La Légende d’Osiris.

I) – Osiris, dieu et ancêtre du peuple égyptien ancien…

Ce mythe égyptien insinue quelque chose de plus que ce qu’insinue un mythe ordinaire.

C’est un enseignement sacré, c’est un livre sacré, objet d’une vénération particulière, ou un texte magique possédant des vertus spéciales.

Le sens de la légende d’Osiris est précisément l’évolution des âmes, leur retour au divin, leur reconstitution après le démembrement et leur complète fusion avec le divin.[page]

Les Textes égyptiens parlant du « mythe osirien » sont peu nombreux. Il est surtout connu par le récit tardif de Plutarque.

Selon la mythologie égyptienne, Osiris fut assassiné par son frère Seth, puis ramené à la vie par l’amour de sa sœur-épouse, Isis.

Ce mythe décrit les forces destructrices qui ont engendré le processus de la momification. L’amour d’Isis est le symbole de la régénération et de la promesse de la vie éternelle.

Le cycle de la destruction, de la mort et de la renaissance se répétait chaque année lors de la crue annuelle du Nil, le fleuve qui fournissait les éléments indispensables à la vie et donna naissance à l’une des premières civilisations.[page]

Notre texte est le premier d’une série de textes que nous allons proposer à nos internautes :

– Osiris, dieu et ancêtre du peuple égyptien ( au même titre qu’Orphée pour les grecs ), surnommé « Kem Our » ( le Grand Noir ) dans les plus anciens textes sacrés de Kémèt ( l’Égypte antique ) fut un souverain parfait ( surnommé aussi  » Ounn-néfèr  » , c’est-à-dire  » l’être perpétuellement bon  » ).[page]

– Osiris arracha les Kamits à leur existence de privations et de bêtes sauvages, leur fit connaître les fruits de la terre, leur donna des lois et leur apprit à respecter les dieux. Plus tard, il parcourut la terre entière pour la civiliser.

Il eut très rarement besoin de faire usage de la force des armes, et ce fut le plus souvent par la persuasion, par la raison, parfois aussi en les charmant par des chants et par toutes les ressources de la musique, qu’il attira vers lui le plus grand nombre d’hommes.

– Seth, son frère, jaloux de lui, décida de l’assassiner. Ayant pris en secret la longueur exacte du corps d’Osiris, Seth, fit construire, d’après cette mesure, un coffre, superbe et remarquablement décoré, et ordonna qu’on l’apportât au milieu d’un festin. A la vue de ce coffre, tous les convives furent étonnés et ravis.

Seth promis alors, en plaisantant, qu’il en ferait présent à celui qui, en s’y couchant, le remplirait exactement. Les uns après les autres, tous les convives l’essayèrent, mais aucun d’eux ne le trouva à sa taille.

Enfin, Osiris y entra et s’y étendit de tout son long. Au même instant, tous les convives s’élancèrent pour fermer le couvercle. Les uns l’assujettirent extérieurement avec des clous, les autres le scellèrent avec du plomb fondu. L’opération terminée, le coffre fut porté sur le fleuve, et on le fit descendre jusque dans la mer par la bouche Tanitique appelée Maudite.[page]

– Isis, informée de la mort de son mari et frère, se coupa une boucle de ses cheveux dans le lieu même où elle avait apprit ce malheur. Elle se couvrit d’un vêtement de deuil. Isis, la Déesse, erra de tous les côtés, alla partout, en proie à la plus grande angoisse et jamais ne s’approcha de personne sans lui adresser la parole.

– Isis, bientôt, fut avisée que le coffre soulevé par la mer, avait été apporté sur le territoire de Byblos, et que le flot l’avait fait aborder doucement au pied d’un tamaris. Or ce Tamaris, s’étant en peu de temps très magnifiquement développé, et ayant grandement activé sa croissance, étreignit ce coffre, poussa autour de lui et le cacha à l’intérieur de son bois. Le roi du pays, émerveillé par le développement de cet arbuste, ordonna de couper le tronc qui contenait ce coffre invisible, et d’en faire une colonne pour soutenir son palais.

– Isis, instruite de ce fait, dit-on, par un vent divin de renommée, se rendit à Byblos. Elle s’assit, effondrée et pleurante, auprès d’une fontaine, et n’adressa la parole à personne. Mais, quand vinrent à passer les servantes de la reine, elle les salua, les entretint avec bienveillance, s’offrit à tresser leurs cheveux et à imprégner tout leur corps de l’admirable odeur qui se dégageait de sa propre personne.

Quand la reine revit ces jeunes servantes, elle tomba tout aussitôt dans le désir de savoir quelle était l’étrangère, grâce à qui leurs cheveux et leurs corps répandaient un parfum d’ambroisie.

Ce fut ainsi qu’elle l’envoya chercher, qu’elle fit d’elle son amie la plus intime, et qu’elle la chargea d’être la nourrice de son petit enfant.[page]

– Isis, pour allaiter l’enfant, au lieu du sein, lui mettait le doigt dans la bouche. Durant la nuit, elle brûlait ce qu’il y avait de mortel en son corps. On dit aussi qu’Isis devenait parfois une hirondelle, et qu’elle volait en gémissant tout autour de la colonne qui soutenait le toit. Cela dura jusqu’à ce que la reine, s’étant prise un jour à épier la Déesse et à pousser de grands cris en la voyant brûler son petit enfant, ravit à ce dernier le privilège de l’immortalité.

Isis, alors se fit voir en Déesse et demanda la colonne qui supportait le toit. Sans aucune peine, elle dégagea ce tronc de tamaris et le coupa ; puis, l’ayant enveloppé dans une fine toile, elle l’oignit d’essence parfumée et le confia aux mains du roi et de la reine.

Déposé dans le temple d’Isis, ce morceau était pour les habitants de Byblos un objet de vénération
( selon Plutarque ).

– Isis la Déesse, quand elle eut ainsi retrouvé le cercueil, elle se jeta sur lui et poussa des gémissements si aigu, que le plus jeune des fils du roi en devint comme mort. Secondée par l’aîné, elle plaça le cercueil sur un navire et le ramena.

– Isis, au premier endroit désert qu’elle trouva, et quand elle se crut absolument seule, ouvrit le coffre. Elle appliqua son visage sur le visage d’Osiris, l’embrassa et pleura.

[page]

– Isis, avant de se mettre en route pour se rendre auprès de son fils Horus, qui était élevé à Bouto, avait déposé le coffre où était Osiris, dans un endroit retiré. Mais Seth, une nuit qu’il chassait au clair de lune, le trouva, reconnu le corps, le coupa en quatorze morceaux, et les dispersa de tous côtés. Informée de ce qui s’était passé, Isis se mit à leur recherche, monta sur une barque faite de papyrus et parcourut les marais.

De là provient aussi que plusieurs tombeaux passent pour être en Égypte la sépulture d’Osiris, car Isis, dit-on, élevait un tombeau chaque fois qu’elle découvrait un tronçon du cadavre. Certains auteurs pourtant n’admettent pas cette légende. Selon eux, Isis fit des images de ce qu’elle retrouva, et elle les donna successivement à chaque ville, comme si elle eût donné le corps entier.

Elle voulait ainsi qu’Osiris reçût le plus d’honneurs possible, et que Seth, s’il venait à l’emporter sur Horus, fût, dans sa recherche du vrai tombeau d’Osiris, égaré et trompé par la diversité de tout ce qu’on pourrait lui dire ou lui montrer. La seule partie du corps d’Osiris qu’Isis ne parvint pas à trouver, ce fut le membre viril ( le pénis ).

Aussitôt arraché, Typhon l’avait en effet jeté dans le fleuve et le lépidote, le pagre et l’oxyrrynque l’avaient mangé. Pour remplacer ce membre Isis en fit une imitation, et la Déesse consacra ainsi le Phalos dont les égyptiens anciens célébraient la fête.

– Isis recouvra tous les lambeaux de chair d’Osiris, à l’exception d’un seul que l’oxyrrinque avait dévoré gloutonnement, les rajusta avec l’aide de sa sœur Nephtys, de son fils Horus, d’Anubis et de Thot
( Djéhouty ), les embauma et changea cet amas de débris en une momie impérissable capable de supporter éternellement l’âme du dieu.

[page]

– Djehouty ( Thot ), Isis et Horus infusèrent aux opérations d’Anubis une force nouvelle par leurs opérations magiques.

( Bibliographie : Diop ; Lefebure ; Maspero ; Diodore ; Mayassis ; Plutarque; Budge etc… )

IMHOTEP