Atonisme ou Amonisme ?

La jeunesse de la communauté noire de France s’interroge !

Elle semble déchirée face à un choix d’autant plus difficile que le contenu des deux orientations religieuses que sont l’Atonisme et l’Amonisme lui échappe.

Elle sait seulement que le Pharaon Akhnaton de la 18ème dynastie est le créateur de l’Atonisme qui se voudrait le premier monothéisme de l’histoire de l’humanité, porté par le Dieu Aton.

Quant à l’Amonisme, qui lui est antérieur de près de deux millénaires, elle croit savoir, à la lumière des bribes d’informations qu’elle a obtenues, ici et là, qu’il serait un polythéisme ancestral où domine un Dieu du nom d’Amon.

Notre démarche, dans les pages qui suivent, est de tenter de répondre, aussi clairement que possible, à ses questionnements afin de lui permettre d’éclairer les zones d’ombre et de saisir le sens des non-dits.

Pour ce faire, la découverte s’impose, notamment, d’Akhnaton, de la formation spirituelle qu’il a reçue, des influences qu’il a subies, de son cheminement intellectuel, de la rupture qu’il a opérée avec l’ordre religieux officiel, des manifestations de son nouveau dieu Aton, du culte de ce dernier, etc…[page]

I) – Qui est Amenhotep ( Amenophis ), 4ème du nom, futur Akhnaton… ?

Si on remonte à sept générations de la 18ème dysnastie du nouvel empire [1] , l’arbre généalogique d’Akhnaton, est celui-ci :

Akhnaton est le fils de la reine Tiyi et d’Amenhotep ( Amenhophis ) III, qui est le fils de Thoutmosis IV, lui-même fils d’Amenhotep ( Amenhophis ) II, qui est le fils de Thoutmosis III, lui-même fils de Thoutmosis II, qui est le fils de Thoutmosis I, lui-même fils d’Amenhotep I.

La mort prématurée de son frère aîné, Thoutmosis, laisse à Akhnaton la porte ouverte à l’accession au trône de Kamita, car la plus âgée de la fratrie, Satamon, était une femme.

II) – La formation spirituelle d’Amenhotep ( Amenophis ) IV…

Les sept générations d’Ancêtres d’Amenhotep ci-dessus citées ont adoré Amon, également connu sous le nom de Râ.

Parce que, d’une part, les enfants sont toujours formés dans la religion de leurs pères, par ces derniers, et parce que, d’autre part, cela est particulièrement vrai chez le Peuple noir, il est certain qu’Amenhotep IV n’a pas pu déroger à cette règle.

D’autant plus qu’à cette époque où les Kamite sont maîtres de leur destinée, les rois, les princes et les chefs de guerre sont aussi préparés à la maîtrise des sciences occultes.

Amenhotep IV devait donc forcément bien connaître Amon dont le nom signifie « Le Caché ».

III) – Les influences qu’il a subies…

Les influences subies par Akhnaton semblent être de deux ordres.

D’abord la solarisation du temple de Karnak, dans la ville de thèbes.

Symboles de la divinité solaire qu’est Râ ou Amon-Râ lorsque Râ est associé à Amon, plusieurs obélisques ont été construits par les Thoutmosis de I à IV à Karnak ; à ce point que la ville de Thèbes dont il dépend a parfois été qualifiée d’Héliopolis du Sud en référence au temple de Râ dans cette région où le Dieu est originaire.[page]

Amenhotep III, lui-même, a contribué au développement du culte solaire, notamment en faisant construire à Karnak un scarabée géant, symbole de Râ, quand, le matin de bonne heure, encore enfant, il commence à insuffler la vie la création.

Les obélisques et le scarabée, notamment, n’ont pas été les seuls symboles du Soleil Râ dispensateur de vie.

Il y a également eu Aton ; car Aton, Principe visible de Dieu, est connu à Kamita bien avant le futur Akhnaton et il a été une autre représentation de Râ sous la forme du disque solaire.

Le second type d’influences subies par Amenhotep vient de la place importante tenue par le clergé d’Amon, aussi bien dans le paysage spirituel que dans le paysage politique.

Tous les pharaons de Kamita ont toujours été habités par le souci de rendre hommage au Dieu révélé par leurs Ancêtres, comme l’ont fait ces derniers.

S’ils continuent d’être des acteurs actifs et incontournables du culte, justement parce qu’ils sont les maîtres du rituel, Prêtres Suprêmes et Véritables, ils n’en délèguent pas moins une part significative de leur pouvoir religieux aux Prêtres.

Puisque les Prêtres ont en charge l’entretien des temples, lieu de contact privilégié avec Dieu, les pharaons leur ont accordé plusieurs avantages afin de leur assurer la sécurité matérielle et financière qui leur permet de s’acquitter honorablement de leur tâche.

Ils peuvent donc posséder, au nom de leurs temples, des domaines ainsi que des têtes de bétail de toutes sortes.

Surtout que, par ailleurs, les temples abritent les « Maisons de Vie » qui dispensent un enseignement de qualité dans les domaines des mathématiques, de la médecine, de l’architecture, de la prêtrise, etc…

De tous ses noms multiples, tels Amon, Râ, Amon-Râ, Atum, Ptah, etc. le premier étant devenu prépondérant, l’importance de son clergé est incontestable.

Cela est insupportable à Amenhotep, 4ème du nom.

D’autant plus que, le temporel et le spirituel étant inséparables dans Kamita de cette époque, les[page]

pharaons ne peuvent se passer de l’avis des Prêtres lorsque les événements politiques ou d’autres faits majeurs l’exigent.

Patriotes parmi les plus patriotes, conseillers avisés, les Prêtres sont aussi les Grands maîtres des oracles.

IV) – Le cheminement intellectuel d’Amenhotep IV…

Il est difficile de décrire avec précision, la démarche intellectuelle qui a conduit Amenhotep à rompre avec le culte d’Amon.

Mais on peut dire que l’intérêt évident affiché par son père et de nombreux Ancêtres de ces derniers a fini par éveiller et attiser sa curiosité pour le culte solaire.

Profitant de la parfaite connaissance de l’histoire de Kamita par la famille royale et par ses précepteurs, il a dû apprendre que :

« …, les Pyramides, tombeaux de roi de la IIIème dynastie à la XVIIème étaient essentiellement des monuments solaires. Par divers modes d’ascension, escaliers, rayons du Soleil, ils permettaient aux pharaons de vivre, dans l’Au-delà, soit en compagnie du dieu-soleil, soit d’être confondus avec le dieu-soleil lui-même. Les obélisques doivent également leur existence au culte solaire… à partir du roi de la IVème dynastie, Khâefrê  » Chephren « , qui fit sculpter le Grand Sphynx de Giezh, roi ou dieu solaire par sa face barbue, les rois eux-mêmes étaient formellement « fils de Râ »… D’autre part, on le sait également, tous les dieux qui aspiraient à l’universalité dans l’Egypte ancienne devaient présenter obligatoirement un aspect solaire, Amon/amon-Râ, Khnoum/Khnoum-Râ, Montou/Montou-Râ, etc… [2]. »

Savoir que plusieurs de ses Aïeux ont pratiqué aussi ouvertement le culte solaire, doit avoir été un grand réconfort pour Amenhotep dans sa quête de renouveau spirituel.

Son irrésistible attirance pour le Soleil a peut-être quelque chose d’atavique !

Désormais, il est prêt, non seulement, à imiter ses proches Ancêtres mais, aussi, à aller plus loin, par le refus de toute concession au clergé d’Amon.

Il sait que l’influence du clergé d’Amon, si elle n’est pas neutralisée, est susceptible de gêner, considérablement, la réforme religieuse qu’il compte mettre en place.[page]

V) – La préparation du terrain…

Un grand personnage peut difficilement poser des actes majeurs sans la complicité active ou silencieuse de son entourage intime.

Amenhotep a la chance de pouvoir compter sur son épouse préférée, Nefertiti, de même que sur la co-épouse de celle-ci, Kiya.

Même son auguste mère, la reine Tiyi, semble proche de lui ; plus que jamais.

Entouré de leur confiance et de leur affection, il va commencer sa réforme religieuse, dès le début de son règne, en 1353 avant l’ère chrétienne ; mais avec une certaine prudence, cependant.

Il ne peut rompre brutalement avec l’ordre religieux officiel.

Aussi, pour son couronnement, prend-il le nom Neferkheperourâ ; c’est-à-dire « Parfaites sont les Manifestations de Râ » ; il reste donc fidèle aussi bien à Amon qu’à Râ.

En effet, Amon est contenu dans son nom de naissance Amenhotep et Râ dans son nom de couronnement.

Mais, tout en laissant le culte d’Amon intact, il fait construire, à Karnak quelques temples en hommage au disque solaire, au milieu des lieux d’adoration d’Amon.

Il met, ainsi, quatre à cinq années à préparer l’installation définitive et la propagation de sa doctrine.

VI) – La rupture…

A partir de l’an V de son règne, Amenhotep prend un certain nombre de mesures radicales.

Première mesure, il renie ouvertement Amon en changeant de nom et devient Akhnaton ; c’est-à-dire
« Splendeur d’Aton. »

Deuxième mesure, il quitte Karnak et Thèbes, la ville d’Amon, pour s’installer presque à mi-distance entre la Haute et la Basse Kamita.
Avec lui, déménage toute sa famille ainsi que la cour royale.[page]

Il nomme cette nouvelle capitale Akhetaton qui signifie l’horizon d’Aton.

Troisième mesure, il fait construire des temples à ciel ouvert afin de les animer des vibrations des rayons du soleil qui peuvent y pénétrer directement.

Quatrième mesure, il ordonne que soient martelés, partout où ils existent, tous les autres noms qui désignent Dieu, et particulièrement son nom Amon.

VII) – L’Atonisme…

Aton est le nom choisi par Akhnaton pour désigner son Dieu, c’est-à-dire le Soleil, aux lieu et place de :

– Khepri, lorsque le Soleil, naissant, se lève,
– Râ, lorsque le Soleil, dans sa maturité, culmine dans le ciel,
– Atum, lorsque le Soleil, vieillissant, se couche.

La profession de foi d’Akhnaton se trouve dans le Grand Hymne qu’il a dédié à Aton.

Cette profession de foi s’inscrit dans trois axes.

A – L’affirmation de l’unicité de Dieu.

Akhnaton affirme l’unicité de Dieu, et, précisément, l’unicité de son Dieu, Aton, dans les phrases suivantes :

« Ô Dieu unique qui n’a point un autre au-dessus de lui, Tu as créé l’univers selon ton cœur, Etant seul, … Tu es unique, … Tu créés des millions de formes de toi-même, … L’univers est venu à l’existence sur ta main, comme tu l’as créé, … [3] ».

C’est pour être sûr que Kamita, dans son entier, comprenne son message, dont il est certain qu’il est tout à fait nouveau à l’horizon religieux et spirituel du pays, qu’il ordonne que soient détruits en tout lieu et en tout temps, tous les autres noms qui désignent Dieu.

Il sait que la destruction d’un nom, correspond à la disparition de la vie qu’il confère.

Seul le nom du Dieu qu’il a adopté, Aton, doit donc resté porté par une image ; celle que lui-même[page]

Akhnaton a conçue et qui représente le disque solaire aux millions de rayons distribuant la vie à toute la création grâce au signe Ankh tenu par des mains à leurs extrémités.

B – L’affirmation de la proximité de Dieu.

Akhnaton prend le contre-pied de tous les prêtres de Kamita.

Il ambitionne de sortir du Mystère et de révéler au commun des mortels la nature véritable de Dieu, exprimée éloquemment à travers son nom Amon « Le Caché » .

Il veut convaincre que cette nature cachée et véridique de la Divinité Suprême se résume, pour l’essentiel, au disque solaire qui le symbolise.

Il suffit donc aux croyants de s’adresser directement à Aton, préférablement au lever du jour.

« Et leurs bras sont en adoration à ton lever… », dit-il.

Car, dit-il, encore :

« Tu apparais, beau, dans l’horizon du ciel, Disque solaire vivant, qui a inauguré la vie, Sitôt que tu es levé dans l’horizon oriental, Que tu as empli chaque pays de ta beauté, Tu es beau, tu es grand, tu étincelles, haut au-dessus de tout l’univers, … Tu es unique, Lorsque tu t’es levé en ta forme de disque vivant, Qui apparaît puis resplendit Qui est loin, mais demeure proche, Tout œil te voit en face de lui, Parce que tu es le disque du jour au-dessus de la terre, … [4] »

En mettant ainsi Dieu à la portée des croyants, Akhnaton veut également les soustraire de toute dépendance vis-à- vis des Prêtres.

En effet, les fidèles d’Aton n’ont plus besoin de passer par eux pour adresser à Dieu leurs prières, leurs offrandes, ni leurs sacrifices.
Akhnaton neutralise, de la sorte, les Prêtres un peu plus encore.

C – L’affirmation de l’intermédiation d’Akhnaton lui-même.

Mais si l’intermédiation des Prêtres est désormais inutile, celle de Akhnaton, surtout et, accessoirement, celle de Nefertiti sont fortement recommandées.[page]

Nul ne peut être sûr et certain d’obtenir les faveurs d’Aton s’il ne demande l’intercession du couple royal, seuls représentants de ce Dieu que le jeune pharaon s’est révélé.

Il s’en explique ainsi :

« Dès ton lever, tu fais croître ( toute chose pour ) le roi, Et la hâte s’empare de toute jambe, Depuis que tu as organisé l’univers, Et que tu les as fait surgir pour ton fils, sorti de ton corps, Le roi de Haute et Basse-Egypte, vivant de vérité, le Seigneur du Double-Pays, Nefer-Kheperou-Râ Wâ-en-Râ, Fils de Râ, vivant de Vérité, Seigneur des couronnes, Akhnaton, Grand dans sa durée de vie, Et la grande reine qu’il aime, la dame du Double-Pays, Nerfer-Neferou-Aton Nerferty-Iiti, … [5] ».

Parce qu’il est le fils, et certainement l’unique fils qui a pu saisir la vraie nature de son Père Aton, Akhnaton est convaincu que l’univers est pour lui créé et que pour cette raison, et peut-être, pour d’autres encore restées mystérieuses, il est le trait d’union indiscutable entre le Maître de l’univers et ses créatures pensantes.

VIII) – Les erreurs d’Akhnaton…

Dans son désir insatiable de bousculer à la fois les croyances et les pratiques religieuses de Kamita, Akhnaton a été desservi par son entêtement à n’écouter que sa seule et propre parole intérieure qu’il devait sans doute prendre pour une inspiration de son Dieu.

Akhnaton a commis deux graves erreurs qui seront fatales à sa doctrine dès qu’il a fermé les yeux sur sa dernière vie terrestre d’alors.

A – Le polythéisme n’a jamais existé à Kamita.

Toute la vie religieuse et spirituelle de Kamita a été animée par trois mythes de la création, les plus importants, élaborés à Héliopolis, à Hermopolis et à Memphis.

Malgré les différents acteurs de ces mythes, malgré la variété de leurs récits, ils reposent tous sur des fondements communs :

– Le Nun, océan primordial contenant toutes les potentialités de la création, – La création par la Pensée, donc par le Cœur ( Siège de la conscience et de l’Intelligence ) et par le Verbe.[page]

En effet, Aussi bien Atum du mythe d’Héliopolis, que l’on retrouve dans le récit de Memphis aux côté de Ptah, qu’Amon d’Hermoplis, et Râ inséparable d’Atum dans le mythe d’Héliopolis, le Grand Dieu aux noms multiples puise dans le Nun dont il est consubstantiel pour procéder à la création.

C’est cette unité de pensée qui permet au Grand Dieu aux noms multiples de déclarer par la bouche de Râ, depuis la nuit des temps, donc plusieurs millénaire avant la naissance d’Akhnaton :

« J’étais la totalité quand j’étais seul dans le Noun… Je suis le grand dieu qui est venu à l’existence de lui-même… Je suis celui qui a composé ses noms, maître de l’ennéade… A moi appartient hier et je connais demain. [6] »

Et d’ajouter :

« Je suis le maître de l’éternité… ma vraie forme est cachée en moi, car je suis l’Inconnaissable. [7] »

Akhnaton a-t-il pu ignorer cet enseignement de ses Aïeux sur l’unicité de Dieu ?

La réponse à cette interrogation est négative et elle coule de source.

Faut-il le rappeler ? Dans l’Afrique authentique, hier comme aujourd’hui encore, toute personne destinée à assumer des fonctions de responsabilité est obligatoirement formée à la connaissance des mythes fondateurs de la société et à la maîtrise des grands arcanes.

Voilà pourquoi, l’invention du monothéisme que l’on attribue à Akhnaton procède tout simplement de l’ignorance sourde et aveugle ; sinon alors de l’habituelle manipulation dont le but est, toujours et encore, de nier la pertinence des trouvailles majeures faites par le Peuple noir dès l’aube de la découverte de Dieu et de la création de la Civilisation.

Et si Akhnaton lui-même a pu penser, l’espace d’un instant, qu’il a été le découvreur de l’unicité de Dieu, il a dû, dans le même temps, s’il a été animé d’un minimum de bonne foi, reconnaitre, en son fort intérieur, qu’il a tenté d’usurper le fruit des spéculations théologiques de ses Aïeux.

B – Le culte d’Aton est une régression spirituelle.

Après avoir averti que sa vraie forme est cachée en lui parce qu’il est l’Inconnaissable, le Grand Dieu aux noms multiples rassure tous les postulants à la Connaissance.[page]

Il dévoile :

« Il n’y a pas en moi de membre qui soit privé d’un dieu… [8] » Le propre d’un membre étant de réaliser une fonction, il est aisé de comprendre que chaque partie du corps humain, qu’elle soit visible ou invisible, a un rôle à jouer durant le temps de vie de chaque personne.

En nommant les Dieux qui animent quelques-uns de ses membres le Grand Dieu aux noms multiples révèle deux secrets :

– Son unicité plurielle, car il est à la fois unique et plusieurs,
– Chacun, chacune des autres lui-même est à la disposition de l’humanité pour l’aider à réaliser des miracles, pourvu seulement qu’elle sache comment les invoquer.

Ainsi, puisqu’il est impossible de s’adresser à lui directement, car il demeure l’Inconnaissable, le Grand Dieu aux noms multiples, dans sa grande générosité, permet aux femmes et aux hommes de Connaissance d’obtenir l’assistance de ses propres hypostases plus proches d’eux.

Par cette révélation, il place la Magie et son utilisation au cœur de toute religion et de toute spiritualité dignes du nom.

A moins qu’il n’ait été un très mauvais étudiant, Akhnaton na pas pu ignorer cet enseignement élémentaire pour une personne de son rang, destinée à occuper le trône de Kamita.

Mais peut-être Akhnaton a-t-il voulu être le modèle de tous ces initiés obscurantistes qui condamnent la magie en public mais la pratiquent dans le secret ?

Car tout vrai initié sait pertinemment que, d’une part, nul ne peut s’adresser directement à Dieu, justement parce qu’il est l’Inconnaissable, et, d’autre part, la pratique de la magie est indissociable d’un acte spirituel qui mérite son nom.

En effet, la pratique de la magie témoigne de la connaissance de la configuration du monde invisible et se traduit par une collaboration intéressée avec les entités de ce plan qui sont, comme les espèces de tous les règnes ( humain, animal, végétal, minéral ) des parcelles émanées de Dieu.
Elles ont des noms et sont répertoriées selon leur degré de vibration.

La reconnaissance de ces entités ne signifie nullement le polythéisme.[page]

D’ailleurs, le Judaïsme et le Christianisme, qui se disent monothéistes, collaborent, avec, entre autres entités, leurs légions de neuf (9) chœurs d’anges comprenant, chacun, huit (8) anges ; c’est-à-dire les répliques exactes de la corporation des soixante-douze (72) conjurés avec à leur tête Seth, frère d’Asaré ( Osiris ).

Et l’Islam, qui se dit également monothéiste, invoque quatre-vingt-dix-neuf noms d’Allah en plus de ceux d’autres entités.

En essayant donc de faire croire aux Kamite de son époque qu’ils peuvent tout obtenir simplement en invoquant directement Aton, « vulgaire » disque solaire efficace dans son unique rôle de dispensateur et d’entreteneur de la vie, Akhnaton n’a trompé que lui-même.

Quand bien même Aton aurait-il été Dieu lui-même, qu’il serait resté aussi intouchable puisque aussi Inconnaissable que le Grand Dieu aux noms multiples, de ses Vénérables Aïeux.

IX) – La disparition logique du culte d’Aton…

Il n’est donc pas surprenant que le culte d’Aton, ait suivi Akhnaton à la trace, dans l’anonymat le plus complet, sitôt la fin de règne de ce dernier, vers 1336 avant l’ère chrétienne ; soit seulement une douzaine d’années après qu’il soit imposé à la population.

Celle-ci, qui n’a jamais douté de l’unicité-plurielle du Grand Dieu aux noms multiples, qui a toujours eu la preuve que la vraie magie est opérationnelle à la condition de passer obligatoirement par le dialogue vibratoire avec les entités de l’Invisible, et avec celles-là seulement, est tout naturellement revenue aux pratiques religieuses qu’elle n’a jamais véritablement abandonnées.

Conclusion…
En conclusion, nous pouvons affirmer sans risque d’être contredit par des arguments sérieux que Akhnaton a été soit un mégalomane soit un bien médiocre apprenant durant sa formation spirituelle.

Références bibliographiques :

[1] De 1539 à 1080 avant l’ère chrétienne.
[2] Théophile Obenga : « La philosophie africaine de la période pharaonique ; 2780-330 avant J.C. » ; Editions l’Harmattan, Paris 1990 ; page 88-89.
[3] Théophile Obenga ; déjà cité ; pages 85, 86 et 87.[page]

[4] Théophile Obenga ; déjà cité ; pages 84, 86 et 87.
[5] Idem ; page 87.
[6] Livre des Morts ; chapitre 17.
[7] Idem ; chapitre 42.
[8] Livre des Morts ; chapitre 42.

Doumbi Fakoly