« Tropique du Cancer » La Métastase ou la nouvelle « malédiction de Cham »
( même objet, mêmes auteurs, nouveau contexte ) « Le raisonnement qui aboutit à la dénonciation du racisme part de votre ultime réalité, à savoir le fait d’être noir.
En effet, pour agir, le raciste doit y être autorisé ; il ne peut agir librement, à moins que nous ne lui permettions. Ainsi, lorsque vous êtes témoin du moindre signe de racisme, affrontez le immédiatement et directement. Assurez vous toujours de vos arrières, puis attaquez le raciste avec des arguments convaincants. Vous serez toujours sûrs de vous si vous avez une idée claire de qui vous êtes, et de ce que vous permettrez que l’on dise ou fasse à d’autres tels que vous mêmes ».
( Molefi Kete Asante « L’afrocentricité », Menaibuc, 2002, p.84 )
« Il est temps et il est nécessaire qu’au moins les Noirs sachent que la différence fondatrice du décalage entre le génocide afro-américain et les génocides hitlériens relève non pas des faits, mais de leur qualification juridique, ainsi que de la qualité des victimes. Une fois cela admis, chacun, s’il le veut, pourra comprendre qu’en histoire la définition et la qualification des faits, ainsi que leur dimension, sont affaires de pouvoir ».
( Rosa Amélia Plumelle-Uribe « La Férocité Blanche », pp. 30-31 )
Le Nègre, pour certains, est le cancer de la société blanche, aryenne et non aryenne. Une masse de cellules malades de jalousie et pathétiquement arriérées, noires quoi, qui envahissent le corps blanc pur et élu dans sa marche triomphale vers le divin en sa solitude transcendantale. Nous voyons bien dans l’énoncé de la métastase, continuité de la « malédiction de Cham », qu’on peut très bien avoir souffert de l’intransigeance raciale, la considérer comme unique et gravissime pour soi, et estimer qu’elle va de soi pour les Noirs.
Idéologie profonde qui continue d’affirmer et de soutenir mordicus que l’humanité du Nègre n’a pas de réalité en dehors des constructions philosophique et juridique occidentales.
Qu’elle reste dépendante d’une volonté extérieure, celle de l’homme blanc qui dans sa pathologie ethnique agit toujours en tant que « maître », propriétaire de « biens meubles ». La prédication de la métastase, loin de fonder qu’une certaine communauté n’a eu aucune responsabilité dans nos adversités, montre plutôt une longue pratique, une adhésion générale, une perméabilité consentie aux doctrines d’infériorité des Noirs. La facilité avec laquelle certaines de leurs idoles ( fétiches intellectuels de la suprématie blanche en son entier ) savent retrouver, naturellement, les thèmes de la bestialisation et de la viralisation du Nègre est, à ce titre, révélatrice.
Cette aisance en dit long, non seulement sur l’hypocrisie antikémite de gens qui fantasment sur l’aide qu’ils ont apporté aux Noirs dans leur libération ( parfois je crois entendre : « évolution » ), mais aussi sur leur désir ( qui rejoint celui de leurs anciens bourreaux ) de nous voir moins… proliférer par l’être, le discours et l’action.
Quand nous, nous attaquons des idéologies et leurs conséquences, les perversions des sociétés ou[page]
des religions, que ce soit sans concessions ou en y mettant les formes, eux, dans la coalition spontanée entre blancs aryens et blancs non-aryens ( sauf pour ceux qui croient que nous avons affaire à deux conceptions différentes du blanc en tant que système de pouvoir ), eux donc, s’attaquent toujours directement ( quelles qu’en soient les articulations ) à notre essence même.
Leur cible est non pas ce que nous disons ou faisons, simples prétextes, mais ce que nous sommes, des Nègres : leurs démons, leurs sauvages, leurs microbes, leurs singes. Leur objectif est de nous faire disparaître, de nous éradiquer. Au besoin par de la chimiothérapie lourde au moyen de rayonnements atomiques ou neutroniques.
Ne vous est-il pas angoissant de savoir ( à quelques exceptions près ) que seuls les pays dont l’antikémitisme est fortement enraciné disposent d’arsenaux biologiques, chimiques et thermonucléaires ? Encore une fois, nous sommes des tumeurs, et la métastase dans l’esprit particulier de ces gens, est un danger ( biologique, social, politique ), une contagion qui doit être circonscrite, maîtrisée, éliminée au risque de la voir envahir mortellement tout le corps « normal… »
Dans cette optique, nous ne sommes pas une force de métissage, mais une force de mort, de destruction des valeurs judéo-chrétiennes, du modèle de société démocratique et de la pureté raciale des blancs et de ceux qui se pensent tels ( et qui ont, parfois, la mémoire défaillante ou sélective ).
Ce contexte tumoral me rappelle les brillantes analyses de l’Aséta Frances Cress Welsing, dont l’ouvrage, the « Isis Papers » gagnerait à être traduit en français. « La théorie de la confrontation des couleurs » dit, schématiquement, qu’un peuple blanc issu d’une mutation du Peuple Originel Nègre ou d’un albinisme, affaiblissement génique, se sentant menacé par des Noirs féconds, porteurs du matériel génétique dominant susceptible de les annihiler, « sécrète » alors un anticorps appelé « antikémitisme » dont le but caché, voire avoué, est d’exorciser cette peur ; les moyens symboliques et réels utilisés étant destinés à faire disparaître ce péril, cette métastase, à la rendre contrôlable, moins stressante, moins immédiate.
Ceux qui croient vivre dans la fraternité et « l’amour des personnes » se leurrent donc, car comment un anticorps peut-il aimer la cellule tumorale qu’il est censé détruire ? La notion « d’anticorps » englobe, ici, autant les sociétés qui nous annoncent : diversité, égalité, intégration, exemple, discrimination positive, tous pareils, métissage, créolité, antiracisme, « on ne naît pas Noir, on le devient », dieudonnisation, immigré, sans papiers, les Noirs victimes et acteurs de la Traite, le racisme a dérivé hors du racisme… ; que les personnes qui nous disent : « retourne chez toi manger des bananes », les Noirs se vendent et se massacrent entre eux, métastase, aux Amériques, en Europe, en Afrique, tous les Nègres vivent de l’aide occidentale, assistés perpétuels… ; sans oublier les lobbies qui n’existent pas et qui déploient une puissance de feu formidable ( radios, télés, journaux, justice… ) quand ils ont détecté une « tumeur primitive ».[page]
Ce qui est tout simplement extraordinaire pour un fantasme antisémite. Le spiritisme médiatique et judiciaire va encore plus loin. Dieudonné va être rejugé en appel pour des déclarations datant de 2003, après l’annulation de sa relaxe par la Cour de cassation, le 15 mars. Que lui reproche t-on cette fois ? D’avoir « traité les juifs » de « secte » et « d’escroquerie » ( 20 minutes, mercredi 16 mars 2005, p.7 ).
Je me suis d’ailleurs laissé dire qu’en ce moment, ce qui n’existe pas, fier de tenir le nouvel Hitler, serait en train d’étudier les enregistrements de la naissance de l’humoriste pour analyser l’antisémitisme ou la pornographie de son cri primal. Pour certaines communautés, il est recommandé de retourner dans le passé, de rappeler ce passé, de le rendre incontournable, contraignant, de pénaliser sa négation ; et pour les autres peuples, le nôtre en particulier, il est recommandé l’oubli, l’effacement, le mépris et le désert médiatique. Nous ne faisons partie que du décor, et notre histoire, notre vision du monde, nos vies mêmes n’intéressent pas le « tissu normal… » Pour s’en convaincre ( excusez ma jalousie de Nègre frustré ), faisons une comptabilité comparative des émissions, documentaires, films, débats, consacrés au peuple dont certains membres ont détecté chez nous, un foyer métastatique…
Pour continuer dans les noirs effets de la métastase, savez-vous qu’il existe de méchants casseurs Nègres qui assouvissent leur haine des « petits français » ( qu’eux mêmes ne sont pas, étant plutôt Noirs ) en tenant des « discours d’extrême droite » et en commettant des agressions « à caractère
racial » ( les Noirs sont les nouveaux nazis et leur Führer, un humoriste ), violences qui horrifient même les professionnels de l’antiracisme ( Le Monde, 16 mars 2005 ) ? Pour régler ce problème, quel genre d’ablation va t-on recommander ? George Jackson décrivait ainsi le ‘ Syndrome de la cible nègre ‘ : « A l’instant où émerge une tête noire, on la coupe ou on la pend avec l’accord des tribunaux et de la presse… » ( dans « les frères de Soledad » ).
George Jackson, autre figure centrale de notre lutte, mort en prison dans les années 60, montre bien la continuité des méthodes d’oppression de la suprématie blanche contre ceux dont elle ne veut surtout pas l’émancipation. Dans certaines sociétés où le pouvoir est exclusivement exercé par des hommes blancs, le taux de mortalité de notre Peuple ( et notamment de notre jeunesse ) est dangereusement proportionnel à notre division endémique et à notre ignorance qui perdure. En effet, que gagne t-on de permanent et de positif pour notre communauté en assaillant les futures élites blanches qui continueront de pratiquer le même type de pouvoir que leurs pères avant eux, même s’ils manifestent contre les inégalités ? Rien, si ce n’est favoriser davantage la collusion entre politique, société, presse et justice antikémites.
La règle pour obtenir une véritable Résurrection, c’est d’abord de prendre conscience de soi, de prendre conscience des implications individuelle et collective de cette identité retrouvée, d’oublier le quartier de haute sécurité où l’on habite ou le département, le village d’outre-monde ou d’outre-tombe où notre esclavage continué nous fait vivre ; de vaincre son ignorance par la connaissance de son histoire, des[page]
rapports de force institués ; de prendre conscience de ne pas être une minorité locale, pour devenir un véritable guerrier, un de ceux qui sont en mesure de nous conduire vers la Renaissance réelle et non virtuelle, un guerrier capable de cesser d’être un vulgaire casseur manipulé par un système très habile à fabriquer ses « tumeurs » puis à les réduire ou à les éliminer, fidèle à son obsession phobique du Nègre métastatique.
La métaphore de la métastase est-elle choisie au hasard ? Non. Au sens médical du terme « les cellules tumorales sont d’abord caractérisées par le fait qu’elles ne répondent pas aux règles de l’homéostasie qui équilibrent la prolifération cellulaire dans un tissu normal, alors que normalement les cellules ne se reproduisent que pour remplacer une perte tissulaire ; les cellules tumorales prolifèrent sans frein ; en outre elles ont la capacité de pénétrer dans les tissus voisins et de former des colonies dans les organes distants ».
Les Nègres, c’est bien connu ne sont pas civilisés : ils ne répondent donc pas aux règles d’homéostasie ( valeurs judéo-chrétiennes, mode de vie occidental, préservation de la race blanche, le tissu normal ). Ce sont des sauvageons qui habitent des banlieues que l’on tient à distance par toutes sortes d’anticorps plus ou moins efficaces, et des pays du tiers-monde ou des caraïbes, dont on connaît les incuries, les pandémies et la dépendance à l’assistanat.
S’agissant des colonies dans les organes distants, ne parle t-on pas d’immigration, parfois clandestine ? D’invasion ? De cinquième colonne négriste ou islamiste ? Les cellules tumorales prolifèrent sans frein : ne sait-on pas que la natalité est particulièrement galopante chez les Noirs ? « Pour certains cancers, l’ablation de la tumeur primitive, même très petite, n’empêche pas l’apparition des
métastases ».
Dieudonné est un épiphénomène de la prise de conscience des Noirs, une espèce de tumeur primitive, qui en ce moment fait l’objet d’une attention accrue de la part de la justice et d’autres personnes élues. Son ablation est, semble t-il, fortement souhaitée par des gens qui n’existent que dans notre imagination. Mais cette exérèse n’entraînera aucun répit dans le réveil de notre Peuple, même si certains aiment nous enterrer un peu vite en croyant que tuer nos leaders, ce qu’ils pratiquent depuis les premières résistances aux razzias négrières, amoindrira puis fera disparaître notre Energie Fondamentale… « Toutes les cellules tumorales ne sont pas capables de donner un foyer
métastatique ».
Dois-je vraiment rappeler à notre bon souvenir ceux d’entre nous qui se désolidarisent de notre communauté par leur collaboration particulièrement audible dans les médias ?
« A partir d’une première cellule transformée et du clone de ses descendantes, le phénomène de progression tumorale fait apparaître des cellules-filles ayant des caractères supplémentaires : capacité[page]
de se détacher des autres cellules ( en allant contre l’influence de substances comme les intégrines et les cathérines qui assurent la cohésion des cellules entre elles ) de migrer et de se fixer à distance ». Les Nègres, on le sait, ont proliféré partout comme un mauvais chancre attaquant la substance virginale de la race blanche. Et dans ces migrations à distance, certaines cellules-filles ont acquis des caractères supplémentaires dus à de nouveaux environnements, les amenant parfois à ne plus être en cohésion avec les autres cellules-filles et la cellule première.
Nous avons entre nous des divisions que nos adversaires créent, connaissent, utilisent et que nous pensons être des preuves d’indépendance et de liberté. Mais ces cellules filles détachées peuvent être un jour ou l’autre transformées, réveillées, à l’image de celle qui leur a donné naissance… « Dans certains cancers, ( des ) nombreuses cellules ( qui ) quittent chaque jour la tumeur primitive (…) très peu forment des métastases ».
Chez les Nègres, on sait très bien que certains d’entre nous aiment pénétrer les tissus voisins et les organes anciennement distants pour faire croire qu’ils se sont émancipés de la cellule première, centre névralgique de l’infection abhorrée. Ils se pensent « cellules nouvelles », et non plus « filles », parlent alors de créolité, d’intégration ou d’assimilation, d’universel, de métissage ou d’identité pan-humaine…
Toutes tentatives qui dans l’optique des cancérologues de la suprématie blanche ne change rien, si ce n’est que ces cellules-filles seront plus faciles à circonscrire quand il s’agira de purifier, d’arracher le mal à sa racine, racine qui n’est autre que l’existence même du Peuple Noir. « Une fois implantées, les métastases microscopiques peuvent rester ‘ dormantes ‘ ( quiescentes ou latentes ) avant que les signaux extérieurs viennent stimuler leur prolifération ( facteurs de croissance ou hormones ) ».
Les Nègres, on le sait, ont été physiquement et culturellement détruits, avant même qu’ils ne métastasent. Nous avons donc décidé de résister en nous mettant en sommeil, si longtemps que nous sommes devenus un peu trop quiescents. La prise de conscience, la reconquête de notre histoire et notre réorganisation collective, néanmoins latentes, propagées de la cellule-mère aux cellules-filles…
Il ne restait plus qu’à attendre les stimulii intérieurs : hier, aujourd’hui et demain, tous nos héros et nos héroïnes, nos ancêtres, nos Aînés et Aînées ; vous et moi ; et extérieurs : l’antikémitisme dur ou doux, les injustices de la mémoire, les impérialismes militaires, financiers, culturels, facteurs de croissance de la lutte, les hormones qui favorisent l’expansion de la métastase.
« La fréquence des métastases dans un organe est proportionnelle au drainage sanguin provenant de la tumeur première, et à l’affinité des cellules métastatiques liée à des caractéristiques biologiques particulières ( adéquation entre les besoins métaboliques de la cellule tumorale et l’aide que fournit le tissu d’accueil ) : c’est la théorie de la semence et du sol ; certaines cellules ( la semence ) poussant mieux dans certains organes ( le sol ) que dans d’autres ».[page]
Le drainage sanguin provenant de la tumeur première, signifie que les Noirs se nourrissent ( et doivent se nourrir ) aux humanités égypto-nubiennes, à leurs propres sources culturelles, spirituelles et conceptuelles, ce qui leur est contesté par l’occident.
Les caractéristiques biologiques particulières : les Noirs proviennent d’une même origine. Nos Ancêtres étaient Noirs et se désignaient ainsi. Ils ont transmis cette richesse qui n’est pas seulement physique ou génétique, mais aussi culturelle et spirituelle, une vision du monde, une philosophie de l’action, un modèle.
Les besoins métaboliques de la cellule sont de deux ordres, selon que l’on veut vivre ou selon que l’on veut mourir. Vivre : les cellules prolifèrent, deviennent une force et l’on obtient et l’on pratique une rupture épistémologique ( emploi de ses propres représentations, reconquête de sa mémoire, reconstitution de son être et de son pouvoir, solidarité avec les siens ).
Mourir, avec les apparences de la vie : les cellules filles, quoi que liées à la cellule première, s’en dissocient et l’on obtient, non pas une métastase, au sens positif ou négatif, mais une intégration, une assimilation. L’aide que fournit le tissu d’accueil, bon gré, mal gré, s’entend aussi de deux manières. En situation de vie, c’est-à-dire de rupture, cette « aide » est constituée par l’hypocrisie politique, sociale, médiatique, économique, culturelle, les répressions clandestines ou visibles… et, paradoxalement, par la conquête ou la création d’espaces de liberté ( par la résistance, l’action, la parole, l’engagement ) qui ne nous font pas devenir Noirs, mais qui permettent à ce qui était nié, aboli, oublié, de se reconstituer, de se transmettre, en un mot, de renaître.
En situation de mort, de mimétisme, l’aide est nombreuse : cooptation, discrimination positive, quota, récompenses, contrats d’intégration, associations, institutions… qui favorisent le démembrement et donc, le contrôle de la métastase, prélude à son éradication. Le tissu d’accueil a des faiblesses dont nous profitons, et ces asthénies viennent du fait qu’il ne s’est pas construit et qu’il ne se construit pas sur des idées d’humanité commune mais sur la prégnance des rapports de force, sur la confrontation, par et pour le pouvoir.
La semence est stérile dans un sol qui l’assimile puisqu’elle duplique et répète. Au lieu « d’infecter », c’est elle qui est infestée. La semence est fertile dans un sol nourri de son sang, sang lié aux sangs primordiaux ; sol qu’elle fait sien, non pas comme un lieu d’accueil ou d’exil, mais comme une extension du sol originel, un prolongement de la cellule première, une amplification du véritable sol, l’Afrique.
Pour terminer sur une note joyeuse, proposons une nouvelle définition de la métastase : « manière de signifier l’appartenance réelle, et non plus supposée, du Peuple Noir à l’universalité de la race humaine. Evangile laïc qui, généralement, prolifère par l’assistance et l’aide aux communautés de Nègres incapables et néanmoins amis. Se dit aussi d’un Nègre qui refuse d’être à genoux, et qui en entraîne d’autres. Situation incommode : d’abord, c’est salissant et douloureux ; ensuite, c’est une position inconfortable, surtout si elle doit durer toute la vie et se transmettre de génération en génération ».[page]
De toute façon, depuis la malédiction de Cham jusqu’à aujourd’hui, tout est de la faute de Dieudonné et de notre communauté en général ; nous l’avons donc bien cherché, puisque c’est nous qui avons commencé.
Ainsi que l’on nous le dit depuis quelques semaines : l’ampleur du crime est, certes, sans équivalent, mais les Africains sont victimes et acteurs de la Traite. Et par conséquent, responsables de leurs propres malheurs. Mais pour nous, « l’idée que l’esclave est sa propre victime doit… être comprise dans le sens que l’esclave est la victime de sa propre ignorance »
( Oscar Pfouma, « Le Nègre de Vélasquez », p.64. )