Un texte sacré de Kemet nous révèle les choses grandioses accomplies par Amon-Râ lors de la création de l’Univers.
Comment Dieu a-t-il créé l’humanité, selon la vision spirituelle kamite ?
Les textes sacrés rédigés par les prophètes Kamits de l’Afrique pharaonique ont été par le passé, la source d’inspiration de nombreuses philosophies spirituelles actuelles.
Ces textes qui restent les premiers textes religieux de l’histoire de l’humanité nous permettent aujourd’hui humblement, de célébrer la vision spirituelle de nos ancêtres [1].
Celui que je vous invite à découvrir aujourd’hui est tiré des « Textes » dits « des Sarcophages » ( ‘ Coffin Texts ‘ ), textes qui découlent eux-mêmes des « Textes » dits « des Pyramides ».
Ces « Textes » dits « des Sarcophages » remontent historiquement au Moyen Empire, soit vers 2100 avant notre ère ( XI et XIIème dynasties ).[page]
Ce texte relate les actes majeurs accomplis par Dieu lors de la création de l’univers. Ils se présentent ainsi :
A – Création des conditions naturelles nécessaires à l’existence des formes de vie, à savoir, la création de l’air respirable ( notion du vent, oxygène ) et de l’eau sous diverses formes ( eau du fleuve, sueur, salive, larmes… ).
B – Enoncé des qualités morales ( commandements ) assignées par Dieu à ses créations ( sens de l’équité, de la justice, de la morale, du respect de son prochain, du bien ).
Voici Le texte lui-même :
« Paroles dites par Celui dont les noms demeurent cachés, le Maître de l’Univers (…) Soyez en paix !
Je vais vous conter les nobles choses que mon cœur à fait pour moi (…) pour mettre un terme au désordre.
J’ai accompli 4 faits excellents depuis les portes de l’horizon.
J’ai crée les 4 vents pour que chaque homme puisse respirer en son temps. C’est l’une des choses que j’ai accomplies.
J’ai crée la grande inondation pour que l’humble puisse en bénéficier comme le noble. C’est l’une des choses que j’ai accomplies.
J’ai crée chaque homme semblable à son prochain et je n’ai pas ordonné qu’il fasse le mal. Ce sont leurs cœurs qui m’ont désobéi. J’ai fait en sorte que leurs cœurs n’oublient pas l’au-delà afin que les offrandes sacrées soient faites aux divinités protectrices des communautés urbaines. C’est l’une des choses que j’ai accomplies.
J’ai crée les divinités à partir de ma sueur et l’humanité à partir des larmes de mon œil ».[page]
[2]
L’Afrique noire a on le voit, affirmé la première l’idée de l’unicité de Dieu et de l’égalité et la fraternité entre les hommes.
Le mal vient de l’homme lui-même et non de Dieu qui n’a point ordonné à l’homme d’agir en mal. Cela sous-tend qu’une certaine liberté d’action est accordée à l’homme mais que ce dernier ne doit pas pour autant oublier le vrai sens de la vie, accomplir Maât dans toutes ses actions et pensées.
Le siège de la conscience est le cœur « ib » qui enregistre toutes les actions accomplies par l’homme
( bonnes et mauvaises ) de son vivant et qui dresse son rapport le jour du jugement dans la Place de la Vérité, afin que le défunt soit reconnu ou non comme un « Juste de voix et de coeur » ( Maâkherou ).
Enfin, ce texte nous révèle la vision de la création de l’humanité qu’avaient nos ancêtres. « Remyt » signifie « les larmes » en égyptien et « Remet » signifie » l’humanité « . Loin de saisir cette ressemblance comme un simple jeu de mots, ( point de vue de nombreux égyptologues occidentaux ), il faut y voir la volonté de nos ancêtres d’affirmer que l’homme et la femme n’ont point été crées simplement à l’image de Dieu mais qu’ils ont une parenté charnelle avec Dieu dans le sens qu’ils possèdent en eux l’essence ontologie d’Amon-Râ, essence qui se révèle lorsqu’ils accomplissent sa volonté.[page]
Amon-Râ ( Dieu ) n’a donc point crée l’homme et la femme à son image ( chrétienté ) mais identique à lui ( Kemet ) en ce sens qu’ils ont la faculté d’accomplir son œuvre sur terre, d’agir comme lui, d’agir pour lui, d’agir en digne créateurs divins issus du créateur suprême, Amon-Râ [3].
Personnellement, j’y vois aussi la possibilité d’affirmer que l’homme jouit de la faculté de faire pleurer son créateur de joie, comme de tristesse.
Hotep à tous ( Paix ) !
Références et bibliographie :
[1] Les plus anciens écrits religieux de l’Histoire de l’Humanité, sont les Textes des Pyramides qui remonte à 3000 ans avant notre ère ( environ 2500 ans avant la Thora ).
[2] Commentaire de l’image : Le défunt se présente comme souvent avec son épouse devant l’envoyé de Dieu, Osiris ( Kem Wour, le Grand Noir ), celui qui a été chargé par Dieu lui-même de juger les vivants et les morts dans la Douat ( idée reprise texto dans la chrétienté ).
[3] En égyptien ancien, Trm ( traduit par Atoum ) signifie Dieu dans le sens du » Créateur « . Mais ce même mot mis au pluriel donne » Temou « , soit » l’Humanité « .
Ce qui montre bien que les hommes représentent pour les Kamits des parcelles du grand Créateur de l’Univers.
