Un célèbre dessinateur français, membre de l’expedition d’Egypte de Bonaparte, nous lègue ses impréssions sur le Sphinx de Guizeh.
L’égyptologie doit au français Dominique Vivant Denon, un formidable dessin du Sphinx de Guizeh intitulé, » Le Sphinx près des Pyramides « .
Dominique Vivant Denon ( 1747 – 1825 ).
1 – Un artiste français renommé pour son talent :
Dessinateur, graveur et artiste de talent, Dominique Vivant Denon était aussi très apprécié en France pour son érudition.
C’est donc en raison de toutes ces qualités artistiques, que Napoléon Bonaparte fit appel à lui dans le cadre de son expédition en Égypte ( 1798-1799 ).
Sa mission fut de recueillir par le biais de nombreux croquis et dessins, tout le patrimoine ( faune, flore, objets, stèles, statuts, monuments, barques, etc… ) de l’Egypte ancienne afin de mieux faire connaître cette civilisation dans l’hexagone.
La photographie n’existant pas à l’époque, c’est dire le caractère précieux des dessins de Denon.
Pour ses bons et loyaux services, il devint officiellement membre de » l’Institut d’Égypte » créé par Bonaparte et fut même nommé directeur du Musée du Louvre dont l’une des entrées porte encore aujourd’hui son nom.
2 – Un témoignage précieux pour l’histoire africaine :
Naturellement, Denon ne pouvait manquer l’occasion de dessiner le célèbre Sphinx de Guizeh, dans le cadre de l’expédition de Bonaparte. Son dessin du visage du Sphinx, il l’a lui-même commenté.
Voici textuellement ses propos :
» Je n’eus que le temps d’observer le Sphinx qui mérite d’être dessiné avec le soin le plus scrupuleux, et qui ne l’a jamais été de cette manière.
Quoique ses proportions soient colossales, les contours qui en sont conservés sont aussi souples que purs, l’expression de la tête est douce, grâcieuse et tranquille ; le caractère en est africain ;
mais la bouche, dont les lèvres sont épaisses, a une mollesse dans le mouvement et une finesse d’exécution vraiment admirables ; c’est de la chair et de la vie. «
Dessin du sphinx réalisé par Dominique Vivant Denon.
Plus loin commentant l’art égyptien, il écrit :
» Quant au caractère de leur figure humaine, n’empruntant rien des autres nations, ils ont copié leur propre nature, qui était plus gracieuse que belle. (…) en tout, le caractère africain, dont le Nègre est la charge, et peut-être le principe « . [1]
Références bibliographiques :
[1] » Vivant Denon, Voyage dans la Basse et le Haute Égypte pendant les campagnes du Général Bonaparte « , Paris, 1ere édition Didot l’Aîné, 1802 ; réédition, Pygmalion/Gérard Watelet, 1990, p. 109.