L’écriture : une invention africaine !

Afrique vs Mésopotamie : l’archéologie règle le problème de l’invention de l’écriture. Les ouvrages historiques mentionnant l’invention de l’écriture se livrent à une vraie course entre l’Afrique et la Mésopotamie. Pour beaucoup, l’écriture aurait été inventée en Mésopotamie. Cependant, la science remet les pendules à l’heure africaine.

I ) – Apparition de l’écriture en Mésopotamie : données passées sous silence… !

La chronologie du professeur Christian qui s’appuie sur les calculs astronomiques du professeur Kugler, fait naître la première dynastie d’Our vers 2 600 avant J. C., date des tombes anonymes dites
 » royales  » alors que la date avancée pour la Mésopotamie est quelque fois même de 3100 av. J. C., sans raison  » particulière « .

Chose surprenante, le  » Manuel d’archéologie orientale  » ( éd. A. et J. Picard ) stipule que l’on n’a jamais retrouvé en Mésopotamie une tombe intacte.

Là-dessus, le professeur G. Contenau rappelle que l’on peut :  » Se demander, en présence des sépultures des tombes royales, s’il s’agissait vraiment de rois et s’il ne fallait pas rattacher ces tombes au culte du principe de fertilité (…) Ce qui frappe, en effet, c’est que les occupants de ces tombes sont pour ainsi dire anonymes (…) M. S. Smith pense que ces tombes pouvaient contenir, non de véritables rois, mais des acteurs du drame sacré qui se jouait à l’occasion de fêtes et où on sacrifiait le protagoniste principal (…) Leur inventeur ( des tombes ) Sir L. Wooley le dénie absolument (…) En décrivant cette découverte sensationnelle des tombes royales, je faisais observer, comme il vient naturellement à l’esprit, que les Scythes, bien plus tard, pratiquaient des rites analogues « .

Dans l’ouvrage  » La civilisation des Hittites et des Mitanniens « , le professeur Contenu mentionne encore clairement que le professeur M. V. Christian de Vienne :  » Propose pour la première dynastie d’Our, en Sumer, la première dynastie vraiment historique, la date de 2 620 avant J. C. ». Mais il rajoute que :  » Si la civilisation mésopotamienne était seule en jeu, rien ne s’opposerait à une compression de cet ordre (…) Il existe cependant une solidarité générale dont il faut tenir compte. La période historique s’ouvre à peu près à la même date pour l’Egypte et pour la Mésopotamie  » d’où le refus de placer l’Egypte en premier, en dépit des résultats des fouilles archéologiques. « 

Il y a 30 ans, le nom de Sumer ne signifiait rien pour le public. Aujourd’hui, il y a quelque chose appelé le problème sumérien qui, pour les archéologues, est un sujet de controverses et de spéculations constantes « , rappelle Le professeur Brion en citant le professeur Lovat Dickson.

II ) – L’apparition de l’écriture en Afrique noire ( Nubie ) faits et découvertes archéologiques…

 » Nous pensions que les sumériens avaient été les pionniers de l’écriture  » déclarait récemment Günter Dreyer, directeur de l’Institut d’Archéologie d’Allemagne. Cette phrase est tirée de la dépêche de l’agence de presse Reuters du 15 décembre 1998 ( 9h45 ). Celle-ci signalait à la communauté scientifique internationale, qu’une équipe Allemande d’archéologues avait fait des découvertes importantes en Afrique.

Ces nouvelles données obligent les chercheurs internationaux à proclamer tout simplement l’autopsie de la thèse de l’invention de l’écriture en Mésopotamie. En effet, à Abydos ( 400 Km au sud du Caire ), l’équipe du professeur Dreyer a trouvé environ 300 poteries dans un ancien cimetière royal.

Les inscriptions hiéroglyphiques découvertes sur celles-ci datent de 3 400 Av. JC., donc bien avant l’apparition de l’écriture cunéiforme.

Dreyer déclara d’ailleurs officiellement que  » l’écriture égyptienne était bien plus avancée que celle de la Mésopotamie qui à l’époque n’était pas encore habitée par les Sumériens « .  » Qui à l’époque n’était pas encore habitée par les Sumériens « .

Cette phrase, qui tranche comme une lame de guillotine, coupe les ardeurs de la thèse mésopotamienne.

A) L’écriture en Afrique, une invention très ancienne :

Si on admet que le pharaon soudanais unificateur de la Haute et de la Basse Egypte, à savoir Narmer, a commencé à régner vers 3 200 avant J. C., on voit bien que l’écriture existait déjà en Nubie avant lui. D’où vient donc ce savoir ?  En fait, un groupe d’archéologues allemands a découvert, il y a maintenant plusieurs années, une lignée de Pharaons ayant précédé Narmer.

Arbitrairement, cette lignée fut appelée la dynastie ‘ Zero ‘ (sic). Les noms et les tombeaux de tous ces pharaons ont été retrouvés et leur période de règne est aussi connue des spécialistes. Le premier
« Horus le Grand, Hr Wr » a régné au environ de 4 000 avant J.C. Il a été suivi par Ny Hor ( Celui qui appartient à Horus ), Hat Hor ( Celui qui est dans la demeure d’Horus ), Iry Ro ( Celui qui agit par la bouche d’Horus ), Ka Hor ( le Ka d’Horus ), etc… jusqu’à  » Scorpion « , puis Narmer.

B ) Nouvelles données :

Il convient de noter que le professeur Martin Bernal de l’université de Cornell aux USA rappelle dans
 » Black Athéna, tome 2  » que l’archéologue James Mellaart et son équipe, ont placé, après datation au carbone 14, la dynastie égyptienne de Narmer en 3 400 avant J. C. Huit ans après en 1987, une équipe Suisso-américaine conduite par le professeur Herbert Haas prouvait qu’il fallait vraiment retenir la date de 3 500 avant J. C. pour cette même dynastie. Aucun ouvrage de vulgarisation n’a vraiment fait état de cette conclusion. Aussi, compte tenu de ces découvertes, disons que l’écriture est à peu près contemporaine de Narmer.

III ) – Les vices de forme de la comparaison Afrique/Mésopotamie :

Peut-on réellement comparer, une civilisation qui inscrit des signes sur de la terre séchée ( tablette d’argile ) avec un bout de bois….. à une civilisation qui est à l’origine du papier (papier vient de papyrus) et de la technicité de l’écriture ( encre, plume, etc… ) ?

Tout cela semble plutôt arbitraire d’autant plus l’écriture mésopotamienne est morte dans l’œuf ( sans laisser de descendance ), ce qui ne fut pas le cas de l’écriture égyptienne. De plus, les égyptiens écrivaient véritablement à l’origine et non pas les Mésopotamiens, qui enfonçaient simplement un bout de bois dans une tablette d’argile mouillée et se livraient plutôt à des calculs.

Mais pour être juste il faudrait comparer cette pratique vieille de 2 600 ans av. J. C. en Mésopotamie avec celle trouvée en Afrique sur l’os de Lebombo qui remonte lui à 37 000 ans avant J. C.

IV ) – L’origine africaine des premiers habitants de la Mésopotamie…

Il faut savoir que des fouilles réalisées en Mésopotamie ont confirmé que les premiers habitants sédentaires de cette contrée, étaient africains. En effet, les rois les plus anciens exhumés en Elam sont noirs.

Le résultat des fouilles réalisées sur le terrain par le professeur Dieulafoy l’atteste clairement :

 » Seuls, les puissants personnages avaient le droit de porter de hautes cannes et des bracelets ; seul le gouverneur d’une place de guerre pouvait en faire broder l’image sur sa tunique. Or, le propriétaire de la canne, le maître de la citadelle est noir, il y a donc de grandes possibilités pour que l’Elam ait été l’apanage d’une dynastie noire et si l’on s’en réfère même aux caractères de la figure déjà trouvé, d’une dynastie Ethiopienne.

Serait-on en présence de l’un de ces Ethiopiens du Levant dont parle Homère ? Les Nakhuntas étaient-ils les descendants d’une famille princière apparentés aux races noires qui régnèrent au sud de l’Egypte « .

Le professeur Lenormant dans son ouvrage  » Les Phéniciens « , confirme que les premiers habitants de cette région appelé  » les Adites  » dans la tradition arabe étaient d’origine koushite
( Ethiopie ).
L’historien arabe Mas Udi dans son ouvrage historique  » Les prairies d’or « , ne le contredira pas.

Sur le même sujet, le professeur G. Contenau ajoute que :  » Le Susien, notamment, produit probable de quelques métissage de Koushite ( Koush = l’Ethiopie ) et de nègre avec son nez relativement plat, ses narines dilatées, ses pommettes saillantes, ses lèvres épaisses, est un type de race bien observé et bien répandue « 
( cf ‘ Le Manuel d’archéologie orientale ‘ ).

Un poème d’Elam appuie ces faits : ‘ Père Enlil, Seigneur des pays, Père Enlil, Seigneur à la parole fidèle, Père Enlil, Pasteur des têtes noires. ‘
( Cf. ‘ l’art en Mésopotamie ‘, Ed. Cahier d’art, Lamentation au Dieu Enlil )

Enfin, comme le souligne par deux fois Diodore de Sicile ( Livre I ), les Chaldéens de Mésopotamie étaient aussi des noirs originaires d’Egypte :

 » De très nombreuses colonies ont été disséminées depuis l’Egypte dans le monde entier. De fait à Babylone, Bélos qui est tenu pour fils de Poséidon et de Libye, mena des colons ( Egyptiens ) ; installé au bord de l’Euphrate, il y institua les prêtres qu’il exempta de taxes et déchargea de tout service public, tout comme ceux d’Egypte ; ce sont ceux que les Babyloniens appellent Chaldéens. Ils s’occupaient d’observer les astres à l’instar des prêtres et physiciens d’Egypte et aussi de leurs astrologues  » (…) Ils disent ( les Egyptiens ) même que les Chaldéens de Babylone, colons, à l’origine des Egyptiens, ne sont renommés en astrologie que pour avoir suivi l’enseignement des prêtres Egyptiens « .

Dans son ouvrage consacré à la Chaldée ( coll. Univers ), le professeur Hoefer note à ce sujet :

 » Suivant les Egyptiens, dans Diodore, les Chaldéens étaient une colonie de leurs prêtes que Bélus avait transportés sur l’Euphrate et avait organisés sur le modèle de la caste mère et cette colonie continue de cultiver la connaissance des étoiles qu’elle avait apportée de sa patrie « .
C’est ainsi que Chaldéens donna la racine du mot grec qui signifie astrologue.

Selon Diodore de Sicile, les palais même de Persépolis, de Suse et de plusieurs autres villes, furent construits par des ouvriers et architectes noirs originaires d’Egypte ( Cf Livre I, section 2 ) enlevés de force par Cambyse après avoir détruit l’Egypte.

D’après Strabon, Suse même fut fondé par un africain du nom de Tithon, roi d’Ethiopie
( Cf Livre XV ).

Conclusion :

Les faits penchent plutôt, non seulement en faveur de l’origine africaine de l’écriture, mais encore de l’origine africaine de l’écriture en Mésopotamie.