Découverte en Afrique, de la plus ancienne forme d’alphabet connu.

Des égyptologues viennent de découvrir des inscriptions gravées sur du calcaire qu’ils pensent être la plus ancienne forme d’alphabet connu. Elle pourrait être un lien entre les hiéroglyphes des anciens Égyptiens et les alphabets utilisés beaucoup plus tard, notamment en hébreu et en arabe.

John Coleman Darnell, un égyptologue de la célèbre université américaine de Yale, et sa femme Deborah ont mis au jour des inscriptions sur des falaises de calcaire, à l’ouest de Louxor, alors qu’ils recherchaient des anciennes pistes caravanières.

Les inscriptions, a indiqué Deborah Darnell à l’AFP, rappellent celles de l’écriture alphabétique présente dans la péninsule du Sinaï deux ou trois siècles plus tard. « On peut dire que ces inscriptions remontent au début du Moyen Empire ( environ 1900 à 1800 avant Jésus Christ ) en raison de leur forme et des informations dont nous disposons sur les types de peuples qui étaient présents dans cette région à cette époque et sur leur nom », a-t-elle précisé. Étudiante en égyptologie, elle prépare un doctorat à l’université de Chicago.

Un individu a pu être ainsi identifiée comme étant un chef militaire égyptien qui était accompagné de mercenaires, de marchands et de dignitaires, originaires de la région syro-palestinienne, qui empruntaient eux-mêmes une forme cursive d’écriture dérivée de l’écriture hiéroglyphique pour les transcrire en sons dans leur propre langue sémitique.

« Jusqu’à présent, a ajouté Deborah Darnell, tout le monde pensait que les contacts entre les peuples qui avaient permis de parvenir à la naissance de l’alphabet n’avaient pu avoir lieu avant le début du Nouvel Empire ».

Les inscriptions « ressemblent plus à de l’ancien égyptien ». À la lecture, selon elle, cela ne ressemble pas à une langue sémitique, mais la valeur des sons, celle des lettres et les groupes de mots que l’on peut déchiffrer sont très proche de l’Akkadien ( la plus ancienne langue sémitique ) et de l’hébreu.

« Un des mots que l’on peut lire est roub, signifiant Seigneur ou maître. En arabe roub veut dire maître. Et Rabbi en hébreu vient également de cette racine » a précisé Deborah Darnell, ajoutant toutefois que très peu d’éléments ont pu être décodés jusqu’à présent.
Le couple d’égyptologues avaient découvert ces inscriptions lors d’une équipée en 1993-1994 à Ouadi al-Hol, au-delà de la Vallée des Rois, un site majeur de l’art pharaonique sur la rive gauche du Nil, près de l’ancienne capitale de la Haute Égypte, Thèbes. Le New York Times, a précisé que Mme et Mr Darnell donneront une conférence sur leurs recherches le 22 novembre à Boston, à la Society of Biblical Literature.

Cette découverte, permet de dresser l’autopsie de la thèse de l’invention de l’alphabet par les Phéniciens.

Outre la tentative hasardeuse de rapprocher l’Egyptien ancien de l’Akkadien ( en égyptien seigneur ou maitre se dit  » Neb  » ), ce texte est relative intéressant pour retracer le parcours de la diffusion de l’écriture dans le monde. Sur ce sujet, il existe d’autres données que nous aurons l’occasion d’étudier dans un autre article. Dors et déjà, il faut savoir que les historiens anciens ont toujours affirmé que l’alphabet avait été transmis aux Phéniciens par les Egyptiens. Là-dessus, de nombreux documents phéniciens et égyptiens, confirment cette thèse.
( Cf. ‘ Les racines africaines de la civilisation européenne ‘, Jean Philippe Omotunde. )

( Source de l’article : ‘ Le Caire ‘ ; 16 novembre 1999 ; AFP )