Déboires d’un tirailleur sénégalais : Du bras d’honneur de la France à la reconnaissance tardive du Sénégal.

Idy Dagny ( 70 ans ), Montignien depuis 1997, est rentré mardi soir ( en août 2004 ) de Dakar où il avait été invité par le président de la République sénégalaise, Abdoulaye Wade. « Le Sénégal a célébré, pour la première fois, la journée du tirailleur pour rendre hommage aux combattants Africains ayant participé aux guerres aux côté de l’armée française » indique l’ancien combattant.

Idy Dagny est née en 1933 a M’Boumba, village de près de 4000 habitants aujourd’hui, situé au Nord du Sénégal près du fleuve du même nom. « En 1956, à 23 ans, j’ai décidé de m’engager dans l’armée française. Je voulais faire carrière » assure l’ancien combattant.

 » Passant, ils sont tombés fraternellement unis pour que tu restes français  » ( L. S. Senghor…. )

Et tu oublies déjà ! Après un an de service au Sénégal, il est désigné pour faire du renfort en Algérie. Il embarque à Dakar le 30 avril 1957. « J’étais alors considéré comme un soldat français » précise-t-il. Pendant dix-huit mois, il effectue des missions « très difficiles » en première ligne dans des zones sahariennes « très dangereuses » où il contracte la tuberculose. Il sera finalement reformé pour
« infirmités graves et incurables » et bénéficiera d’une pension d’invalidité de 100 %. « Ce taux a été maintenu pendant 6 ans mais en 1965, sans préavis, une missive m’informe qu’il passe à 35 %. En 1994, j’apprends par des camarades anciens combattants que j’ai droit à des cures en France.[page]

A l’issue de la troisième en 1997, je décide de rester pour défendre mes droits. On me refuse toujours la retraite des anciens combattants alors que la carte du combattant m’a été attribuée en 1976 » se fâche l’ancien tirailleur. Aujourd’hui, il touche une pension militaire et une autre d’invalidité. Cet argent est envoyé au pays où vit toute sa nombreuse famille. Il a encore 7 enfants mineurs ! On comprend mieux la fierté de cet homme quand il a été contacté par le consulat du Sénégal lui annonçant qu’il était invité à la journée du tirailleur. Elle correspond, selon le gouvernement sénégalais, « à un devoir de mémoire et à la réparation d’injustice ».

Le président sénégalais avait affrété un avion ministérielle pour l’occasion. Lors de cette cérémonie célébrée avec faste, le président Wade a plaidé pour la mise en place d’une commission de concertation entre la France et l’Afrique « pour effacer le sentiment d’injustice créé par l’inégalité entre les tirailleurs sénégalais et les anciens combattant Français ».


Nous saluons fraternellement notre frère, Idy Dagny.