Le 6 mars 2015, les salons Delgrès du ministère des Outre-mer ont accueilli une quinzaine de femmes ultramarines qui ont bien voulu partager et témoigner sur leur parcours personnel. Échanges, témoignages, questions, partages, émotions ont rythmé cette soirée organisée pour célébrer la journée internationale des droits des femmes du 8 mars.
La soirée était animée par Sébastien Folin, journaliste du groupe France Télévisions.[page]
Deux tables rondes :
les femmes cheffes d’entreprise et les femmes face aux défis ont permis d’aborder un grand nombre de sujets liés aux droits des femmes, salaires, organisation du temps, éducation des enfants, relations avec le conjoint, contexte économique, accompagnement social, regard de la société… au travers des parcours singuliers de chacune des invitées. référentiel Bio d’Ecocert ».
Femmes cheffes d’entreprises :
Carla Baltus, première femme chauffeur de poids-lourds, cheffe d’entreprise des Transports ( Mayotte ) société Carla Mayotte Baltus Transport ( C.M.B.T. ). Originaire de Guyane, Carla Baltus rencontre dans l’hexagone son époux, et le suit à Mayotte où après quelques emplois, elle décide de créer sa propre entreprise. Le contexte particulier de Mayotte, lui permet de concrétiser son rêve / créer une entreprise de transport en commun.
Aujourd’hui, elle dispose d’une quarantaine de bus qui sillonnent Mayotte.
» Chacune a sa propre définition du bonheur, de son équilibre « .
( Caral Baltus )
Shirley Billot, présidente de Kadalys ( Martinique ). Après un bac scientifique, Shirley Billot s’est orientée vers des études d’Économie. Rien ne me prédestinait à priori à m’aventurer dans l’univers de la cosmétologie.
Rien, si ce n’est une mère férue de phytothérapie et un goût affirmé pour les sciences et la recherche. Je suis Revenue aux Antilles, après 7 ans de gestion de projet en Europe, elle a travaillé 5 années en Guadeloupe puis en Martinique avant de me lancer son projet de cosmétologie. « Mon objectif a été dès le départ de créer une marque « tropical chic » autour du Bananier qui sublime toutes les beautés, répondant à la réglementation des cosmétiques et au référentiel Bio d’Ecocert ».
Nouriaty Chihabidine, présidente de l’association Entreprendre au féminin, co-gérante de l’école supérieure de commerce et de gestion de Mayotte. Titulaire d’un BTS de comptabilité de gestion et d’un diplôme de fin d’étude de gestion financière, Nouriaty débute sa carrière en qualité de comptable dans une société privée spécialisée dans la confection industrielle.
Elle rejoint Somiva Renault pour occuper les fonctions de chef comptable et chef du personnel avant d’être nommée directrice administrative et financière. En 2007, Nouriaty décide de créer sa propre entreprise et devient gérante associée d’un cabinet d’expertise comptable ( Essoulami et associés ). En 2014, elle fonde et co-gère la première école supérieure de commerce et de gestion de Mayotte. Celle-ci propose aux Mahorais d’obtenir un Brevet de technicien supérieur ( BTS ) en deux ans. Parallèlement, Nouriaty est présidente de l’association « Entreprendre au féminin » association de femmes cheffes d’entreprise, dynamiques, motivées qui veulent faire partager leurs expériences et leur savoir-faire dont l’objectif est de promouvoir l’entrepreneuriat féminin à Mayotte et au sein de l’océan indien.[page]
Yveline Lee, traiteur événementiel. Cheffe d’entreprise, originaire de La Réunion, fut la première femme à diriger une entreprise d’import/export de produits frais. En 2009, elle s’installe à Paris et collabore avec plusieurs grands chefs. Elle choisit le statut d’auto-entrepreneur pour monter sa propre entreprise de cheffe à domicile. Avec l’acquisition d’un espace dans le 11e, elle devient traiteur évènementiel. Lili décroche de nouveaux clients et propose également des ateliers de cuisine. Son objectif : valoriser la cuisine ultramarine et montrer le savoir-faire culinaire des îles en élaborant de nouvelles recettes et mixant des produits.
Aïho Vaite, cheffe d’une ferme perlière et fabricante de bijoux ( Polynésie française ) Son père était perliculteur à Tahaa. Après avoir créé une activité de fitness ( elle était la seule originaire du fenua ), elle reprend la ferme de son père et développe l’activité par la création de bijoux « Love here pearl Farm » qu’elle vend notamment dans les salons ( S.I.A., salon nautique… )
Femmes face aux défis :
Souria Adele, danseuse, comédienne, fondatrice du collectif « Pour Le Créole au Bac dans l’Hexagone » ( Martinique ).
Anna Bella-Failloux, chercheuse à l’institut Pasteur ( Polynésie française )
Muriel Hurtis, championne du monde de relais, médaille d’or 4x400m, actuellement en reconversion en qualité de psychomotricienne ( Guadeloupe ).
Suzy Palatin, ex mannequin, écrivain, créatrice d’une gamme de plats cuisinés ( Guadeloupe ). Après 7 années de mannequinat, Suzy Palatin est devenue auteure d’ouvrages culinaires afin de retrouver les saveurs des plats concoctés par sa mère et sa grand-mère, et en parallèle est traiteur événementiel.
France Zobda, actrice, productrice ( Martinique ). Elle grandit dans la douceur de la Martinique jusqu’à l’âge de 17 ans. Adolescente, elle s’oriente vers la danse classique, le modern jazz. Elle quitte son île pour faire de brillantes études supérieures à Orléans et obtient un doctorat d’anglais et un DUT de gestion et administration des entreprises.
Comptable et chargée de marketing dans une société de production de films. Maîtrisant l’anglais, France Zobda se voit proposer son premier rôle majeur dans un film de John Guillermin, Sheena, reine de la jungle. Elle est révélée au grand public dans les Caprices d’un fleuve de Bernard Giraudeau. France Zobda a joué dans près d’une quarantaine de films. Très attachée aux Antilles et à son identité créole, elle estime que leur diversité mérite d’être davantage mise en valeur tant par leur spécificité que leur universalité. C’est ce manque de représentativité et de visibilité qui lui donne envie de créer la Société Eloa Prod avec Jean-Lou Monthieux en 2005.[page]
Présentation de l’exposition :
Les œuvres de deux femmes peintres ultramarines étaient exposées à l’occasion de la soirée Raphäelle Goineau ( Saint-Pierre-et-Miquelon ). Originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon, réside désormais dans le marais poitevin. Elle expose depuis 1992 en France à Paris, Bordeaux, Toulouse, Saint-Pierre & Miquelon et au Canada à Halifax et Saint John’s. Elle a reçue les premiers Prix de peinture de la ville de Paris et de Bordeaux.
Pascale Taurua ( Nouvelle-Calédonie ). Pascale débute sa carrière de mannequin au Japon. Elle est élue Miss France en 1978. Pascale a commencé à créer dès son plus jeune âge en récupérant toutes les chutes trouvées dans l’atelier de son père, ébéniste à Tahiti, pour en faire ses premières créations. Puis de retour en Nouvelle-Calédonie où elle est née, elle passera le plus clair de son temps auprès de sa grand-mère qui lui fera découvrir les couleurs et ses subtilités grâce à la broderie sur tissus. Diplômée du Conservatoire d’art de Papeete à Tahiti elle exposera pour la première fois en 1996.
Conclusion de Madame George Pau-Langevin…
Mme George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer est intervenue en conclusion, en rappelant les actions engagées par le ministère des outre-mer dans le cadre de l’égalité femmes/hommes, en particulier l’appel à projets lancée en 2014 doté d’1 million d’euros qui a permis de sélectionner 16 actions, soulignant également les progrès accomplis par le S.M.A. afin de faciliter l’insertion d’un plus grand nombre de femmes, la lutte contre les violences faites aux femmes…
Tous les ministères se sont dotés d’une feuille de route pour l’égalité femmes – hommes dans leur champ de compétences. Le suivi de ces feuilles de route a été confié à un réseau de hauts fonctionnaires référents au sein des administrations centrales, dans un dialogue permanent avec le Ministère chargé des droits des femmes.
Pour plus de détails sur la feuille de route ministérielle, lire l’entretien avec Mme Gaëlle Nerbard, haut fonctionnaire à l’égalité femmes/hommes du ministère des Outre-mer.
Et pour terminer en musique et en beauté, Lycinaïs Jean, jeune chanteuse et musicienne talentueuse, découverte sur Internet, a interprété plusieurs chansons dont quelques reprises. Sa voix envoutante a accompagné l’assemblée qui s’est ensuite retrouvée autour d’un cocktail qui a permis de savourer les mets préparés par l’équipe d’ Yveline Lee.[page]
Pour plus de renseignements :
http://www.outre-mer.gouv.fr/?journee-internationale-des-droits-des-femmes-au-mom.html