Un an après les évènements qui ont paralysé la Guadeloupe, John-Paul Lepers et son équipe sont partis à la rencontre des Guadeloupéens, encore traumatisés par les 44 jours de grève. Ils constatent une situation encore bloquée, et plus compliquée que prévue.
Si la Guadeloupe est un département depuis 1946, il apparaît que le processus de décolonisation n’est toujours pas fait dans les mentalités et qu’elle est encore considérée comme une colonie par certains touristes.
Au-delà du système économique de « profitation » et du clivage Noirs-Blancs dénoncé par Elie Domota, le leader du L.K.P, les reporters découvrent un malaise général. Noirs,Blancs, métis, chabins et becquets sont héritiers mais aussi victimes du passé et de leurs ancêtres, car le racisme persiste, du nég’noir au Guadeloupéen trop blanc. L’une des premières revendications demeure encore : « Tout homme est homme, nous sommes des hommes ». Faute de débat, les Guadeloupéens ont refoulé la douleur de l’esclavage et l’amnésie semble collective.
En témoignent ces cimetières d’esclaves oubliés de tous, sur les plages fréquentées de touristes ou dans les clubs de vacances. La loi qui oblige à bloquer les travaux en cas de découverte archéologique n’est pas appliquée en Guadeloupe.
Avec des historiens, des scientifiques, des enseignants et des politiques, tous conscients des blocages, John-Paul Lepers cherche à explorer les voies de la résilience, pour que les jeunes puissent enfin
« apprendre à passer de la servitude à la notion de service » tel que le préconise le proviseur du lycée hôtelier du Gosier.
« Tout homme est homme et c’est comme ça que nous avancerons ».
Alors, la Guadeloupe, une colonie dans la tête ?
( envoyé par latelelibre. )