Hotep ! » Considérer le fait de la réincarnation comme hautement vraisemblable et parfaitement satisfaisant pour l’esprit. «
I) – L’Enseignement Kamit…
Pour un Kamit de l’époque pharaonique, la pire des choses qui ait pu arriver, d’après l’enseignement de Kémèt ( Kemmiou ), était la destruction de l’âme, dévorée par le monstre « avaleur d’âmes » ( la déesse Ammout ).
Seul le juste, celui qui « marchait dans les voies de Maât ( Vérité-Justice ) », pouvait espérer une sentence favorable, celle qui lui donnerait la paix et la béatitude. L’injuste devait s’attendre à un châtiment qui répondrait exactement à ses actes, et qui pouvait aller, dans les cas extrêmes, jusqu’à l’annihilation, appelée « la seconde mort ».
Le châtiment infligé par le tribunal à l’injuste était destiné à aider l’âme à se concentrer sur sa propre évolution et à forger sa volonté afin d’être capable d’affronter les nouvelles épreuves de l’incarnation suivante.
La profanation des objets sacrés et la divulgation des mystères de la Création étaient considérées comme le plus grand péché, qui méritait la destruction définitive.
D’après les prescriptions du sage Ptahhotep citons quelques qualités de l’honnête homme :
– Il respecte les autres personnes.
– Il se conduit de manière responsable et réfléchie.
– Il évite la querelle stérile.
– Il n’est pas arrogant.
– Il n’est pas avide.
– Il ne convoite pas les biens d’autrui.
– Il compte que sur son propre mérite pour progresser dans sa carrière.
– il n’est pas jaloux.
– Il ne colporte pas de faux bruits ni de calomnies.
– Il n’est pas égoïste.
– Il sait écouter.
– Il vient secourir les faibles.
– Il est généreux.
– Il gagne l’amour de son entourage.[page]
– Il juge suivant l’équité.
– Il ne transgresse pas la maât ( Vérité-justice ).
– Il écoute attentivement les éventuelles plaintes.
II) – Parole d’initié…
Les choses ne meurent qu’en apparence ; de même, les choses ne naissent qu’en apparence. Lorsqu’une chose passe de l’état d’essence à l’état de nature, nous appelons cela la naissance ; et nous appelons mort le retour de l’état de nature à l’état d’essence.
En réalité, une chose n’est jamais ni créée ni détruite ; elle ne fait que devenir visible ou devenir invisible.
Dans le premier cas, la cause réside dans la densité de la matière, et dans le second cas, elle réside dans la ténuité de l’essence, qui demeure toujours la même, ne différant que par sa condition de mouvement ou de repos.
Les modifications des êtres visibles n’appartiennent en réalité pas à ces êtres individuellement, mais toute modification appartient à l’Etre universel unique. Et qu’appellerions-nous la raison de tous ces phénomènes sinon l’essence primordiales qui, indubitablement, provoque et détermine, et devient tout en toutes choses.
III) – L’Esprit du mal à Kémèt…
L’enseignement Kamit ( négro-africaine ancienne ) nous apprend que Apophis ( Apopi / Apep ) est une divinité maléfique qui est devenu le symbole du chaos primitif, contre lequel combat Râ lors de son périple nocturne dans le monde inférieur.
Il est représenté sous la forme d’un serpent gigantesque, dont le modèle est certainement le python.
Dans la septième division du livre Am-Duat, nous voyons l’image du grand serpent Apophis cloué au sol par six couteaux et à la onzième division du livre des Portes, nous avons Apophis attaché au sol par cinq solides doubles chaînes.
Apophis joue véritablement le rôle du « démon » dans les croyances kamites ; il représente l’esprit du mal. ( Remarquons que si le Python Apophis est une divinité maléfique qui s’oppose au dieu Râ, le cobra Ouadjet est une divinité bénéfique qui protège le couple royal )[page]
IV ) – Le danger de la Thora ( Ancien testament de la Bible )
Nous avons vu que le dieu des Enfers de Kémèt était un énorme serpent, le serpent Apophis / Apep. La traduction littérale de ce nom pris dans sa signification symbolique est, « le grand qui repose sur la matière », ou, transcrit autrement, « les attraits de la matière », c’est-à-dire l’influence exercée sur l’être humain par sa nature matérielle, ses passions qui le font s’accrocher à la terre avec ses plaisirs sensuels.
En d’autres termes, Apophis promet les biens matériels aux humains pour les soumettre à sa cause.
Dans la thora, livre de la Genèse, le Dieu des Hébreux dit au serpent : « Tu seras maudit sur toute terre et parmi toutes les bêtes des champs ; tu ramperas sur ton ventre ».
Or le mot que la Vulgate ( version latine de la Bible adoptée par l’Eglise catholique ) traduit par « serpent » s’écrivait en hébreu, Na-hash, ce qui signifie littéralement, « ruse, orgueil, envie, concupiscence, etc… les passions terrestres ».
Il n’y a donc absolument rien ( en dehors des sources hiéroglyphiques ) qui puisse autoriser la traduction de Nahash par le mot serpent. Il est donc facile à comprendre, d’après ce qui précède, que ce qui causa la chute de l’homme universel ( selon la Bible ), Adam, c’est le fait que Nahash ( les passions terrestres ) tenta le libre-arbitre de l’homme.
Donc, Apophis et Nahash sont liés, tout comme « Biens matériels » et « Passions terrestres » sont liés. Alors il nous reste à voir ce que propose le Dieu des Hébreux aux humains pour comprendre que Nahash et Yahvé sont liés.
Pourquoi Nahash /serpent et Yahvé se ressemblent ? Parce que Yahvé fait comme Nahash ! Il promet les biens matériels aux humains pour les soumettre à sa cause ( aucune promesse de vie éternelle, de résurrection et de rétribution ) :
Gn 24 35 : « Yahvé a comblé mon maître de bénédictions et celui-ci est devenu très riche, il lui a donné du petit et du gros bétail, de l’argent et de l’or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes. »
Lv 26 : « Si vous vous conduisez selon mes lois…la terre donnera ses produits… Vous mangerez votre pain à satiété… vos ennemis tomberont devant votre épée… »[page]
Dt 11 13 à 15 : « Assurément, si vous obéissez vraiment à mes commandements… je donnerai à votre pays la pluie en son temps… tu pourras récolter ton froment, ton vin nouveau et ton huile, je donnerai à ton bétail de l’herbe dans la campagne, et tu mangeras et te rassasieras. »
Dt 28 : « Or donc, si tu obéis… Yahvé te fera surabonder de biens… sur cette terre qui a juré à tes pères de te donner… »
V) – La doctrine de la Réincarnation ( extrait du Papyrus d’Anana, le Tchaty de Séti II ) :
« Voyez ! N’est-ce point écrit dans ce rouleau ? Lisez, vous qui le trouverez dans les jours à naître, si vos dieux vous ont donné l’intelligence ! Lisez, ô enfants de l’avenir, et apprenez les secrets de ce passé qui pour vous est si lointain, et qui est cependant, en vérité, si proche ! Les hommes ne vivent pas seulement une fois, partant ensuite pour toujours. Ils vivent de nombreuses fois en de nombreux endroits, quoique ce ne soit pas toujours dans ce monde-ci.
Entre deux vies, il y a un voile d’obscurité.
La porte s’ouvrira à la fin, et nous montrera toutes les chambres que nos pas auront traversées depuis le commencement. Notre religion nous enseigne que nous vivons éternellement.
Or, l’éternité, n’ayant point de fin, ne peut avoir de commencement ; c’est un cercle. C’est pourquoi si l’un est vrai, à savoir, que nous vivons à jamais, il semble que l’autre aussi soit vrai, à savoir, que nous avons toujours vécu. Dans les temps anciens, avant que les prêtres n’aient figé les pensées de l’homme en blocs de pierre et qu’ils en aient construit des temples à mille dieux, beaucoup tenaient ce raisonnement pour juste, comme ils tenaient alors qu’il n’y a qu’un seul Dieu.
Aux yeux de l’homme Dieu a beaucoup de visages, et chacun jure que celui qu’il voit est le seul vrai Dieu. Cependant ils ont tous tort, parce qu’ils ont tous raison. »
« Nos Ka, qui sont nos moi spirituels, nous les montrent chacun d’une manière différente. Puisant à l’éternelle source de sagesse qui est cachée dans l’être de tout homme, ils nous donnent des lueurs de la vérité, comme ils nous donnent, à nous qui sommes instruits, le pouvoir d’opérer des merveilles. L’Esprit ne doit pas être jugé d’après le corps, ni le Dieu d’après sa maison. »
Chez les Egyptiens, le Scarabée n’est pas un dieu, mais un emblème du Créateur, parce qu’il roule une boule d’ordure entre ses pattes et y dépose ses œufs pour qu’ils éclosent, comme le Créateur roule le monde qui semble être rond et lui fait produire de la vie… Ma foi m’enseigne que la vie ne se termine pas avec la mort, et que par conséquent l’amour, étant l’âme de la vie, doit nécessairement durer aussi longtemps qu’elle dure.[page]
La force de ce lien invisible continuera d’attacher ensemble deux âmes longtemps après que le monde sera mort « Si vous perdez un être cher, prenez courage. La mort est la nourrice qui l’emmène dormir, rien de plus, et au matin il s’éveillera de nouveau pour voyager à travers un autre jour avec ceux qui ont veillé sur lui avec compassion depuis le commencement… »
L’éternité n’a pas de fin, donc pas de commencement. L’éternité est donc un cercle. Si nous vivons, nous devons continuer à jamais, et si nous continuons à jamais comme le cercle et comme l’éternité, l’homme n’a pas eu de commencement.
« L’homme vient à l’existence de nombreuses fois ; cependant il ne sait rien de ses vies passées, sauf que, occasionnellement, un rêve ou une pensée le ramène à quelque circonstance d’une précédente incarnation. Mais il ne peut se rappeler, quand, ni où, cet événement s’est produit. Il reconnaît seulement quelque chose de familier.
A la fin, pourtant, toutes ses vies passées se révèleront à lui. Les esprits, ou âmes, qui se sont connus dans une incarnation, se rencontreront peut-être dans une autre incarnation, attirés l’un vers l’autre ; mais pour quelle cause, tous deux l’ignoreront. »
Ankh, Udja, Seneb !