I) – Ils ont vu les Egyptiens… !
Alexandre dit » le grand « .
L’Égypte ancienne était un pays africain noir : les Égyptiens anciens le savaient eux-mêmes, les Grecs et les Latins l’avaient dit ( témoins oculaires et cela pendant près d’un millénaire ), des égyptologues l’ont démontré avec une grande érudition, le professeur Cheikh Anta Diop, suivi du professeur Théophile Obenga puis des Professeurs A.M.Lam, M.Bilolo, B.Sall, A. Anselin, Oscar Pfouma, Oum Ndigi.
» Mélas « , mot employé par les Grecs pour la couleur des égyptiens, est le terme grec le plus fort pour dire » noir » comme le disait le grand savant sénégalais Cheikh Anta Diop.
Nous mettons au défi quiconque de trouver le terme « leucoderme » ( peau blanche, peau claire ) dans les textes grecs lorsqu’ils parlent des égyptiens anciens.
Exemples de mots qui expriment la noirceur :
Kélainos [1] Eremnos [2] Aithôn [3] Mélas [4]
( voir Engelbert Mveng, Les sources grecques de l’histoire négro-africaine, Présence africaine, 1972, page 85 )
Pour « brun », on dit « phaios ».
Nous mettons au défi quiconque de trouver dans les textes d’Hérodote, de Diodore, de Strabon, ou de Platon, le mot employé pour dire « brune » lorsque l’on parle de la couleur de la peau des égyptiens.
Pour les falsificateurs, il faut simplement éviter de dire « noire » lorsqu’il s’agit de la couleur de peau des égyptiens anciens.
Que l’on veuille ou non, il existe une multitude de preuves soulignant le caractère nègre de la civilisation de l’Égypte pharaonique :
II) – Aristote…
Aristote, savant, philosophe grec, précepteur d’Alexandre le Grand, 389-322 av J.-C. :
« Ceux qui sont excessivement noirs sont couards, ceci s’applique aux Égyptiens et aux Éthiopiens. » [5]
Dans sa pertinente démonstration, le professeur M. Bilolo a souligné le fait que les Égyptiens anciens étaient « excessivement » noirs, agan melanes [6], Aristote et la mélanité des anciens Égyptiens.
Il attire notre attention sur le fait qu’Aristote a été le premier pigmentologue grec ou théoricien des couleurs. « Aristote classe les Égyptiens et les Éthiopiens parmi les nations ayant une couleur de peau excessivement nègre ».
En effet, le professeur Bilolo pose deux questions fondamentales :
Comment Aristote a-t-il caractérisé la couleur des anciens Égyptiens ? Et à quelle autre Nation les rattache-t-il ?
« Sa réponse se passe de tout commentaire, car elle nomme dans une seule phrase et la couleur de la Nation égyptienne et une autre Nation voisine avec laquelle elle partage une même intensité de couleur (…) Si Aristote avait oublié les Égyptiens, ce passage serait devenu célèbre, malheureusement pour nos traducteurs, il a non seulement cité les Égyptiens, mais il a aussi commencé son énumération par eux. »
III) – Hérodote…
Grec né à Halicarnasse, en Asie Mineure, surnommé le père de l’histoire, il visita l’Égypte vers -450, et lui consacra tout son livre II, y revenant souvent dans les autres parties de son œuvre.
Ce père de l’histoire et du reportage, demeure une source inégalée. Il sait voir et raconter, grâce a lui, nous connaissons des traits précis de la vie des Égyptiens. Hérodote nous a laissé des détails précieux sur la vie quotidienne, la religion, les fêtes religieuses populaires auxquelles il a assisté et sur le pays même.
Ses récits, souvent confirmés par les représentations des temples et des tombes, sont utilisés par les égyptologues.
Hérodote, historien grec 480-425 av JC, est donc allé en Égypte. Il nous dit que les Égyptiens anciens sont des nègres ; il emploie « mélagkhroés » pour dire « peau noire » et « oulotrikhes » pour
« cheveux crépus » :
« … les Colchidiens sont de race égyptienne…d’abord, parce qu’ils ont la peau noire et les cheveux
crépus … » [7]
Hérodote ne laisse place à aucune incertitude, aucune approximation car il écrit :
« Je suis allé et j’ai vu de mes yeux jusqu’à la ville d’Éléphantine » [8]
Certaines personnes veulent semer le trouble en disant que « mélagkhroés » ( c’est à dire peau noire ) a été aussi employé pour Ulysse. Mais ils oublient de dire ( à moins que ce soit de la mauvaise volonté ou de l’ignorance ) que sur les vases grecs, Ulysse est effectivement représenté « noir charbon ».
Voir l’image suivante…
Ulysse ( à gauche ) peint » noir charbon » et Circé ( à droite ). Notez le profil nègre caractéristique attribué à Circé.
Mais, à notre connaissance, le terme « oulotrikhes », c’est à dire « cheveux crépus », n’est jamais employé pour Ulysse.
De même, il est clair pour Hérodote qu’il n’y a pas d’Arabes en Égypte à son époque. [9]
Est-il besoin de rappeler que les Arabes sont arrivés en Égypte au 7e siècle de notre ère ? Ils sortent d’Arabie, d’où leurs noms « les Arabes ».
Est-il besoin de rappeler que la langue et l’écriture arabes sont relativement récentes ? même très récentes par rapport à l’égyptien ancien.
IV) – Héliodore…
Les Ethiopiques.
Le Grec Héliodore écrit à propos de Chariclée, une jeune fille blanche, qui se trouve devant des Égyptiens :
« De nouveau, elle leva les yeux, vit leur teint noir et leur aspect repoussant. » [10]
Les Ethiopiques, ou Histoire des aventures de Théagène et Chariclée, titre de l’un des principaux romans grecs qui nous sont parvenus, et dont l’auteur, Héliodore d’Émèse, écrivait à la fin du IVe siècle après J.-C.
V) – Diodore de Sicile…
» Histoire Universelle » de Diodore de Sicile.
Diodore de Sicile, historien grec contemporain de César Auguste, 63 av J.-C. – 14 ap J.-C. est l’auteur d’une compilation historique dite Bibliothèque, en 40 livres ( 16 conservés ) qui mènent le lecteur des origines mythiques du monde jusqu’à 59.
Pour mener à bien son projet il voyage beaucoup en Europe, en Asie et en Afrique.
Il mêle ainsi ses propres observations aux matériaux recueillis dans la littérature abondante à l’époque. Sa bibliothèque, présentée sous forme d’annales est une mine de renseignements en tous genres
( sciences physiques et naturelles, ethnographie, géographie ).
Diodore dit :
« Et nous-mêmes, à l’époque où nous nous sommes rendus par mer en Égypte, nous avons rencontré beaucoup de prêtres et nous avons aussi conversé avec bon nombre d’envoyés éthiopiens qui se trouvaient là.
Et c’est après nous être informés avec précision sur chaque point auprès de ces gens. Et après avoir vérifié les dires des historiens que nous avons composé notre description, en suivant les opinions les plus généralement admises. » [11]
D’après son témoignage c’est l’Éthiopie qui aurait colonisé l’Égypte ( au sens athénien du terme : la densité augmentant, un fraction du peuple émigre vers de nouvelles terres ).
« Les Éthiopiens disent que les Égyptiens sont une de leurs colonies qui fut menée en Égypte par Osiris… » [12]
VI) – Strabon…
Strabon, géographe ( 58 av J.-C. – 25 ap J.-C. ), historien et grand voyageur. Il a d’abord composé ses » Esquisses historiques » en 47 livres puis les 17 livres de ses » Geographika « , description détaillée du monde connu autour de la Méditerranée au début de l’ère chrétienne soulignant la relation de l’homme avec son milieu naturel.
Ayant longtemps séjourné à Rome, il adhéra au stoïcisme et fut un grand admirateur de la culture romaine qu’il considérait comme un empire mondial reproduisant sur terre le modèle de l’empire divin.
Strabon dit qu’il est venu lui-même en Égypte jusqu’à la frontière avec l’Éthiopie avec son ami Aeluis Gallus préfet d’Égypte. [13]
Comme l’avait dit le savant sénégalais Cheikh Anta Diop, « Il ( Strabon ) confirme la thèse selon laquelle les Égyptiens et les Colches appartenaient à la même race.
Il n’y a aucun doute sur l’idée que Strabon se faisait de la race des Égyptiens car il tente par ailleurs d’expliquer pourquoi les Égyptiens sont plus noirs que les hindous, ce qui permettrait d’écarter, s’il en était besoins, toute tentative de confusion entre la race » hindoue » et » l’égyptienne « . » [14]
VII) – Lucien le navigateur…
Vase grec ; Noir couronné d’olivier.[page]
Lucien le Navigateur, écrivain grec né en Syrie, 125-190 ap J.-C. : ( Lycinus décrivant un jeune Égyptien ) « Ce garçon n’est pas seulement noir mais il est lippu aussi et a les jambes trop grêles… » Paragraphes 2 à 3…
Lucien appartient à la génération des auteurs dont les œuvres sont le reflet d’une période historique trouble et confuse, marquée par la décadence de la notion de cité et la naissance d’une nouvelle mystique religieuse, le christianisme.
À sa sortie de l’école de rhétorique des sophistes, il pratique le métier d’avocat à Antioche. En 164, il s’installe à Athènes, et y écrit la majorité de son œuvre laissant plus de 80 ouvrages qui peuvent se répartir en trois grandes catégories.
VIII) – Apollodore…
Apollodore, philosophe grec : « Egyptos subjugua le pays des pieds noirs et l’appela Égypte d’après son propre nom » [15]
Très peu d’éléments nous sont parvenus sur Apollodore que l’on pense natif du 2 eme siècle avant J.-C. C’est un grammairien et historien d’Athènes, auteur des Epitomés et de la Librairie, il nous livre un récit complet de la mythologie véhiculée durant des siècles par la tradition orale.
Il relate avec succès les légendes Argiennes, Thébaines et Attiques s’appuyant sur toutes les sources de son époque, sa Librairie constitue une histoire du monde depuis ses origines, telle que la concevaient les Grecs, mêlant ainsi mythe et réalité. Nous savons de lui qu’il fut un élève du célèbre Aristarque à Alexandrie et du stoïque Panaitios, mais il quitta cette ville aux alentours de – 146 peut-être pour Pergame. Puis rejoignit seulement Athènes pour enseigner et écrire une série d’œuvres scolaires majeures.
IX) – Eschyle…
Athlète grec.
Eschyle, poète tragique grec né à Eleusis, créateur de la tragédie grecque, 525-456 av J.-C. :
( Description des « Egyptiades » ) « Je distingue l’équipage avec ses membres noirs sortant des tuniques blanches » [16]
Eschyle est le plus ancien des trois grands dramaturges grecs, avec Sophocle et Euripide.
Né d’une famille noble, à 35 ans, il combat à Marathon et à 45 à Salamine. Vainqueur treize fois dans les concours dramatiques, il fut comblé d’honneurs par les Athéniens et termina sa vie en Sicile appelé par
Hiéron, tyran de Syracuse. Eschyle avait une connaissance approfondie de l’œuvre d’Homère, d’Hésiode, des lyriques grecs et en particulier de Solon.
X) – Achille Tatius…
Le monde selon Hérodote.
Achille Tatius d’ Alexandrie :
« Il rapproche les bouviers du delta des Éthiopiens et montre qu’ ils sont noirâtres comme des métis. » [17]
XI) – Ammien Marcelin…
Ammien Marcellin ( né à Antioche ), historien latin ami de l’empereur Julien, 330 – 400 ap J.-C…
Neuf siècles, environ, séparent sa mort de la naissance d’Eschyle ou d’Hérodote, neuf siècles pendant lesquels les Égyptiens submergés par les leucodermes n’ont cessé de se métisser.
Œuvre d’Ammien Marcellin.
IL est remarquable que ce métissage n’ait pas réussi, malgré son intensité, à bouleverser les constantes raciales.
En effet Ammien Marcellin écrit :
« Mais les hommes d’Égypte sont, pour la plupart bruns et noirs… » [18]
Ammien-Marcellin servit dans l’armée romaine en divers lieux de l’Empire.
Il se retira à Rome et écrivit une histoire de l’Empire, depuis Nerva ( en 96, fin des Histoires de Tacite ), jusqu’à la bataille d’Andrinople ( en 378 ).
Les 13 premiers des 31 livres sont perdus. Ceux que nous avons conservés couvrent la période de 353 à 378.
XII) – Diogène Laërce…
Diogène Laërce ; » Vie de Platon « .
Diogène Laërce, iL a écrit à propos de Zénon ( 333-261 av J.-C. ) le créateur de l’École Stoïque :
« …il était frêle très grand et noir, d’où le fait que certains l’aient appelé une branche de vigne égyptienne… »
Sans Diogène Laërce, que saurions-nous de la vie des philosophes grec ? C’est de lui que viennent quelques-unes des anecdotes les plus célèbres les concernant ainsi qu’un grand nombre de renseignements empruntés à des sources maintenant perdues.
Conclusion…
Donc, ceux qui ont côtoyé les Égyptiens de l’Antiquité ont toujours dit qu’ils étaient des nègres.
Références bibliographiques :
[1] ( « le sang noir » Iliade, I , 303 )
[2] ( « un tourbillon ténébreux » Iliade, XII, 375 )
[3] ( « un taureau fauve » Iliade, XVI, 488 )
[4] ( « la nef noire » Iliade, I, 300 )
[5] Physionomie, 6
[6] Ankh N° 6/7
[7] Livre II, 104
[8] Livre II, 29
[9] ( voir son livre III )
[10] Les Éthiopiques, tome I
[11] livre III, 11.
[12] Histoire Universelle, Livre III
[13] livre XVII, 816.
[14] Strabon, Géographie, Livre I, § 3, par 10 et Livre I, chap 3, § 20 à 21
[15] Livre II
[16] Les Suppliantes, vers 719 à 720 et 745
[17] Cf. Cheikh Anta Diop, Antériorité des Civilisations Nègres.
[18] Livre XXII, § 16 ( cité par Pr. Cheikh Anta Diop )