Dieu créa le Nègre à son image, en Afrique, en prononçant son nom.

I) – Première chose importante…

L’enseignement antique religieux, des nègres de la Vallée du Nil, était beaucoup plus précis et détaillé, beaucoup plus complet que celui qui est exposé dans la Bible ou dans le Coran.
Pour les égyptiens anciens, l’être humain était composé de 9 éléments et l’Homo sapiens sapiens avait été créé en Afrique à l’image de Dieu.

Tant que le Verbe créateur n’avait pas été prononcé, le nom des choses, autrement dit, leurs énergies formatrices, ne pouvait exister.
En nous plaçant au point de vue de l’Égyptien de l’Antiquité, la mort n’était pas la fin, mais le commencement, le point de départ de la vie.
Quant à la vie ( entendons ‘ la vie sur terre ‘ ) elle était, à son tour, la conséquence naturelle de la mort, la manifestation, le résultat visible du mystère qui s’était opéré sous le couvert de la mort.

La femme et l’Homme de Kémèt, après les douleurs et les luttes de l’existence terrestre, trouvent dans la mort la paix et le repos. On comprend la métaphore de l’Enseignement kamit qui appelle la mort : « le retour entre les bras de sa mère… »
Dans la langue hiéroglyphique, les mots : « mère » et « mort » s’écrivaient de façon identique, par les mêmes caractères ‘ MT ‘, ne différant l’un de l’autre que par le signe déterminatif.

La Mère

La Mort[page]

L’Égyptien ancien admettait l’idée de résurrection comme un fait. Toute sa religion était basée sur la croyance en l’éternité de la vie, et en la résurrection suivant immédiatement la mort. Donc, le Kamit ne voyait en la mort qu’une transformation, non une fin. C’est une première chose qu’il faut retenir.

II) – La deuxième chose importante…

C’est que l’enseignement Kamit était beaucoup plus précis et détaillé, beaucoup plus complet que celui qui est exposé dans la Bible ou dans le Coran.

Par exemple, dans l’enseignement de la religion chrétienne et différentes philosophies, l’être humain se compose de trois parties essentielles. Ce sont : L’Esprit ( Sahou ), L’Âme ( Ba ), Le Corps ( Khat ).
Mais cette définition est une simplification schématique de la doctrine vaste et compliquée qui ressort des textes égyptiens.
Pour les Kamits, l’être humain était composé de 9 éléments, ‘ Le Khat ‘, ‘ le Ba ‘, ‘ l’Ib ‘, ‘ le Khaibit ‘, ‘ le Sekhem ‘, ‘ le Ka ‘, ‘ le Rn ‘, ‘ l’Akhou ‘ et ‘ le Sahou ‘.
Nous insisterons sur le  » Rn  » ( Rèn ), c’est à dire sur « Le Nom ».

Rapidement, disons que :

– le Khat est l’enveloppe charnel, putrescible et corruptible de l’être humain. C’est l’homme soumis à ses pulsions matérielles.

– le Ba, c’est l’âme. Il protège les momies et les soustrait à l’inertie.

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– l’Ib, c’est le siège de la pensée et des intentions humaines.

– le Khaibit, c’est l’ombre en tant que force ontologie que l’homme. Cette partie peut être assimilée au corps éthérique, au fantôme, et qui peut, dans certaines circonstances, devenir, ou être rendue visible.

– le Sekhem, c’est la force qui tient ensemble toutes les parties de l’être humain ; force irrésistible et destructrice, l’être humain doit apprendre à la maîtriser.

– le Ka, c’est la puissance magnétique entrant dans la composition de tout être vivant. Il représente ce qu’on appelle « l’aura » de l’homme. C’est la force vitalisante, réceptacle de l’énergie cosmique qui élève l’homme.

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– le Rn, c’est le « Nom » de l’être vivant ou d’un objet. C’est lui qui révèle l’essence cachée de l’homme. Les Kamits donnaient une grande importance au nom donné à un être humain ou à un objet.

– l’Akhou, c’est l’esprit lumineux du défunt qui pénètre dans la demeure de Ra. C’est aussi le principe de la résurrection. C’est le « corps glorieux de résurrection » qu’acquerront tous les bienheureux, éternel et d’un éclat resplendissant.

– le Sahou, c’est la partie la plus spirituelle de l’être humain. Il peut se définir comme étant l’enveloppe de l’esprit, par laquelle la parcelle de la Divine Raison entre en contact avec la partie psychique de l’être humain.

III) – La troisième chose importante à savoir…

c’est que l’enseignement Kamit exprimait l’idée, bien avant la Bible, que l’être humain avait été créé à l’image de Dieu.[page]

En effet, les Textes hiéroglyphiques emploient, pour l’homme universel ( l’Humanité ), la dénomination ‘ Temou ‘.

Temou ( l’Humanité )

Or le Créateur du monde est Tem ( on dit aussi le dieu Atoum ).

Tem ( Dieu Atoum )

Tem mis au pluriel donne Temou. Ce qui montre que l’Humanité représente des parcelles du grand Créateur de l’Univers.

Donc, pour les Égyptiens anciens, Homo sapiens sapiens est créé en Afrique à l’image de Dieu.

III) – Mais venons-nous en au « Nom » de l’être humain, à son importance…

A Kémèt, l’enseignement de la plus ancienne école religieuse, celle d’Héliopolis, nous apprend que :

« Tem était le Créateur, l’Unique, avant qui aucun dieu n’existait ». Il est dit en outre que tous les dieux créés par Tem « sortirent de sa bouche », nommés par son verbe créateur, RÂ ( le Logos ). Le Verbe de Dieu ( Logos ) rompit le silence et donna le départ de la création.[page]

Les Textes disent qu’avant : « Rien n’existait, car on ne savait pas encore le nom des choses. » Ici, nous voyons l’importance que la doctrine antique nègre attribuait au « Nom », qui représentait pour elle la formule de la formation d’un être.

Aussi, tant que le Verbe créateur n’avait pas été prononcé, le nom des choses, autrement dit, leurs énergies formatrices, ne pouvait exister.

Donc, le monde commença lorsque le Verbe créateur de Dieu fut prononcé. Mais ce fut aussi le moment, pour les Kamits, où le soleil s’éleva pour la première fois au-dessus de la surface des eaux, marquant le début du temps, lequel se mesure à son cycle perpétuel.

Ainsi donc, la vie de l’être humain était considérée comme étant l’image exacte du cycle quotidien du soleil. A ce stade, l’être humain affirme l’éternité de sa vie, et, également, son passage périodique d’un état à l’autre, à l’image du cycle quotidien du soleil.

L’évolution spirituelle du Kamit s’effectuait de deux manières, sous le signe de la magie d’une part, sous le signe de la morale, d’autre part, les deux ensemble constituant le domaine de la religion.

Depuis les plus anciens textes sacrés de l’Humanité, les Textes des Pyramides, la magie constituait la plus grande partie de la religion.

La magie représentait le sommet des connaissances humaines.

Le point de vue de la magie était que la représentation d’un objet ou d’un être pouvait aisément être appelée à la vie en usant correctement du « nom » de cet objet ou de cet être. Cela s’appelait
« Per-Khérou » ( la réalisation de la parole ).

La base de la magie était l’art d’utiliser les forces créatrices de l’univers et, pour cela, de composer un Nom qui représente la formule de construction de la chose ou de l’être envisagé. En même temps, cette science enseignait à analyser le Nom, autrement dit, à en comprendre la composition.

Le Nom, écrit au moyen de certains signes, pouvait se prononcer conformément à la valeur grammaticale et phonétique de ceux-ci, mais là n’était pas l’essence de sa composition.
Dans la langue hiéroglyphique tous les Noms et tous les mots étaient formés de manière à représenter graphiquement l’essence de l’objet ; la lecture phonétique du mot donnait les sons par lesquels l’objet était appelé, et son interprétation symbolique indiquait son mode de construction.[page]

C’est en raison de cette particularité de l’écriture hiéroglyphique que les anciens sages pouvaient appeler cette écriture les « paroles de Dieu ».

Celui qui comprenait l’harmonie des lois naturelles était appelé, Ma-Khérou, ce qui signifie ‘ celui dont la voix est « juste » ‘ ( ‘ Juste de voix ‘ ), c’est-à-dire en harmonie avec les forces constructives de la nature. Il pouvait donc, en se servant de la « voix juste », créer, ou, comme disaient les Kamits de l’Antiquité, « appeler à la vie » ( per-khérou ) des objets inanimés, ou même la simple représentation de ces objets, peinture ou bas-reliefs.

Grand Nom – Le Nom qui fait être « Haut », « grand » dans la vie

Un Nom était donné à l’enfant à sa naissance, Nom qui n’était pas une appellation quelconque, mais constituait la formule de son être particulier.

Ce Nom était composé avec soin par les prêtres et avait toujours une signification bien distincte en même temps que mystérieuse.

Le prototype de tous les Noms était celui du dieu qui était le Verbe créateur ou Démiurge, le « Logos », appelé par les Kamits, Râ, Nom qui signifie littéralement « la bouche en action ».

Personne ne pouvait donner ce nom à un enfant, puisqu’il ne pouvait y avoir qu’un seul Logos, un seul Verbe. Le mot « Nom » s’écrivait, dans la langage hiéroglyphique ‘ RN ‘, c’est-à-dire ‘ le signe de la bouche ‘, ‘ R ‘, et celui de la surface du plan ‘ N ‘.

La signification de ce mot était donc : « la bouche établie dans un état défini ». Cela veut dire que le Nom était établi une fois pour toutes, comme la bouche que l’on dispose d’une certaine façon pour proférer un son particulier.[page]

Chaque Nom avait donc, comme nous venons de le dire, un sens défini.

Par exemple, ‘ Tout-Ankh-Amon ‘ signifiait « l’image vivante d’Amon », ‘ Nefer-Ka-Râ ‘ « le beau double de Râ », ‘ Ptah-Mos ‘ « le fils de Ptah », et ainsi de suite.

Dans la composition de chacun de ces Noms entrait, comme on le voit, le Nom de divinité à laquelle l’enfant était consacré ( tout comme, dans la religion chrétienne, on donne généralement à l’enfant le Nom d’un saint qui devient son patron ).

Beau Nom – Le Nom qui rend « parfait », « beau », « bien »

« Éduquer un enfant » s’écrivait ‘ RNN ‘. On ajoutait là un second N au mot signifiant « nom », ce qui voulait dire symboliquement, que le Nom est, par l’éducation, solidement établi sur un plan formant sa base. L’enfant avait à être élevé de telle manière que son propre Nom « ne soit pas renversé », qu’il soit solidement et honorablement assis à travers la vie entière de l’homme, et se maintienne éternellement dans la mémoire des êtres humains après sa mort.

La destruction du Nom d’un être humain était considérée comme le plus grand châtiment qui puisse être infligé à celui-ci, étant donné que cela avait pour effet de lui faire perdre son individualité.

Aussi l’éducation avait-elle pour but de stabiliser, d’établir fermement le Nom de l’intéressé sur la base de principes de morale et sur les traditions particulières à sa famille. Il pourrait ainsi se maintenir, sa vie durant, contre tous les assauts et perdurer après sa mort comme le souvenir d’un être humain droit respectable.[page]

D’après un autre registre de l’enseignement égyptien, nous savons qu’Apopis ( Apep ) était le serpent mauvais que l’homme devait combattre et vaincre pour accomplir son évolution. Il existait un livre intitulé « Le Moyen de Dominer Apopis », qui consistait en conjurations et incantations magiques. L’une d’elles, par exemple, commence par ces mots : « Que ton Nom n’existe pas… » Cela veut dire qu’il est détruit dans son essence par le magicien, étant donné que le Nom d’un être représentait la formule même de sa formation.

Le Grand Nom et le Beau Nom de Smenkhu-Ptah – Ve dynastie ( vers 2498 – 2345 av. notre ère )

Enfin, de nombreux chapitres du Livre des Morts transcrivent les formules de conjuration destinées aux entités ou aux dieux que le décédé était supposé rencontrer après la mort. Nous avons mentionné l’importance attribuée à la magie, particulièrement dans les époques les plus anciennes, et notamment en ce qui concerne la connaissance des Noms des dieux, des êtres et des choses.

C’est ainsi que nous trouvons des chapitres entiers donnant le nom des différentes parties de la Barque dans laquelle le défunt devait naviguer pour rejoindre la procession du soleil et échapper aux embûches des mondes infernaux. Cette barque se mouvait par magie, aussi le défunt devait-il connaître le Nom de toutes ses parties pour avoir la maîtrise de ses mouvements. Au cours de son voyage, il avait à passer les portes séparant les diverses sections des Enfers.

Pour être admis à les franchir, il devait réciter les Noms de tous leurs gardiens, aussi bien que ceux désignant la porte, le linteau, le seuil, etc… Ce n’était qu’à cette condition que la porte s’ouvrait devant lui.[page]

S’il ne pouvait satisfaire à cette exigence, il était arrêté dans sa procession et devait demeurer dans la section des Enfers où il se trouvait, subissant toutes les tortures propres à cet endroit.

Ankh, Oudja, sénèb !

René-Louis Parfait Etilé