Le Comité des sanctions de l’O.N.U. se réunit contre la Côte d’Ivoire. Il devrait fixer lundi soir un cadre général d’application de sanctions contre les personnes jugées responsables des troubles de la semaine dernière, mais sans faire de liste de ces personnes.
Le comité des sanctions contre la Côte d’Ivoire du Conseil de sécurité de l’Onu devait fixer lundi 23 janvier un cadre général d’application de sanctions contre les personnes jugées responsables des troubles de la semaine dernière, sans publier encore de liste des personnes visées, a-t-on appris de source diplomatique.
L’élaboration d’une liste, qui déclencherait automatiquement l’application de ces sanctions individuelles déjà décidées par le Conseil, devrait intervenir dans un second temps, probablement dans la semaine, a-t-on précisé.
Le comité des sanctions, présidé par l’ambassadeur de Grèce à l’Onu Adamantios Vassilakis, se réunissait lundi après-midi, après une semaine marquée par plusieurs jours de manifestations des partisans du président Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, dirigées principalement contre la mission de l’Onu ( Onuci ). » Mesures ciblées » Dans une déclaration jeudi, le Conseil de sécurité a affirmé que » des mesures ciblées seront imposées » contre toute personne s’opposant au processus de paix, notamment celles qui feraient obstacle au travail de l’Onuci, des forces françaises ( Licorne ), du Haut représentant de l’Onu pour les élections ou du Groupe de travail international ( G.T.I ).
La réunion de lundi du comité des sanctions vise à obtenir » un consensus général « , incluant notamment les membres africains du Conseil, sur les » critères à appliquer » pour décider des personnes à sanctionner, a-t-on expliqué de même source. Des noms circulent déjà, notamment celui de Charles Blé Goudé, chef des » jeunes patriotes « , farouches partisans du président Gbagbo, mais aucun n’a encore été inscrit sur la liste, a affirmé cette source.
( Source www.nouvelobs.com 23.01.06 )
Charles Blé Goudé, le chef des « Jeunes Patriotes », partisans du président Laurent Gbagbo, leur a demandé, hier soir, de « lever leurs barrages » et de « quitter la rue ». De nombreux barrages ont donc été levés dans la plupart des quartiers d’Abidjan. Au Plateau, le quartier administratif et des affaires, ils avaient tous disparu en début de soirée. Pour le quatrième jour consécutif, les « Patriotes », avaient paralysé, hier, la capitale économique ivoirienne et continué de s’en prendre au siège de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire ( Onuci ). Des Casques bleus ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui jetaient des pierres. Les manifestants ont réitéré leur « détermination » à poursuivre leur action afin d’obtenir le départ des 7.000 Casques bleus et des 4.000 soldats français de la force Licorne déployés dans le pays qu’ils qualifient de « forces d’occupation ». Les fidèles de Laurent Gbagbo ont lancé les hostilités au début de la semaine, sous le regard bienveillant de l’armée loyaliste, pour protester contre la non-prolongation du mandat de l’Assemblée nationale, arrivé à échéance le 16 décembre.[page]
Bastion du parti présidentiel, le Front populaire ivoirien, l’Assemblée nationale a systématiquement fait obstruction, au cours de l’année passée, à toutes les réformes constitutionnelles, censées paver le chemin d’un retour à la paix dans l’ancienne colonie française.
Condamnation internationale Savamment manipulés, ils contestent la mise sous tutelle de leur pays par la communauté internationale. Au mois d’octobre, face à l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle, le Conseil de sécurité de l’ONU avait décidé de maintenir Laurent Gbagbo à la tête de l’Etat pour douze mois au maximum, le flanquant toutefois d’un Premier ministre aux pouvoirs élargis.
Désigné début décembre, Charles Konan Banny, ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest et membre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire ( P.D.C.I, parti de l’ancien président Henri Konan Bédié ), est chargé, en priorité, du désarmement et d’organiser le scrutin présidentiel avant fin octobre 2006.
Face à ce regain de violence, les condamnations de la communauté internationale ont continué de fuser hier. La présidence autrichienne de l’Union européenne a appelé « tous les acteurs politiques pour que cessent immédiatement ces actes inacceptables (…) qui font entrave au processus de paix ». Le Conseil de sécurité de l’ONU a, de son côté, condamné « fermement » les attaques commises contre l’Onuci, en exigeant leur cessation immédiate. Il souligne que « des mesures ciblées seront imposées » contre toute personne « s’opposant au processus de paix ». D’éventuelles sanctions individuelles, interdiction de voyage et gels des avoirs, sont toujours à l’étude. ( Source, Les echos ; 20/01/06 )