘ du paléolithique, pourrait être apparue bien avant l’arrivée en Europe « .

Auteur de cette déclaration, Denis Vialou, professeur à l’Institut de paléontologie humaine de Paris poursuit [2] :

 » Les industries microlithiques africaines semblent en effet plus anciennes que leurs homologues européennes. Certaines, en Afrique du sud, remontent à 40 000 ou 50 000 ans avant notre ère alors que,[page] en Europe occidentale, les plus vieilles ne vont guère au-delà des 10 000 ans « .

Les premiers tracés géométriques de l’histoire de l’humanité :

Ce qui a d’exceptionnel dans la découverte de la pierre de Blombos, c’est que l’on constate que les hommes modernes africains ont gravé vers 80 000 ans avant l’ère chrétienne des figures géométriques régulières en forme de triangles.

Ce sont les premières de l’histoire de l’humanité et chose particulière, le triangle est l’une des formes qui demeure inexistante dans la nature. Il s’agit donc de réflexion pure !

L’essence même de l’esprit mathématique est déjà là : le tracé, la forme, la surface, la rigueur du trait et l’imagination.

Reste après à calculer les surfaces et à distinguer les triangles ( isocèle, équilatéral…), chose qui sera réalisée par les Africains anciens de la vallée du Nil au troisième millénaire avant l’ère chrétienne, comme l’ont attesté de nombreux savants grecs dont par exemple Jamblique, le disciple de Pythagore.
( cf. J. P Omotunde : ‘ l’origine négro-africaine du savoir grec ‘ ).[page]

Cette découverte extraordinaire qui atteste de l’avancée technologique des peuples africains durant la préhistoire est déjà une indication précieuse pour apprécier l’émergence très ancienne des sciences mathématiques dans le monde.

Références :
[1] Article : Quand  » Homo sapiens sapiens  » jouait les artistes en Afrique du sud, p. 24. [2] Le Monde du 16/01/2002 ; Article : ‘ La découverte de Blombos n’est pas une surprise pour certains chercheurs ‘, p. 24.