« La pesée de l’âme » est une invention africaine qui précède le Christianisme de plusieurs millénaires.
I) – Introduction…
La croyance en une vie après la mort débute en Égypte. Osiris est le premier personnage à connaître la résurrection. Le culte d’Osiris fut établit à Abydos ( ville d’Égypte ), sinon avant, du moins au commencement de la période dynastique. Ce fut une religion constituée aux temps préhistoriques, mais la genèse de la légende osirienne remonte à 4000 ans av. J.-C. ( quatre mille ans avant Jésus-Christ ).
Dès l’Ancien Empire ( près de 3000 ans avant Jésus-Christ ) le pharaon et la famille royale bénéficiaient seuls de la résurrection après la mort, de la « bonne mort », mais vers 2000 ans avant Jésus-Christ, pendant la XIIe dynastie, après une importante révolution sociale, la plèbe ( le peuple ) non seulement participe au drame sacré et aux pompes religieuses ( célébration de la mort et de la résurrection
d’Osiris ), mais aspire à obtenir une vie heureuse post mortem ( après la mort ) dans les Champs Élysées du ciel égyptien ( pour simplifier, au paradis ).
C’est aussi en Égypte qu’apparaît pour la première fois ce que l’on appelle aujourd’hui « La Pesée de l’âme » ( psychostasie ), les égyptiens disaient « La Pesée du Cœur » car pour eux, le cœur est le symbole de l’âme.[page]
C’est aussi en Égypte que l’on trouve pour la première fois des actes rituels sacrés comme le Baptême, la Communion, le partage du pain et du vin.
II) – Jugement et Purification…
Psychostasie / Pesée de l’âme / Pesée du Coeur…
La croyance au jugement de l’âme était, en Égypte, universelle deux mille ans avant que cette scène ne vînt illustrer les textes sacrés Le 125e Chapitre du « Livre des Morts » parle du jugement et de la purification de l’âme. Il offre un récit détaillé de la pesée du cœur du défunt.
C’est aussi le chapitre de la confession de l’âme, la fameuse « confession négative ». Le défunt nie tous les crimes susceptibles d’être accomplis par l’homme Par la pesée de l’âme, celui qui préside le Tribunal, Osiris, évalue le poids des péchés et le poids des vertus du défunt.
Le défunt se trouve devant la cour complète d’Osiris. Dans la « salle des deux Maât » ( salle des deux justices ), le défunt, tenu par la main, est conduit par Anubis ( dieu funéraire qui préside à la mort et à l’embaumement ) devant la balance. Anubis est celui qui introduit les morts dans l’autre monde.
Sur un plateau de la balance se trouve le cœur du défunt et sur l’autre plateau se trouve la plume Maât, symbole de la justice et de la vérité. Anubis règle la balance. Le dieu Thot ( dieu du savoir, dieu[page]
de l’écriture sacrée et patron des scribes ) enregistre le résultat du jugement, il transcrit le verdict.
L’âme du défunt dit qu’il connaît le nom du « dieu grand, le maître de la vérité » ( Osiris ) et les noms des quarante-deux juges du tribunal ( chaque juge symbolise un nome d’Égypte, c’est-à-dire une division administrative de l’ancienne Égypte ).
Puis il entame sa confession : « Je n’ai pas fait le mal. Je n’ai pas commis de violence. Je n’ai pas volé. Je n’ai pas fait tuer d’homme traîtreusement. Je n’ai pas dit de mensonge. Je n’ai pas forniqué, je n’ai pas eu commerce avec femme marié, … » Puis l’âme demande : « Délivrez-moi du dieu du mal qui vit des entrailles des grands,… L’âme-Osiris ( c’est-à-dire le défunt ) vient à vous, il n’y a ni mal, ni péché, ni souillure, ni impureté en lui ; il n’y a ni accusation, ni opposition contre lui. Il vit de la vérité, se nourrit de la vérité. Ce qu’il a fait, les hommes le proclament, les dieux s’en réjouissent. Il s’est concilié Dieu par son amour. Il a donné du pain à celui qui avait faim, de l’eau à celui qui avait soif, des vêtements à celui qui était nu… etc… »
Si la plume Maât et le cœur du défunt ont le même poids, son âme devient « maâ-kherou », c’est-à-dire
« justifiée, juste de voix ». La puissance suprême a trouvé l’âme pieuse et juste. L’âme peut être libérée de la matérialité émanant de sa naissance.
L’âme devient Esprit, « spiritualisée », qu’après avoir été justifiée par ses juges et avoir triomphé de ses ennemis. Le défunt est admis à jouir des bonheurs de l’au-delà.
Le cœur des méchants est jeté en pâture à Ammout, la déesse « dévorante », la mangeuse « de cœurs ». Elle symbolise le fait que nul coupable ne peut échapper à son sort. Le défunt mauvais meurt une seconde fois. L’âme impure subit un châtiment qui est une longue et douloureuse purification. Cette purification douloureuse devient, pour les âmes incurables, un châtiment permanent.
III) – L’importance du Cœur…
L’âme confesse devant Osiris, mais Osiris ne juge pas les âmes ; il est leur chef. Les autres 42 juges ne se prononcent même pas et il n’y a ni vote, ni « attendus » ; ils ne font que composer le public divin de cette confession publique.
Le seul juge qui décide du sort de l’âme est la balance, et surtout le « cœur » du défunt, sa conscience, c’est-à-dire, l’absolution des péchés avoués, absolution qui viendrait de sa propre conscience, de lui-même, ce qui constitue le pur et total repentir de l’âme ( sans aucune intervention magique ), le but naturel de la confession dans sa conception transcendante.[page]
Le châtiment corporel de l’âme n’a été imaginé qu’à une époque récente.
L’âme est guidé et éprouvée par son intelligence, elle est jugée selon sa conduite envers l’harmonie universelle et l’ordre cosmique, ses participations réussies aux luttes contre le mal, le désordre, et l’âme n’est donc jugée que selon une loi divine.
Osiris Le Grand Noir ( Kem Our )[page]
IV) – Conclusion…
Lors du jugement, l’âme se présente devant le tribunal avec son ombre et son intelligence, sa mémoire et sa conscience. Se délestant de son ombre après sa justification, elle acquiert la luminosité désirée. L’âme impure subit un châtiment.
La scène de Psychostasie, qui figure comme vignette du chapitre 125 du « Livre des Morts » des égyptiens, est la source d’inspirations des peintures chrétiennes montrant le tribunal divin des douze apôtres, présidé par jésus, et la pesée des âmes qui se fait devant eux par la « Balance de la justice ».
( peintures du Mont Athos Dochiariou )
Encore une preuve de l’origine égyptienne ( donc nègre ) du Christianisme.
( Article publié le 2 décembre 2005 )