‘ Le Dernier roi d’Écosse ‘ est un film britannique, en couleur de 2h05 dont le réalisateur est Kevin McDonald. Il est sorti, en salle et en France, le 14 Février 2007. Les principaux acteurs sont Forest Whitaker ( dans le rôle d’Idi Amin Dada ), James McAvoy ( Nicholas Garrigan, médecin écossais ), Kerry Washington ( actrice américaine interprétant Kay Amin, l’une des épouses d’Amin Dada ), Stephen RRwangyez ( interprète du Ministre de la Santé, soit Jonah Wasswa ), David Oyelowo ( joue le rôle de l’ancien médecin personnel du dirigeant, le docteur Junju ), Simon McBurney et Gillian Anderson.
Ce film tente de relater une partie ( méticuleusement bien choisie ) de la vie d’Idi Amin Dada.
Ce président d’Ouganda, ancien général de l’armée britannique a été institué à cette position politique par le gouvernement anglais, semblerait-il. Cette interprétation cinématographique d’un personnage politique, autant médiatisé durant des années, “ se veut fascinante ” : il représente l’anthropomorphisme du chaos, du carnage, de l’injustice et de la folie. Ou si l’on préfère, il personnifie tout simplement le Mal. D’office, sa couleur de peau ébène, la négritude de sa physionomie et son anglais dérisoire écorché ( sic ) par un accent africain, semblent être les stigmates d’une création divine erronée, ou encore les témoignages physiques d’une incarnation négative dont la seule vue fait horreur à tout humain bien pensant et à l’âme “ pure et blanche ”.
D’autant plus que l’acteur jouant ce personnage “ semble ” défiguré avec un œil mal en point. Un physique ingrat, déformé par une alimentation américaine trop riche en graisse, malgré une carrure imposante, une peau de plaies et de cicatrices effrayantes surabondent la méchanceté gratuite de ce personnage politique…
En fait, l’acteur jouant le rôle d’Amin Dada accentue le côté bestial et monstrueux de cet individu historique. Avec son regard hébété, un visage semblant vide d’expressions et de la moindre étincelle d’intelligence, il caricature un être mentalement retardé, cause d’un déséquilibre psychologique. En fait, l’acteur, à partir de sa propre physionomie mais aussi d’un jeu de transformations physiques et expressives, grave l’image mythique d’un personnage historique et politique : un dirigeant évoqué comme étant sanguinaire, bestial, impulsif, possédé par la folie et assoiffé de sang et de chaire humaine. Il trompe tous ses proches et ses plus fidèles par ses manipulations, ses mensonges, ses trahisons semblant injustifiées et sa soif de pouvoir. Ce “ paranoïaque ” des complots en tout genre veut paraître maître de son destin et de celui de son entourage. De plus, il mange avec ses doigts : grossier personnage et véritable bête humaine !
En somme, grâce à la magie du cinéma, une description parfaitement contrôlée et bien décrite du parfait ‘ sauvage ‘, impossible à ‘ civiliser ‘ ! se grave dans notre esprit et blesse notre sensibilité humaine.
La physionomie que l’on prête à Amin Dada et les actes inhumains dont on l’accuse ( quelqu’ils soient ) font foi d’un esprit dérangé et envahie d’idées folles inexpliquées. De ce fait, ses pensées et tout mot[page]
prononcé par lui, perdent toute crédibilité. Il tue par plaisir ; il est sans moral et sans pudeur… Cet homme passe son temps dans des orgies sexuelles ( où les femmes noires se donnent au premier venu, sans pudeur ) ; il est obsédé par les films pornographiques qu’il visionne avec ses hommes de mains ; il est abusivement polygame ; il est ouvertement raciste quand le monde entier veut contribuer à une aide humanitaire en faveur de son pays ; il est insensible aux maux de ses familles et de ses enfants ( il refuse toute hospitalisation de son fils épileptique ) ; il prend plaisir à exterminer son propre peuple…
Tous ses actes et paroles sont complètement insensés. Lors d’une réception, à la suite à son investiture, il se permet de dire devant ses invités “ blancs ”, des paroles racistes et irréfléchies. Selon lui, les Européens ne sont que des hypocrites, des voleurs et des meurtriers ; ils sont sans foi ni lois. Ils l’ont mis au siège de président afin de contrôler le pays et d’y puiser les richesses. Ils le considèrent comme un pantin dont ils tirent les ficelles.
Par ses invectives, ce président exprime sa haute opinion sur l’Afrique en comparaison avec l’Europe : les quelques paroles de cet “ indigène ” indexent la valeur de la civilisation africaine, de son histoire et de son influence considérable et inéluctable sur le peuple occidental. Selon lui, l’Afrique noire ‘ berceau de l’humanité ‘ est le véritable précurseur de l’initiation et de l’invention conceptuelle de la Philosophie
( reine de la faculté intellectuelle de l’Être humain sur toutes formes de raisonnement animal ) : la Grèce antique fut formée par le peuple noir. Mais aussi, l’Afrique fit découvrir les mathématiques et l’Astronomie aux Arabes.
Mais le spectateur peut-il prendre en considération de tels propos lorsque cette caricature de ce Chef d’État a été savamment imposée par le cinéaste ?
En effet, Amin Dada dévoile ouvertement la véritable histoire de l’Humanité ( sujet sensible et caché dans les années soixante-dix ) et peu avant cette époque, Cheikh Anta Diop révèle l’origine véridique de la civilisation humaine avec Nations nègres et cultures ( 1954 ) ?
De plus, il accuse les européens d’une soi-disante violation et d’un puisage abusif des ressources naturelles sur les terres africaines, en plus d’un désir de débauches et de vices sexuelles à l’encontre des femmes et des enfants du pays. Il refuse que tout gouvernement occidental ait le moindre droit de regard sur le fonctionnement politique de son pays.
Le seul et unique homme en qui il a une parfaite confiance, n’est autre que son médecin personnel écossais. Il est le principal témoin des infamies commises par Idi Amin Dada. De plus, ce jeune écossais ( difficile à corrompre ?! ) est la tête pensante de ce président africain. Il semble que ce dernier ne puisse rien décider sans lui. Pour surenchérir, ce “ monstre ” assassine son Premier Ministre de la Santé qui concluait à un contrat avec les Britanniques pour obtenir de la pénicilline pour les ougandais.[page]
Mais le comble de tout, il assassine une de ses épouses après que celle-ci lui ait été infidèle avec cet écossais. Il exposera le bébé de l’avortement de cette infidèle auprès de son corps complètement démembré : la beauté de cette femme paraît avoir été réduite à celui d’une poupée de chiffons déchiquetée par un chien féroce… Enfin, l’héros de ce film ( le médecin ) subira des tortures dans sa chaire et dans son âme, de la même manière qu’un saint martyrisé. Des crochets métalliques transpercent sa peau de part et d’autre, il est suspendu dans les airs. La seule vue de ces images hissent cet homme “ blanc, pur et sans tâche ”, au même rang que tout esprit divin flagellé et torturé de manière tout aussi injuste.
En sortant, du cinéma, tous les spectateurs sont épouvantés mais heureux que le héros, véritable
“ Saint contemporain ”, ait pu être sauvé. Bref, le jugement d’Idi Amin Dada a été fait grâce à ce film magnifiquement bien réalisé et mené du début à la fin par un réalisateur britannique.
Un de ceux que détestait tant Amin Dada.
Aucune prise de position en sa faveur ou en son innocence ne peut être faite, aucune contestation. Ainsi nous est raconté l’histoire et la vie d’Amin Dada. Remercions le réalisateur et l’art du cinéma de nous amener à ingurgiter toutes ces informations, sans aucun doute véridique !!!
Nous leur faisons entièrement confiance. Mais le devons-nous ? Devons-nous nous fier aveuglément à l’art cinématographique et aux images diffusées ? La force de persuasion du cinéaste ne réside-t-elle pas avant toute chose en son désir de nous faire partager son interprétation personnelle de l’histoire et non véridique des faits historiques, en les manipulant par l’intermédiaire de l’image, d’une communication visuelle ?
En tant que spectateur, nous ne devons pas accepter bêtement et simplement, les images et paroles diffusées et soutenues par le cinéma, sans avoir le droit de nous poser un minimum de questions. La compréhension en l’histoire commence par les interrogations du spectateur car la première falsification de l’histoire réside en premier lieu par une tromperie de l’image et du discours qui lui sont présentés.
Le plus grand instrument de combat, pour toute lutte, est celui du savoir et de la connaissance. Toute publicité diffusée sur les chaînes télévisées sont des instruments de manipulation du cerveau, à fortiori celui du cinéma.
Afin de persuader le consommateur ( spectateur ) de la fiabilité d’un produit, il suffit de mettre en avant ses points forts et de faire abstraction de ses faiblesses. Cette démarche se fonde sur un champ sémantique élaboré depuis des années et est devenu une “ tradition ”, puisque personne ne le rejette mais au contraire s’y imprègne.[page]
Par exemple, dans une société occidentale où les mélanges entre races et ethnies diverses se confondent, la femme “ blonde aux yeux bleus ” est synonyme de beauté première, extrême et inéluctable : ce constat est incontestable ! Cette idée préconçue a été véhiculée, durant des siècles, par l’art européen : les peintures et sculptures représentaient toutes les divinités et les saints par la blondeur, la blancheur de leur teint devant exprimer une grandeur spirituelle, humaine et de civilisation.
Le but de cet article n’est pas de discréditer ( plus que ne l’a si bien fait ‘ Le dernier roi d’Ecosse ‘ ) ni de transformer en « ange » Amin Dada, mais simplement d’amener un certain nombre de questions devant nous permettre de comprendre la véritable raison d’une telle réalisation cinématographique.
Ce film se veut “ biographique ” et relatant “ une » vérité historique ”, or la falsification de l’histoire domine plus la force de persuasion qu’une réelle et honnête exposition des faits historiques. En fait, la sémantique de base élaboré pour ce film, est construit à partir de signes, de symboles négatifs et humiliants non seulement pour ce président et ses proches, mais aussi pour la communauté noire. Les préjugés raciaux et sociaux constamment présents dans ces images filmées sont astucieusement sournois, déguisés et maquillés au profit d’un médecin européen se positionnant comme la tête pensante d’Amin Dada.
Tout d’abord, sur quels critères a été choisi l’acteur jouant le rôle d’Amin Dada. Il ne semble pas avoir été choisi par hasard. De toute façon, le phénomène “ hasardeux ” n’a pas sa place dans l’univers cinématographique contemporain. Pourquoi le réalisateur n’a-t-il pas choisi un homme très beau, séduisant comme Denzel Washington, Djimon Hounsou ou un tout autre ? Comment se fait-il que l’acteur soit aussi mal maquillé ? Cette crème devant coloré sa peau cache mal son véritable teint ; ses yeux sont cernés de rouge et cet aspect fait ressortir clairement une expression de folie et d’animal devant évoquer le personnage politique. Pourquoi insister sur son physique ; les infamies et autres crimes témoignés ne sont-ils pas suffisants ?
De plus, le vrai président “ paraissait ” avoir un grain de peau plus parfait et sans défauts. Et malgré son embonpoint, Amin Dada était costaud et musclé ; son regard était vif, imposant et dominateur.
En fait, de toute évidence, il y a une opposition physique, physionomique et expressive ( étant nette et
radicale ) entre une description caractéristique d’Amin Dada et le personnage joué ( et se voulant
fidèle ! ) par l’acteur.
Les biographies des plus grands dictateurs et criminels européens tournées par le cinéma, ont été interprétées par des personnages séduisants et paraissant beaux ; que ce soit la vie de Napoléon, d’Hitler, des esclavagistes européens, Jack L’Eventreur, des personnages issus des ‘ Liaisons dangereuses ‘.[page]
En 1959, le réalisateur Vadim ( Roger ) fait une interprétation du roman éponyme de cet auteur du XVIIIe siècle. Les acteurs principaux devant évoquer la méchanceté « gratuite » des personnages sont personnifiés par la beauté physique de Philip ( Gérard ) et Moreau ( Jeanne ).
Par la suite, une nouvelle version cinématographique et américaine, de cet écrit classique européen, se fera vers la fin des années 1990, avec Pfeiffer ( Michel ) et Glenn Close de Choderlos de Laclos, semblables à ceux des romans de Sade, vicieux, sournois, mauvais, hypocrites et destructeurs…
Dans Autant en emporte le vent, le personnage grandement raciste de Scarlett O’hara ( L’actrice ayant interprété ce personnage s’appelle Vivien Leigh. ) foncièrement égoïste, capricieuse, méprisante, vaniteuse est représentée à travers une vénération de la beauté européenne.
Mais aussi, tous les récits historiques sur la vie de ses hommes et femmes décrivent leur portrait psychologique, social, familial et autres : ils relatent leur enfance, leurs souffrances, leurs états émotionnels, leurs fantasmes, leurs désirs, leurs joies, leurs peines, leurs peurs, leur éducation, ou encore leur scolarité, leur famille, leurs amis… Tout cela est représenté afin de comprendre leur vie et leurs principaux actes.
Or, dans ce film de Kevin McDonald, il est juste établi une caractérisation principalement physiognomique de ce dirigeant. Quant à son analyse psychologique, elle est insinuée par l’association d’images ou de séquences brutales et non clairement explicites.
Cette séquence d’images présentant la vie de ce dictateur, ne se fonde que sur un discours de sous-entendus.
Aussi, dans ce film, toutes hypothèses et tous faits non éclairés, sont soulignés par la confirmation d’informations visuelles ( images ) comme étant des affirmations.
Par exemple, à la question suivante, qui est le véritable organisateur de l’assassinat du Premier Ministre de la santé ?
la réponse est la suivante… Les seules photographies ( de cadavres ne pouvant plus parlés ) sont dévoilées au médecin écossais et aux spectateurs. Elles déclarent Amin Dada coupable de barbarie sur son Premier Ministre et sur son propre peuple. Si le propre Chef d’État de ce dernier est aussi son meurtrier, pourquoi l’avoir supprimé lorsque celui-ci commandait des médicaments pour le peuple ougandais ?
Comment se faisait-il que ce président n’ait pas été mis dans la confidence de ce contrat de pénicilline ?[page]
Est-ce Amin Dada qui a ordonné la mise à mort brutale de son épouse ; dans ce cas, pourquoi cela n’est-il pas clairement dit à travers ses propres paroles ?
Quels sont les témoignages de son cannibalisme à part l’évocation d’affirmations journalistiques, mises en confrontation avec ses propres paroles non crédibles ? Pourquoi cette histoire ne se fonde que sur un seul témoignage peu sincère et honnête : les impressions ( donc des incertitudes et non des convictions ) du médecin écossais ?
Que sont devenus les témoins oculaires, les proches de ce dictateur ( amis, familles, politiciens… ) ? Pourquoi le récit doit-il être basé sur l’expérience d’un européen quand il s’agit d’une histoire sanglante attachée à l’Afrique noire ? Afin de répondre à de telles interrogations, il faut bien comprendre que le réalisateur est britannique ( même si l’acteur principal est un noir américain ).
Donc indéniablement, l’histoire a été créée à partir de la vision européenne de Kevin McDonald : sa personnalité, ses préjugés, ses idées politiques, son éducation et sa culture ( etc… ) sont retranscris dans l’élaboration de son film. Le récit serait tout autre s’il avait été tourné par un africain libre de ses faits et gestes ( et non contrôlé par les idées européennes ).
Mais cette version biographique ( se voulant sincère et fidèle à la réalité ) de ce politicien se garde bien de révéler des détails forts et cachés sur la vie de ce dictateur… Des détails exprimant le désir d’Amin Dada de vaincre définitivement les colonisateurs officieux de l’Afrique. Ces détails imposent une souveraineté parfaite de cet homme dans son Royaume.
En effet, lorsque les européens, quelqu’ils soient, se présentaient à lui, ils devaient s’agenouiller ou se coucher au pied de ce politicien. Autres signes d’allégeance : Amin Dada exigeait que de hauts personnages étrangers en visite ( riches industriels, journalistes ou autres ) le porte sur son trône, et qu’ils le promènent ainsi. Pourquoi donc ces détails ont-ils échappé à la curiosité du cinéaste et à une retranscription convenable de la vie de cet homme ?
En fait, Amin Dada était parfaitement conscient de sa position politique vis-à-vis du reste du monde et tout autant de la force économique et culturelle de son pays. Ce politicien était certainement un être cruel mais il était conscient de la supériorité du continent africain sur l’Europe et du reste du monde.
Il refusait l’autorité occidentale ainsi que leur main mise sans scrupules sur les richesses de son pays et leurs préjugés raciaux et sociaux. Ses pensées, il les criait et les exprimait ouvertement par ses actes politiques : les journalistes ( leurs écrits et leurs documents photographiques ) en furent les premiers témoins.[page]
Par conséquent, il était devenu un danger mondial. Il prenait le contrôle d’un des territoires nourriciers de l’Europe.
Après de telles interrogations, le spectateur devrait rejeter en bloque un tel film : le discours du cinéaste n’est absolument pas clair ! Il ne se base même pas sur des hypothèses pouvant être tangibles mais que sur des “ sous-entendus ”. Et la catastrophe est encore plus honteuse puisque ce film se voulant biographique, s’est construit à partir d’une fiction.
En effet, Le Dernier roi d’Ecosse est adapté du roman homonyme écrit par Giles Foden. Quant au personnage central, à partir duquel se tissent toutes les dénonciations et autres témoignages caricaturales de la vie honteuse d’Amin Dada, il n’a jamais existé : le médecin écossais Nicholas Garrigan n’est pas réel.
Il n’existe pas et il n’a jamais existé dans la réalité de notre monde.
Les tortures affligées à cet européen, sous les ordres de ce dictateur, ne sont que les jubilations imaginatives du cinéaste écossais et du romancier.
En fait, ce docteur présenté en tant que “ tête pensante ” d’Idi Amin Dada ( son conseiller et fidèle ami ) permet au cinéaste de décrire un dictateur différent de celui de la réalité.
En vérité, ce politicien n’affichait que du mépris pour les européens et il semblait n’avoir aucune confiance en eux. Or, dès le début et même à la fin de ce film, cet étrange détail “ fondamental ” est correctement dissimulé. Mais quelle est l’importance de ce personnage fictif ? En fait, sa valeur est d’autant plus grande qu’il représente la naïveté et le symbole du Bien contre le Mal. La scène de tortures soulignera le champs sémantique traditionnel et habituel de l’homme sans péchés ( le saint martyre des iconographies religieuses chrétiennes, catholiques… ). L’être pur souffrant dans sa chaire mais sauvé par la providence divine. Quant à l’être négatif ( sauvage incapable de bonté ), il est une fois de plus signifié par sa noirceur ( habituel !!! ).
En conséquence, le spectateur découvre et comprend la vie d’Idi Amin Dada, à travers le regard du personnage fictif ( Nicholas Garrigan ).
De plus, ce personnage européen doit permettre à tout un chacun de s’identifier facilement à lui. Il en serait tout autre si le personnage principal était africain. Ainsi que le disait si bien le psychanalyste allemand, Freud, les frustrations des hommes se transforment en phantasmes ( ou fantasmes ), en rêves ou en cauchemars.[page]
Tous deux sont les résultantes d’actes manqués. Ces principes du psychique révèlent que l’inconscient, est capable d’élaborer des désirs refoulés et même des angoisses ou des peurs, par une transposition ou un déguisement complexe de la réalité. Ainsi, tout rêve positif ou négatif doit être considéré comme l’accomplissement imaginaire ou symbolique d’un désir. Et toute création artistique a été étudiée et objectivement présentée ( par maints penseurs occidentaux ) comme étant la matérialisation d’une sublimation psychique de l’artiste.
L’art cinématographique appartient aussi à ce domaine actif de l’imagination ; il représente une concrétisation des désirs refoulés de son créateur, soit le cinéaste. Mais en aucun cas, les actes imaginatifs ( quelques soient les formes fictives adoptées ) ne peuvent renvoyer à la réalité de notre monde.
Lorsque la fiction s’impose à la réalité humaine, il s’établit un déséquilibre psychologique. Et tout individu tentant de faire pénétrer dans son monde mental et dangereusement instable, crée une paranoïa générale. Mais aussi, lorsque la fiction d’un individu ( même s’il s’agit d’un cinéaste ) s’impose à la réalité humaine et véridique, il s’établit un mensonge… Mensonge devant être qualifié de falsificateur de l’histoire de l’Afrique noire.
Toutefois, Le Dernier roi d’Écosse reflète les conséquences psychico-politiques et sociales d’actes manqués du pouvoir européen sur une partie de l’Afrique, à l’époque d’Idi Amin Dada. En effet, l’Afrique a été ( et reste ) inexorablement la “ mère nourricière ” de l’Europe. Par ses richesses naturelles ( or, pétrole, diamants, bois, minerais en tout genre, etc… ), cette dernière en est dépendante en réalité ( et non le contraire ! ). Et ainsi que l’a révélé Amin Dada ( A ce sujet, il faut se référer aux travaux de Cheikh Anta Diop, René-Louis Parfait et Jean-Philippe Omotunde, sans oublier le Timée de Platon aux chapitres 21e, 22a et 23d. ), le continent européen ne peut se positionner qu’au statut d’enfant vis-à-vis de l’Afrique ; cela malgré tous les supplices, humiliations et autres actes de barbaries et inhumains commis sur ce territoire qualifié “ en voie de développement ”.
Aussi en rejetant, les capricieuses infamies de l’Europe, le dictateur Amin Dada a fait apparaître une menace de castration sur “ l’enfant ”, destructeur de sa propre mère.
( © 2007 dépôt légal deuxième trimestre 2007. Toute reproduction, même partielle du texte publié par Africamaat est interdite sans l’accord de l’auteure et de l’éditeur. )
IMAGE de l’Article : Cartouche portant le Nom Kamit de l’Auteure de l’article : Néféritène (peut être traduit littéralement par « Bon est la lumière divine (d’Aton = manifestation divine du disque solaire) » ou « Beauté Divine » ce qui va très bien à notre soeur brillante et belle.