Akhenaton, le sort tragique d’un pharaon mégalomane.

( Le dernier ouvrage de Doumbi Fakoly est consacré à une analyse critique sur l’œuvre du pharaon Akhenaton. )

Le dernier Ouvrage de Doumbi Fakoly se veut être une analyse très critique des choix du pharaon Akhenaton.
Intitulé « Akhenaton, le sort tragique d’un pharaon mégalomane, récit historique  » cet ouvrage remet les choses à leur place.

Ainsi, Le premier constat de l’œuvre d’Akhenaton est l’absence totale de participation d’un clergé ; AkhenAton n’a besoin ni de prêtresses, ni de prêtres, la présence de ces derniers s’assimilant à une figuration pure est simple.[page]

Le second constat touche à l’absence de toute référence aux Ancêtres, aux génies tutélaires et aux égrégores ; donc aux hypostases fonctionnelles de Dieu ainsi qu’aux autres entités également fonctionnelles créées par les Ancêtres grâce à la puissance de leurs pensées.
Le troisième constat est qu’AkhenAton se déclare non seulement l’unique fils d’Aton par qui le Dieu se révèle mais, aussi, l’intermédiaire obligé, avec son épouse NefertIti, pour tout humain qui souhaite approcher son Dieu.

En effet, dans le Grand Hymne qu’il déclame avec ferveur, il dit :

« Nul autre ne te connaît excepté ce tien fils, Néferkhépérourê Ouâenrê, Celui que tu instruis de tes intentions et de ta puissance, Par toi seul naît la terre puisque tu crées les gens…
Quiconque à pied se meut, comme tu fondas la terre. Tu le portes pour ton fils…

Rejeton de ton corps :

Le roi de Haute et Basse-Égypte qui vit de maât,
Le seigneur du Double-Pays, Néferkhépérourê Ouâenrê,[page]

Le fils de Rê qui vit de maât,
Le seigneur des couronnes,
Akhanaton à la longue existence,
Et ( pour ) la grande épouse du roi,
Sa bien-aimée, la maîtresse du Double-Pays,
Néfernéférouaton Néfertiti,
Qu’elle soit vivante et jeune toujours et à jamais ! »

Et dans le Petit Hymne, il ajoute :

« Disque vivant qui se plaît au ciel chaque jour,
Pour enfanter son noble fils,
L’unique ( enfant ) de Rê, et ce à son image,
Sans un instant de cesse ;
Le fils de Rê et qui sa perfection exalte,
Néferkhépérourê Ouâenrê.
Je suis ton fils ! Celui qui t’est utile,
Et celui qui exalte ton nom !
Ta force et ta puissance sont inscrites en mon cœur,
Car tu es le Disque vivant, l’éternité est ton image ; »

Le quatrième constat est qu’AkhenAton a choisi volontairement, à travers le disque solaire aux milliers de mains tenant l ‘ ’’Ankh « , de confondre, en une seule et unique entité, Dieu, le Caché, qui distribue la vie, au soleil le Visible, qui le symbolise parce qu’il entretient cette vie.
Dans le Grand Hymne, il décrète :

« Quand tu poins magnifique à l’horizon du ciel,
Disque vivant, premier à vivre,
Brillant à l’horizon d’Orient,
Toute terre est par toi emplie de ta beauté.
Tu es beau, tu es grand, tu es étincelant,
Loin au-dessus de toute terre ;
Tes rayons ceignent les pays,
Jusqu’aux limites de ce que tu as créé.
Comme tu es le Soleil, tu atteins leurs confins,
Les plaçant au pouvoir de ton fils bien-aimé, … Innombrables tes actes,[page]

Mais cachés au regard !
Ô toi ce dieu unique, dont il n’y a pas d’autre,
Solitaire en esprit tu façonnes la terre.
Les humains, le bétail, les petits animaux,
Tout ce qui est sur terre et qui va sur des pattes,
Ce qui est en hauteur et vole de ses ailes,
(…)
Tu as formé le ciel au loin pour y briller,
Afin de contempler ce que toi seul tu crées,
Éclatant en ta forme de Disque vivant,
Apparu rayonnant, loin et proche à la fois ».

Le Petit Hymne renchérit :

« Ils ne vivent que lorsque tu brilles pour eux,
Car tu es mère et père de ta création. »[page]

Le cinquième constat est qu’Aton s’est approprié plusieurs des attributs et compétences d’Amon.
Le Grand Hymne affirme :

 » Innombrables tes actes,
Mais cachés au regard !
Ô toi ce dieu unique, dont il n’y a pas d’autre,
Solitaire en esprit tu façonnes la terre « .

Le petit Hymne affirme, à son tour :

« Quand tu poins magnifique, Disque vivant,
Seigneur d’éternité, … Ô toi ce Dieu auguste
Et qui s’est lui-même formé,
Ô toi qui as créé la terre en son entier,
Et qui as façonné ce qui dessus repose,
Les humains, le bétail et tous les animaux,
Et tous les arbres qui sur le sol prospèrent.
… … tu es mère et père de ta création. »

Le sixième et dernier constat est qu’AkhenAton n’a conçu aucune prière propitiatoire ni expiatoire à l’adresse de son Dieu.
Plus que jamais, il confirme être son fils, seul habilité, avec son épouse NéfertIti à lui présenter les doléances des humains.

Pendant que, selon les circonstances, NefertIti reprend quelques partitions après lui, AkhenAton déclame, psalmodie, murmure, le long et Grand Hymne, la foule reste dans l’expectative.
Aucun écho ne lui parvient de ce qui se passe à l’intérieur de la Grande Maison d’Aton.
Si AkhenAton a prévu des refrains, il n’a mandaté personne ni aucun groupe de personnes à les porter à haute voix hors de l’enceinte de la Maison de Dieu.

Patiente, la foule l’a pourtant été !

Seuls quelques femmes et quelques hommes ont déserté le lieu, Ayant perdu tout espoir d’en apprendre plus sur Aton, sur son culte et sur son premier adorateur.
(…)[page]

Nefertiti et Akhenaton.

Les raisons qui expliquent le grand intérêt que les Hébreux portent à Aton et à son fils AkhenAton sont toujours les mêmes que celles qui les ont amenés à AketAton.

Durant leur long séjour, qui s’étale sur plusieurs générations, allant d’Abraham jusqu’à un certain Moïse du groupe, ils n’ont jamais pu approcher le corps sacerdotal des Maisons de Dieu de leur pays d’accueil.

Ils ignorent donc tout du fonctionnement aussi bien du clergé que des lieux saints que celui-ci anime.

Leur ardent désir de s’inspirer de la vision kamite du monde afin de doter leur peuple d’un corps sacerdotal et d’une Maison Dieu, totalement inconnus dans leur univers culturel, s’est toujours heurté à un trait majeur de l’univers culturel kamite.[page]

Les Hébreux ne connaissent pas la circoncision !

Or, celle-ci est incontournable pour se voir entrouvrir la porte d’un clergé afin de découvrir ses activités et pour pénétrer dans l’enceinte des Maisons de Dieu.

Voilà pourquoi, ils ont entrevu, à travers l’extrême simplicité du culte d’Aton, l’opportunité inespérée de réaliser leur vœu.
L’absence d’un clergé ne semble pas rendre pas la circoncision obligatoire pour entrer dans la Maison de ce Dieu ni pour y suivre son culte.

Nefertiti et Akhenaton[page]

Lors des offices hebdomadaires assurés pas AkhenAton dans l’un et l’autre temple, ils sont les premiers à arriver et les derniers à partir.

Muni de papyrus, un groupe désigné écrit soigneusement les paroles d’AkhenAton, puis corrige et complète ses notes lors des offices suivants.

Si leur assiduité étonne les Kamites qui participent aux cérémonies à leurs côtés, elle amuse, en revanche, tous ceux et toutes celles qui ont cessé de fréquenter les Maison d’Aton.

Toutefois, la certitude habite les uns et les autres de l’adoption, par eux et pour leur peuple, du modèle aussi bien d’Aton, en tant que Dieu Suprême à nul autre pareil, que d’AkhenAton comme son envoyé et son unique interlocuteur.