Fils de Geb ( la terre ) et de Nout ( le ciel ) dans les textes sacrés égyptiens, Osiris personnifie l’idée de la lutte entre le bien et le mal. C’est l’être divin perpétuellement bon, envoyé sur terre par Dieu pour triompher du mal, d’où le terme » Wnn-nfr » ( Ounnefer ) en égyptien ancien » Etre éternellement bon « .
C’est lui qui donne la nourriture et les aliments au pays tout entier. Il parcourt la terre pour civiliser les hommes en leur enseignant l’agriculture et la sagesse à l’aide des chants et de la musique.
Dérivé de » Wsr » ( Ousir ), c’est à dire le Dieu » grand « , » puissant « , la vie d’Osiris et de sa femme Isis fut une source d’inspiration non négligeable pour la tradition chrétienne.
» Je suis le seigneur de la Maât ( vérité-justice )
Je suis le maître de l’Eternité
Je suis celui qui est
Je suis le premier des Amentiou » ( ressuscité parmi les morts ) Disait Osiris.
Sur les documents égyptiens ( texte des Pyramides, anciens monuments… ), Osiris est représenté de couleur noirâtre, pour souligner son origine nubienne. Dans l’antiquité, le grec Plutarque dans son
» Traité d’Isis et Osiris » le faisait déjà remarquer.
Comme le souligne le tome 2 de l’encyclopédie historique réalisé sous l’égide de l’U.N.E.S.C.O. ( Histoire générale de l’Afrique ), dans leurs textes sacrés, les Egyptiens l’appelaient aussi le » Grand Nègre « , Kem-Wr ( Kem = noir, nègre ; Wr = grand ). Ce déterminatif Kem ( ou Kam ) était aussi appliqué à bon nombre de divinités ( Hathor, Thot, Min, Apis, Isis… ).
Le nom même de sa femme, Isis signifie, » femme noire » ( fait confirmé par Amélineau ).
On comprend donc pourquoi, les Egyptiens s’appelaient eux-mêmes les » Kamit « , c’est à dire, les
» Noirs « . C’est le terme le plus fort existant en langue pharaonique pour indiquer la noirceur.
Dans la Bible, les anciens ont attesté de ce fait en utilisant la racine de ce même mot pour former le mot » Kam » ou » Cham » pour désigner le fils Noir de Noé.
La même Bible attribut d’ailleurs la civilisation égyptienne ( Mizraïm ) au même Kam ( Cf. Génèse ). De plus, Amon, le Dieu suprême de l’Egypte est noir, lui aussi. Pour les Egyptiens, la couleur noire était celle de Dieu. Ils lui attribuaient des notions divines. Ainsi, s’il s’avère que les Dieux égyptiens étaient noirs, il est donc logique que les anciens égyptiens l’étaient tout autant.[page]
Osiris le Grand Nègre sur son trône[page]
Un texte tiré des enseignements du sage Mérikaré ( 2070 – 2050 av. J.C. ) mentionne :
» Agis pour Dieu (…) fais toutes ces choses pour lui, afin qu’en retour il en pourvoie les hommes. Car Dieu a fait le ciel et la terre à leur intention, il a calmé pour eux l’avidité des eaux, il a fait l’air pour donner le souffle à leurs narines, il les a crées à sa propre image « .
L’Egypte fut appelée par ses habitants » Kemet « , non pas au regard de la couleur de la terre ( le déterminatif Nwt ( Niout ) en fin de graphie et qui symbolise une cité administrée, donc civilisée, n’a pas été mis pour rien ) mais pour signifier qu’il s’agit d’une contrée civilisée habitée tout simplement par des hommes noirs.
Les conditions climatiques même de l’Egypte plaident en faveur d’une population noire qui elle seule aurait pu s’exposer le torse nu et simplement vêtu d’un pagne sous les rayons puissants d’un soleil en plein désert africain.
Seule la production de mélanine permet à l’homme de se protéger contre de tels rayons ultra-violets.
Civilisation commerciale et maritime, ses habitants ont su choisir le meilleur emplacement, la pointe nord-est de l’Afrique, pour développer des relations économiques avec les contrées situées au bord de la Méditerranée et surveiller les frontières orientales. A l’époque, l’essentiel du commerce mondial se déroulait autour de la mer Méditerranée. Cependant, l’examen des textes religieux et des récits des anciens démontre que c’est aussi pour des raisons spirituelles liées à l’épopée d’Osiris ( représentant le bien ) et de Seth ( représentant le mal ) que les premiers pharaons ont choisit le nord-est. de l’Egypte pour édifier leur première grande ville, Memphis.
Lorsque les Egyptiens représentent les Divinités dans leur fonction symbolique, leur couleur change.
Exemple : Osiris est peint en vert pour symboliser la végétation, c’est l’Osiris végétant. Dans d’autre cas, les divinités dont notamment les déesses sont représentées en couleur or.
L’or est en effet la chair des Dieux pour les Africains. Pour les Egyptiens, ils étaient un peuple fidèle à Osiris. Car anciens nubiens-éthiopiens eux-mêmes, ils s’étaient déplacés du sud vers le nord, vers la vallée du Nil en des temps lointains, guidés par Osiris. Cette tradition historique de leur origine est confirmée par le grec Diodore de Sicile ( Livre III ). Porteurs des germes de la civilisation qu’ils avaient hérité de leurs ancêtres africains, les Anous, ils s’étaient distingués des autres hommes en accédant les premiers à la civilisation ( invention de l’écriture en 3 400 avant J. C., du calendrier vers 4 236 avant J.C., construction des pyramides vers 3000 avant J. C., etc… ).[page]
Osiris « Végétant »[page]
La tradition africaine de la période pharaonique enseigne qu’ Osiris a reçu de Dieu la mission de guider les hommes vers la civilisation.
Son nom signifie le » Dieu puissant qui veille sur le trône de Dieu « .
Des milliers d’années avant Jésus, Osiris a surmonté l’épreuve de la mort en ressuscitant d’entre les morts grâce à l’intervention divine. Il a subi la passion et a instauré les » Mystères » dans la religion. Vénéré dans toute l’Egypte et plus particulièrement à Abydos, à Héliopolis et à Athribis, le récit de sa vie est l’un des points centraux des textes religieux de Kemet. Coiffée de la couronne ‘ Atef ‘ et tenant dans les mains le chasse-mouche ‘ Nekhakha ‘ et le sceptre ‘ Heka ‘, Osiris est souvent représenté assis sur le trône de Dieu. Il est le maître de l’Amdouat ( lieu du séjour des défunts ). Son histoire est brièvement la suivante.
Seth, le frère d’Osiris, symbolise lui le chaos, le désordre et le mal. Jaloux d’Osiris, il usa d’une ruse pour le tuer et s’installer sur le trône divin qu’il convoitait. La femme d’Osiris, Isis, découvrit alors le corps de son mari inanimé dans un sarcophage.
Mais ne pouvant l’y déplacer, elle partit chercher de l’aide. Seth, découvrant le sarcophage, découpa le corps d’Osiris en morceaux qu’il expédia au quatre coins du monde. Découvrant le second drame, Isis en larme, partit à la recherche des parties du corps de son mari, qu’elle retrouva et assembla avant que ce dernier ne soit ressuscité d’entre les morts par Dieu. Léguant un fils nommé Horus à Isis avec l’aide de Dieu ( par immaculée conception ), il s’éleva pour prendre sa place dans l’au de-là. Mais Osiris confia à son fils, la mission de récupérer le trône divin. Devenu grand, après avoir défié au combat Seth, Horus vit l’affaire portée devant le tribunal des Dieux qui devaient rétablir la justice en condamnant Seth et en confiant la succession du trône divin à Horus.
Les notions telles que le drame, le théâtre, la mise en scène, la justice divine et le suspens existait déjà en Afrique noire avant même la naissance des dramaturges grecs. Le récit sur Osiris et Seth était le thème le plus joué, conté, imagé dans l’antiquité en Afrique. A telle enseigne d’Hérodote atteste qu’à Saïs dans le temple d’Athéna ( Neith en égyptien ), il existe un lac sur lequel : » On donne la nuit des représentations mimées de la passion du Dieu ( Osiris ). Les Egyptiens les appellent les mystères « .
( Cf. Hérodote, Livre II, 171 )
Vers 1985 avant J. C. il existait même une école théâtrale à Abydos qui donnait des représentations des mystères d’Osiris. Sous la XIIème dynastie pharaonique, la pièce la plus régulièrement jouée fut » Le triomphe d’Horus « . Osiris dans l’au-de-là jugeant les âmes des défunts. Livre sacré de l’Afrique ancienne. Scène reprise par les chrétiens pour le mythe de Jésus Christ.[page]
Osiris a donc enseigné en premier aux Kamits ( Nègres ) entre autre chose, le rejet du cannibalisme, la culture de la vigne, l’utilisation et la conservation du vin ainsi que les bons fruits à cueillir aux arbres et biens d’autres produits de la terre ( céréales, blé… ). D’où l’amour que lui témoignaient les anciens africains qui voyaient en lui un envoyé de Dieu ( ce qu’il était en réalité ).
Par la suite Osiris est devenu Dionysos dans la tradition grecque. A son tour Dionysos est devenu Bacchus dans la tradition romaine. L’écrivain Grec Plutarque ( 50 – 125 après J. C. ), dans sont Traité sur Isis et Osiris à propos de Cléa confirme pour nous cet emprunt grec : » Qu’ Osiris ne fasse qu’un avec Dionysos, qui pourrait le savoir mieux que toi Cléa, toi la supérieure des Thyades de Delphes
( prêtresses de Dionysos ), qui fut consacrée par tes père et mère aux rites Osiriens ? « .
L’historien grec Diodore de Sicile nous apprend encore que la mission d’ Osiris relaté dans les Textes sacrés égyptiens fut entre autres, de sillonner toute la terre habitée pour civiliser l’humanité et faire en sorte qu’elle abandonne définitivement le cannibalisme et découvre les vertus divines : » Il quitta l’Egypte avec toute son armée pour son expédition, avec à ses côtés son frère que les Grecs appellent Apollon. A ce qu’ils disent, c’est celui-ci qui découvrit le laurier et tous les hommes en couronnent particulièrement ce Dieu. Il attribue la découverte du lierre à Osiris et le consacrent à ce Dieu, tout comme les Grecs pour Dionysos (…) Des spécialistes en agriculture accompagnaient aussi Osiris (…) Il parcourut ensuite les autres peuples et passa en Europe en traversant l’Hellespont (…) En Thrace il tua le roi des Barbares, Lycourgos, qui s’opposait à ses actions, il y laissa Maron qui était dès lors âgé, pour veiller aux plantations qu’il avait faites en ce pays et en fit le fondateur de la ville qui porte son nom et qu’il nomma Maronéia. Il laissa aussi Macédon comme roi du pays qui fut dénommé d’après lui Macédoine « .
Il faut comprendre par-là que les Africains anciens, répondant à un appel divin, ont sillonné la terre pour enseigner aux hommes leurs connaissances. C’est donc l’origine de la couronne de lauriers que portèrent par la suite les empereurs romains. Enfin, l’archéologie antique montre que les temples édifiés à cette époque, possèdent la même orientation astrale que les temples de Nubie.
Ce texte de Diodore de Sicile devrait encore éclairer nos lanternes :
» Les historiens affirment aussi que c’est chez les Ethiopiens que, pour la première fois, on a enseigné à rendre un culte aux Dieux (…) La piété des Ethiopiens est réputée auprès de l’humanité entière et les sacrifices qu’ils offrent passent pour être les plus agréables à la puissance divine. Comme témoin de ces dires, les historiens prennent le poète le plus ancien peut-être et le plus admiré chez les Grecs. Celui-ci, en effet, dans L’Iliade, représente Zeus et tous les dieux grecs avec lui se rendant en Ethiopie pour les sacrifices qui sont organisés chaque année en leur honneur et pour un festin commun qui a[page]
lieu chez les Ethiopiens eux-mêmes ( Citation de l’Iliade, Zeus en effet, est allé hier chez les Ethiopiens irréprochables, vers l’océan, pour un festin et les Dieux ( grecs ) tous ensemble le suivaient ).
Les historiens disent aussi que la piété des Ethiopiens envers la divinité leur vaut à l’évidence la reconnaissance de Dieu, dans la mesure où ils n’ont jamais fait l’expérience d’une domination extérieure. «