L’historiographie des razzias négrières et de l’esclavage des Noirs dans les colonies européennes d’Amériques, des Antilles et du Pacifique est le théâtre d’une déformation des faits sans précédent.
Je vous le donne dans le mille. Vous prenez n’importe quel document ( article de presse, ouvrage historique, documentaire Tv, etc… ) traitant du commerce négrier et vous obtenez en subtance ceci :
» Le Commerce triangulaire était une forme de traite, liée à l’exploitation du sol américain par les pays européens. Des navires partaient d’Europe avec divers articles de pacotille destinés au troc. Ils se rendaient dans les comptoirs côtiers d’Afrique où ils échangeaient leur marchandise contre des captifs. Les négriers transportaient ceux-ci dans les colonies d’Amérique pour qu’ils travaillent comme esclaves à l’exploitation des ressources du continent. Les négriers retournaient ensuite en Europe avec à bord les produits de cette exploitation « .
Pour apprécier l’énormité de l’inexactitude de ce passage, dont la vocation est de nous mener en bateau ( c’est bien le cas de le dire ), je vous demande en guise d’exemple, d’examiner avec attention le détail d’un compte financier d’un négrier français, afin de constater si ce qu’il a écrit en son temps, est conforme à ce que les historiens vous disent aujourd’hui.
S’il s’avère que les données historiques divergent catégoriquement de ce qui est écrit, je vous propose de jouer au jeu » Question pour un kamit « , en fin d’article.
1) Examen du compte financier établit pour un voyage par un négrier :
Théodore Canot ( 1806-1860 ), navigateur et négrier français, nous dévoile dans ses mémoires, le détail réel des » marchandises » embarquées dans son navire au départ de l’Afrique pour l’une de ses traversées de l’Atlantique ( Cf. Confessions d’un négrier, de Théodore Canot, Petite Bibliothèque Payot Voyageurs, 1993 ) :
– 3 500 peaux ( d’animaux ) : £ 1 750
– 19 grandes dents d’ivoire de première qualité : £ 1 560 – Or : £ 2 500
– 600 livres de petit ivoire : £ 320
– 15 tonnes de riz : £ 600
– 40 esclaves : £ 1 600
– 36 jeunes bœufs : £ 360
– Moutons, chèvres, beurre, légumes : £ 100
– 900 livres de cire d’abeilles : £ 95 Valeur totale des marchandises : £ 8 885[page]
2) Point de vue sur le compte résultat du voyage :
Dans les documentaires TV relatif aux problèmes climatiques de la planète, les réalisateurs occidentaux ont l’habitude de nous dire que » l’homme » a dévasté la faune et la flore africaine, à tel point qu’il reste aujourd’hui, 2 éléphants qui se battent en duel, 3 girafes coincées dans une réserve et 2,5 gazelles ( une étant au stade d’embryon dans le ventre de sa mère ).
Un peu plus et on croirait que c’est la faute aux Africains. Mais, si on regarde de près les comptes de ce négrier français pour un seul bateau et un seul voyage, au-delà du faible nombre de captifs pour cette fois, nous sommes néanmoins en mesure de dire, sans aucune marge d’erreur, quel est exactement l’homme qui a dévasté la faune et la flore africaine pendant des siècles, sans oublier sa population, et qui ne sait comment aujourd’hui masquer son œuvre de destruction : C’est l’Européen !
3) Bilan des » courses » pour un seul voyage :
– 3 500 animaux tués pour récupérer leur peaux ( lionnes, tigres, etc… )
– De l’ivoire en pagaille provenant d’éléphants tués
– 15 tonnes de riz ( et oui 15 tonnes de riz et c’est la famine aujourd’hui )
– Des bovins et des caprins à la pelle, eux aussi déportés
– 900 livres de cire d’abeilles ( c’est colossal )
– Sans oublier l’or ( et les pierres précieuses ).
4) Autre donnée passée sous silence :
Dans la rubrique » articles de troc « , nous trouvons à bord des bateaux au départ des ports français ( il convient aussi de le mentionner ) :
– Canons
– Poudre à canon
– Fusils
– Barres de fer
– Pierres à feu
– Tenues de soldats
– Jambettes…[page]
Ce petit matériel très utile pour faire du » commerce « , vous en conviendrez, était destiné aux multiples châteaux forts européens, implantés sur le littoral africain. Ceux-ci étaient les garants du rapport de force de l’Europe sur l’Afrique.
Conclusion :
Revenons-en à notre jeu » Question pour un kamit « .
A la question, les historiens occidentaux nous prennent-ils pour des imbéciles, vous répondez ?
– Petit a : C’est vrai et je suis tombé dans le panneau…
– Petit b : Non, c’est faux, ils disent parfois la vérité…
– Petit c : Il est grand temps que je me documente sérieusement sur mon histoire…